Les clips de la semaine nous mènent en balade
Musique - 27.2.2021
Avec Joko, Dude Low, Oscar Anton & Clémentine ou encore Petit Prince, les clips de la semaine sont parfaits pour accompagner vos balades de ce week-end. Profitez, c’est bientôt le… printemps ! Vous pensiez que j’allais dire autre chose ?
KCIDY – Je Vis Mes Rêves En Vrai
Beaucoup rêvent de la vie d’artiste et de toutes les péripéties qu’elle englobe. Et pourtant, et à fortiori en ces temps de non-essentialité des troubadours et autres ménestrels, selon les termes qu’aimerait employer le gouvernement, celle-ci a finalement vu son intérêt décliner. C’est sans doute ce qui a poussé la Lyonnaise Pauline Le Claignec, identité civile de KCIDY, à faire le choix d’un clip en plan fixe sur son visage. Lumineux, floral et mélancolique à la fois, Je vis mes rêves en vrai conte ces préoccupations qui semblent totalement décalées du quotidien des gens ayant fait le choix d’avoir un emploi stable et considéré comme “normal” par la société. Ça n’est peut-être “pas très rigolo”, mais c’est en tout cas très beau
LaFrange – Everything’s Fine
Pour illustrer Everything’s Fine, qui clôturait l’EP éponyme et intimiste de LaFrange, il fallait forcément des images aussi puissantes que ce morceau de folk dont la lumière de ses arpèges de guitare éclaire les ténèbres contés dans ses paroles. Co-realisé par Léo Adrover et Tina Rozen, il ne résonne que trop tristement en ces temps où les violences conjugales, passées sous silence par le gouvernement, ont été exacerbées par les différentes mesures de restrictions dues à la pandémie et où les victimes d’incestes commencent tout juste à voir leur parole se libérer. Quand vous vous sentez moins en sécurité chez vous que dans la rue, même suivie par un personnage aux intentions douteuses, c’est qu’il faut que quelque chose change.
Petit Prince – JSP
Investir un chenil marocain pour y déclarer sa flamme à son sharpei n’a pas empêché Petit Prince de se demander pourquoi il se “réveille le matin avec un goût amer”. Sans doute lassé de tourner dans le même bocal que son poisson rouge, le voilà qui nous embarque, avec le clip de JSP, dans une boucle hallucinante et hallucinée. Capturé par la caméra de Robin Lachenal, on le retrouve passant par une une station de métro nommée “Paradis” – Railway to Heaven ? – ou par la caravane d’un diseur de bonne aventure juvénile. Une belle métaphore de la routine et des questionnements existentiels auxquels la meilleure des réponses à apporter est souvent “je ne sais pas”.
Saint DX & Ménage à trois – Can’t Get You
Que vous souhaitiez regarder le dernier clip de Saint DX et Ménage à Trois au boulot, dans le métro ou dans votre salon, faites attention à ce qu’il n’y ait aucun curieux dans les parages. Ça vous évitera une séquence gênante devant les magnifiques images charnelles capturées par la caméra de Hannah Rosselin, une ode synthétique à l’amour universel et au plaisir n’ayant aucune barrière d’âge, d’orientation sexuelle ni de morphologie. Alors que le nombre de naissances en janvier 2021 a chuté de 13% par rapport à l’année précédente, on peut désormais s’attendre à un nouveau Baby Boom. “Papa, pourquoi ma soeur s’appelle Rose ?” “Parce que ta mère aime les roses, mon fils” “Merci papa” “De rien, Saint DX”
November Ultra – Miel
Réalisé par le prolifique et talentueux duo de réalisateurs Zite&Léo, le nouveau clip couleurs pastel de November Ultra ressemble à la rencontre fantasmée entre l’esthétique des plans de Wes Anderson et l’élégance très sixties de Jacques Demy. Tournées au Super-8, les images pleines de tendresse de Miel content la véritable lune de miel entre la grande promesse de la pop française et Honey, une attachante abeille… d’un mètre de haut. Dans la catégorie “heureusement que ça n’est qu’un clip”, ça se pose là.
JP Goulag – Let Me Know Now
Le prix du clip “j’adore le grunge” de la semaine est décerné à JP Goulag, sans aucune contestation possible. Comme le dit d’ailleurs le petit carton d’avertissement à son début, Let Me Know Now n’est pas à mettre devant tous les yeux. Réalisé par Margaux Jaudinaud, ce déluge de riffs acérés s’accompagne d’une mise en scène… sportive, entre filtres VHS, masques à la Scream, explosions de couleurs et écrans de sélection de personnages de jeux vidéo. Après Hoorsees, on a trouvé le prochain groupe français que les filmakers de chez Thrasher vont s’arracher.
Dude Low – Post Party Blue
Non content d’avoir sorti avec ses potes de Born Idiot un des meilleurs albums d’indie pop français de l’année 2020, voilà que Lucas Benmahammed, aka Dude Low, s’apprête à remettre le couvert en solitaire en cette année 2021, dans un style un peu plus dépouillé que d’habitude. Post Party Blue est une ode à l’ennui qui frappe à notre porte lorsque s’installe la gueule de bois, notamment quand vos soirées durent le temps d’un couvre-feu. On espère juste que lui et la réalisatrice Anne Gryczka avaient leurs attestations pour filmer cette balade spleenesque dans les rues Rennaises.
Joko – Mood (live session)
Le Mood de Joko : une balade ensoleillée dans un triporteur,Arthur Vonfelt et sa Telecaster dans la remorque, Iris Di Napoli qui pédale vers une destination inconnue, en pyjama et pieds nus, chantant avec sa voix lunaire dans une sublime mise à nu de son titre éponyme. Une ballade calme et mélancolique sur la quête de ce petit coin de paradis où l’on peut vraiment être soi-même.
Notre mood en regardant cette session live filmée pour le collectif We Kick For Friends : on aimerait bien y être, non ?
The Reds, Pinks And Purples – The Record Player & the Damage Done
À peine six mois après l’incroyablement beau You Might Be Happy Someday, l’inusable Glenn Donaldson revient déjà avec The Record Player & the Damage Done, dernier single qui annonce sa signature chez Slumberland Records, institution de l’indie pop outre-Atlantique. Avec ses guitares claires et ouatées et sa voix chevrotante, le Franciscain ressuscite la magie de Sarah Records à l’ombre du Golden Gate. Illustrée par des stock-footages aux couleurs psychédéliques, sa dernière pépite peut se voir comme une confession de l’usage thérapeutique, et addictif, du fait de faire tourner un disque sur une platine. Qui n’a pas eu sa dose de nostalgie ?
Oscar Anton & Clémentine – Reflet
Après quatre millions de vues accumulées par leurs Nuits d’été, la belle histoire entre Oscar Anton et sa jeune sœur Clémentine se poursuit. Leur recette reste quasiment inchangée : une douce mélodie – cette fois-ci à la guitare acoustique –, un chant à la limite du chuchotement et quelques nappes de synthétiseur aussi confortables qu’un gros plaid. Le duo perpétue aussi la tradition du clip à très gros budget (si on considère qu’un iPhone est un très gros budget) dans lequel on les suit pendant leur balade à bicyclette vers la plage du coin. C’est possible de me confiner chez vous ?
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Jules Vandale