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Le festival Generiq fête sa 13e édition : “C’est un laboratoire, on ne se donne pas de limite !”

Brooke Bentham en concert à l’hôtel de Vogüé à Dijon pour le festival Generiq 2019 © Philippe Malet

Le premier live de Justice dans un club bisontin ou Patti Smith dans une église dessinée par Le Corbusier, voici le genre de concerts dont peut se vanter ce RDV incontournable du Grand Est. Rencontre avec son programmateur Kem Lalot, également aux manettes des Eurockéennes de Belfort.

Comme à son habitude le festival Generiq n’en fait qu’à sa tête en s’invitant du 6 au 9 février prochain dans des lieux atypiques, tels que les imprimeries d’Autechaux, un musée des Beaux Arts et une bibliothèque universitaire (à Besançon) ou encore la cité judiciaire (de Dijon) et les Bains Douches (à Montbéliard).

Pendant 4 jours, c’est toute la région de Bourgogne-Franche-Comté qui va y passer : 5 villes (Besançon, Pays de Montbéliard, Mulhouse, Dijon et Belfort) et plus de 45 concerts (dont la moitié gratuits).

Parmi nos coups de coeur, la chanteuse P.r2b, le grand retour du crooner Victor Solf (ex HER) en solo, mais aussi la formation post-punk mancunienne Working Men’s Club qui assurera sa toute première date française (on vous parlait dans notre live report du festival hollandais Eurosonic), sans oublier les trublions britons Squid, le duo fresh-pop Vidéoclub et le producteur marseillais french79. Mais aussi Tessae, Bandit Bandit, et Yseult (relire notre interview) : de grands espoirs francophones 2020, tout sauf génériques en somme !

>> Réécoutez Bandit Bandit et Tessae à l’antenne du General POP Cast, le talk-show pop du Post Général

Aux commandes de ce festival éclectique, on retrouve l’équipe des Eurockéennes de Belfort, mais aussi la collaboration de salles des musiques actuelles : La Vapeur à Dijon, le Noumatroff à Mulhouse, La Poudrière à Belfort, Le Moloco à Audincourt et la Rodia à Besançon.

Rencontre avec Kem Lalot, programmateur du festival des Eurockéennes de Belfort et du Generiq

Kem Lalot, programmateur des Eurocks et de Generiq

De quel constat est né le festival Generiq, il y a bientôt 13 ans?

Les festival a été initié par les Eurockéennes. L’idée c’était d’avoir un laboratoire pour tester des choses, sortir des grands raouts et avoir cette proximité avec les artistes. Au début de Generiq, on a commencé par investir des clubs, puis on a voulu décliner l’offre de manière plus ouverte dans des lieux de concerts un peu différents, des musées, des bureaux, il n’y a rien qui nous arrêtait.

Côté programmation, vous ne vous posez aucune contrainte on dirait, ni de genre ni de frontière ?

On ne se donne pas de limite avec la programmation. C’est très ouvert, c’est un peu comme celle des Eurocks. Et notre force c’est de proposer aux groupes plusieurs dates. Je peux appeler le tourneur de l’artiste et lui dire : vous allez jouer dans les 4 villes principales… ce qui fait que toute suite que même si le groupe n’est pas en tournée en France, ça leur fait un bon début pour la monter ! On a réussi à en convaincre pas mal comme ça (rires).

En tant que programmateur des Eurocks, ça te permet aussi de tester des groupes ?

L’idée c’est vraiment d’en faire un laboratoire pour les Eurocks. Et il y a quand même pas mal de groupes qui jouent à Géneriq qui se retrouvent ensuite aux Eurockéennes.

On cherche aussi à y programmer des groupes intimistes, car on a du mal à programmer ce genre au festival Eurocks sur des grandes scènes en plein air.

La spécificité du festival c’est notamment d’investir des lieux atypiques…

Oui, aller dans des lieux atypiques où les gens n’ont jamais vu de concert. Les gens prennent souvent leurs billets juste parce que le lieu les intriguent, les groupes n’étant pas connu… Et ainsi ils découvrent l’artiste ! Je me rappelle d’un concert à la Banque de France de Montbéliard, où ça avait fait un carton car le public voulait découvrir les lieux.

Après notre spécificité c’est aussi de proposer des choses différentes, des créations. A un moment, on a fait des spectacles pour enfants, mais décalé. On a laissé carte blanche à des artistes comme Philippe Katerine ou les Wampas. On leur demandait juste de pas jouer trop fort !

Quels sont les éditions qui t’ont le plus marqué ?

Patti Smith c’était un évènement pour les 10 ans ! Elle a joué dans la chapelle de Ronchamp, un lieu classé au patrimoine de l’UNESCO, deux représentations avec une toute petite jauge, et les billets (30e) se sont vendus en une seconde (rires). Un vrai moment privilégié , elle était en duo avec son fils.

On a eu d’autres moments incroyables comme Justice, qui jouait dans une toute petite salle à la première édition de Generiq, à Besançon au Cylindre devant 200 personnes. Et on voit ce qu’ils sont devenus derrière. On aime bien ce côté tête chercheuse…

Tu gères comment cette double casquette de programmateur Eurocks ET Génériq ?

Honnêtement, le festival Generiq me prend plus de temps à monter que la programmation des Eurockéennes ! La formule est assez complexe, on a beaucoup d’échanges avec les lieux, nos partenaires, des prises de tête dans le montage du planning (ndlr : les groupes jouent plusieurs dates à la suite dans des villes différentes). C’est un vrai casse tête chinois, dès qu’un truc bouge, tout bouge.

Quelles sont les ambitions du festival Generiq ?

Ca fait longtemps qu’on essaye d’échanger avec un autre festival qu’on adore et qui est à peu près à la même période de l’année que nous : le festival Antigel en Suisse. L’idée serait de monter des collaborations transfrontalières, notamment voir comment on pourrait monter des créations, main dans la main.

 

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Le festival Generiq se déroule du 5 au 9 février dans 5 villes : Dijon, Besançon, Mulhouse, Dijon et Belfort (et le Pays de Montbéliard). Plus d’infos sur les horaires et tarifs.

Abigaïl Aïnouz