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La capsule temporelle des clips de la semaine

Capture d’écran du clip “IDK” de Phoebe Green

Cette semaine, les clips de la semaine nous embarquent dans les seventies. Alors montons dans une capsule temporelle avec Annael, Kids Return, Phoebe Green, Black Midi ou encore Girl In Red.

Annael – Regards Volés

Rythmique aux percussions africaines et voix de crooner rappelant celle de l’illustre Stromae, la musique d’Annael peut se voir comme une rencontre réussie entre le funk, la soul et la french touch, avec un zeste de R’n’B. Une mixture revigorante que l’on retrouve dans son deuxième single, Regards Volés. Clippé par Anael Boulay, il y arpente Paris, sappé comme un dandy, croisant quelques regards avec la demoiselle de ses rêves pendant que se font entendre de légers chœurs féminins. Avec son esthétique très seventies, tant sonore que visuelle, Annael réalise un exploit : rendre Châtelet cool. 

Blowsom – Am I Gonna Get You ?

Vivre dans une boîte aux couleurs Pantone poserait des problèmes à tout le monde, mais pas à Blowsom, qui s’en accommode plutôt très bien dans le clip d’Am I Gonna Get You ?, réalisé par son fidèle complice Cesar Tresca. Le minimalisme très coloré des images convient parfaitement à son indie-pop sous perfusions électro qui rappelle Justice ou Metronomy – dont on fête les 10 ans de The English Riviera à l’heure où j’écris ces lignes. Le jeune français dévoile ici un petit hymne à la persévérance amoureuse, délicieusement accrocheur. De quoi nous donner de faire la fête avec lui dans sa boite Pantone.

Black Midi – Slow

Chaque clip, chaque nouveau morceau, de Black Midi est un petit évènement. Un événement dont il faut psychologiquement se préparer à l’avance, tant la formation anglaise possède ce don de nous retourner le cerveau avec ses sonorités aussi labyrinthiques que son esthétique visuelle. Slow – qui, soyons honnête, ne porte pas du tout bien son nom – vient vérifier ce paradigme, avec cette impression de regarder une fractale de l’absurde, dans laquelle chaque séquence serait encore plus indescriptible que la précédente. “Une image vaut mieux que mille discours”, comme on dit si bien. 

Phoebe Green – IDK 

Qu’elle soit dans sa chambre au magnifique papier peint psychédélique, dans une piscine pleine de jouets ou allongée sur la table à manger familiale, Phoebe Green semble noyée sous les questionnements existentiels. Questionnements existentiels auxquels elle répond par IDK, morceau aux allures de mantra, avec sa boucle de synthétiseur analogique et percutante sur laquelle vient nager sa voix proche de la neurasthénie. Elle y raconte l’âpre sensation d’être seulement spectateur de son existence, un sentiment tout aussi contagieux qu’une certaine pandémie et qui colle aux basques des nouvelles générations.

Elisa Erka – La Roue

Revenant continuellement sur le même banc en palettes, attendant le retour de son être aimé comme l’Akita Hachikō attendait son maître sur le quai de la gare de Shibuya, Elisa Erka en profite pour pousser la rouetou… pardon, la ritournelle. Le clip de La Roue, réalisé par Simon Koukissa Barney, accompagne une petite mélopée oscillant entre le yé-yé et une conception chill de l’electro-pop rappelant Polo & Pan. Une petite douceur auditive que l’on pourra retrouver sur la seconde édition de la compilation du Perchoir.

Enumclaw – Cents

On pensait le port de la cagoule réservé à la drill, mais Enumclaw prouve qu’on peut aussi porter le couvre-chef préféré de Fatal Bazooka quand notre crédo, c’est plus l’indie rock à la Dinosaur Jr. Ambiance Dickies, banditisme et grosses guitares dans le clip de Cents, réalisé par snapclicktristan, et qui raconte comment les choses peuvent très vite déraper. Comme lorsque vous voulez tranquillement manger votre cheeseburger et qu’on vous propose d’aller voler un camion pour pouvoir le transformer en scène de concert. 

Jazzy Bazz, Edge, Esso Luxueux  – Private Club

Une semaine après l’ouverture de leur club très privé – dont on vous parlera davantage dans les prochaines semaines –, Jazzy Bazz, Edge et Esso Luxueux balancent le clip éponyme de ce qui est un des projets rap les plus qualitatifs de ce début d’année. Sombre mais foutrement festif, nocturne, élégant et un tantinet dystopique, tout en étant bourré de punchlines percutantes, Private Club, dont la mise en image a été réalisée par Loic Ougier, est une ode à la ride, verre de Hennessey à la main. 

Kids Return – Melody

On a vérifié le calendrier et la date de publication de Melody, premier single de Kids Return – qui doit son nom au film éponyme de Takeshi Kitano – juste pour être sûr. Nous sommes bien en 2021, mais cette capsule filmée par Tara-Jay Bangalter transpire le meilleur des . Mellotron velouté, harmonies vocales chaleureuses parsemées d’une pointe de vocoder et guitare aussi essentielle que discrète. Si vous combinez ça avec un petit filtre tout aussi vintage que la pièce dans laquelle vous filmez, vous n’obtenez ni plus ni moins que la recette de la machine à voyager dans le temps. Bon, juste dans les années 70, mais c’est déjà ça.

Girl in Red – Serotonin

Être une étoile déjà bien montante de la bedroom pop et sortir son premier album ce vendredi 30 avril n’empêche pas d’avoir des soucis de synthétisation de la sérotonine. Marie Ulven, plus connue sous le nom de Girl In Red, en fait l’amère expérimentation dans le clip de Serotonin, qu’elle co-réalise avec ses amis Isak et Martin. Afin d’échapper à ses troubles, elle gonfle des grappes de ballons rouges avec lesquels elle se balade, saute sur son trampoline à en décrocher les étoiles, avant de finir par surfer dans les airs au-dessus des merveilles de notre univers. Oui, même le fond d’écran de Windows XP est une merveille de notre univers.

Johnny Jane – Maintenant

Nous lui avions posé quelques questions lors d’un reportage au Fair, et Johnny Jane n’a décidément pas chômé depuis. Croisant une atmosphère lunaire à la King Krule avec une voix rocailleuse et un phrasé percutant façon Serge Gainsbourg, le jeune français révèle Maintenant, dernier single où la nonchalance s’entremêle à la mélancolie. Dans ce petit bout d’errance suivi par l’oeil de la caméra de Carl Amiard, on l’y voit déambuler sans but, seulement éclairé par un ciel crépusculaire, comme une chute dans le vide. 

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Jules Vandale