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Les Francos, toujours en Chantier !

Le climat cataclysmique dans lequel baigne le milieu culturel depuis de trop nombreux mois n’empêche pas le Chantier des Francofolies de continuer sa mission de laboratoire de développement scénique des talents de demain. Immersion dans la journée de présentation du millésime 2020-2021.

Il flotte comme un air de monde d’avant au-dessus du théâtre de l’Atelier en ce frais mardi de janvier. D’ordinaire si tristement paisible depuis de longs mois, la petite salle nichée à quelques encablures de la Butte Montmartre grouille depuis le début de la matinée. C’est en effet ici-même que le Chantier des Francofolies a choisi de présenter les vingt-deux talents qu’il va accompagner jusqu’au mois de juin. Un chiffre “conséquent par rapport aux autres années”, selon les propres mots de la responsable du programme Emilie Yakich, mais facilement explicable.

L’incubateur lancé depuis plus de vingt ans par le festival Rochelais semble avoir, plus que jamais, un rôle de phare dans la tempête. Plutôt que de laisser les bénéficiaires de son millésime 2020 – comme le R’n’B torturé de Sally ou le duo rock made in Tinder Bandit Bandit – seuls dans un océan agité et sans ciel bleu à l’horizon, le Chantier a prolongé la formation de ces futurs grands de la scène française, tronquée par le-virus-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Ils y ont ensuite adjoint sept nouvelles promesses comme Bonnie Banane, November Ultra ou bien encore Château Forte.

 

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Le maître-mot ? “Adaptation. Même au printemps, on n’a jamais lâché les artistes et on a adapté le programme. L’accompagnement et la formation ont continué. Ils ont continué en distanciel, certes, mais on essayait au maximum de faire ça tous ensemble. On faisait des cours de chant, d’éveil corporel, des cours de danse… tout ça en visio”. 

 “Les demandes deviennent de plus en plus ciblées. On voit que beaucoup d’entre eux souhaitent installer une certaine forme de dramaturgie dans leurs spectacles”. 

Emilie Yakich

Khâgne de la musique live alors que la trop large majorité des événements qui nous rassemblent tous n’ont pu se dérouler depuis près d’un an, le Chantier profite de cette pause pour développer encore davantage les projets scéniques de la nouvelle génération. “Comme chaque année, on a les “classiques”. Les artistes bénéficiaires attendent de nous qu’on leur fasse travailler leur chant, leur présence et leur aisance scénique ou la transposition des morceaux d’un format studio à un format concert. Mais les demandes deviennent de plus en plus ciblées. On voit que beaucoup d’entre eux souhaitent installer une certaine forme de dramaturgie dans leurs spectacles.

 

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L’envie d’avoir envie

Un programme chargé, donc, mais qui permet aux chanceux.ses qui y participent de ne pas perdre pied. Pour l’incandescente Lonny, pour qui les Francofolies ont toujours été synonyme de “grande fête”, le Chantier est un “laboratoire pour faire passer tes morceaux de l’intime de la composition à l’incarnation du concert. Un endroit où tu peux essayer, où tu peux rater, où tu peux éventuellement réussir, aussi”. C’est aussi un moyen de “ne pas complètement s’affaler dans un désespoir” qui tend à pointer le bout de son nez passée l’heure du couvre-feu. Impression partagée par Emilie Yakich : “On demande constamment aux artistes de se questionner sur leur art. Savoir qu’ils ont des échéances est très dynamisant pour eux, et on sent que ça leur fait du bien”. 

“Les Francofolies sont un laboratoire où tu peux essayer, où tu peux rater, où tu peux éventuellement réussir, aussi”

Lonny

Suite à un processus de sélection amputé de sa condition sine qua none, le visionnage d’un concert par les équipes des Francofolies, les sept nouvelles têtes du programme furent choisies sur un critère très simple, explicité par Emilie Yakich : “ce qu’on recherche, c’est l’envie. L’envie de défendre son répertoire par la scène, l’envie d’apprendre, l’envie d’essayer.” Un beau projet, dont vous trouverez toutes les informations juste ici, qui nous donne envie, nous aussi, de voir de nouveau de la vie dans les salles et les festivals que notre bel Hexagone abrite en son sein. Mais patience. Après les tempêtes vient toujours le beau temps.

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Jules Vandale