Carnet de bord de Lukas Ionesco : “Ici, on prend le temps, on attend, on attend que tout recommence”
Musique - 29.3.2020
Après les “croutons” du quotidien d’Ehla, le poème éructé de Bertrand Belin ou encore 24H de la vie de nos Bonnie & Clyde du rock tricolore, c’est au tour du dandy Lukas Ionesco et de sa moitié Clara Benador de prendre la plume (et la caméra).
Lukas Ionesco ne peut pas passer inaperçu, son patronyme forcément, enfin surtout celui de sa mère Eva, réalisatrice et photographe émérite. Autodidacte, ce songwriter (mannequin à ses heures perdues) mène aussi de front une carrière d’acteur, il a notamment tourné dans Une Jeunesse Dorée (réalisé par maman Ionesco et aux côtés d’Isabelle Huppert, Melvil Poupaud et Galatea Bellugi).
Après des premiers ébats punk et noir corbeau, Lukas a retrouvé sa chevelure d’angelot, et vient de sortir son premier album : le naïf et low-fi Magic Stone, en compagnie de sa compagne Clara Benador (également photographe, mannequin et chanteuse). Sorti en pleine quarantaine, ce disque DIY a lui-même été enregistré en autarcie, dans un home studio aménagé à la campagne, dans la maison du beau-père de Lukas (qui n’est autre que l’auteur Simon Liberati) et de sa mère. De ce “petit atelier de création” sont nés 12 morceaux – majoritairement dans la langue de Shakespeare – mordant autant sur le spleen d’Elliott Smith que les mélodies pop des Beach Boys. Un disque de chevet joliment bricolé et à écouter confiné sur un bord de fenêtre.
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Carnet de bord
Découvrez le carnet de bord filmé de Lukas Ionesco et Clara Benador sur notre compte instagram (dont les premiers mots chantés ne sont autre que What i’m doing here ? Explain me ?) mais aussi une version écrite, toute aussi innocente et honnête du quotidien de nos deux jeunes tourtereaux (spoiler : ils préparent déjà leur deuxième album) :
“Nous sommes à la campagne dans la maison de mon beau père Simon Liberati et de ma mère Eva Ionesco au milieu de la forêt.
Ici j’ai mon atelier au fond du jardin, au moment des mesures de sécurités plus importantes concernant le confinement, Clara, s’est dépêchée de déplacer tout son matériel photo depuis Paris pour aussi installer son atelier au fond du jardin.
Les premiers jours de la quarantaine, on était triste et on a eu peur, peur que tous nos projets en cours s’effondrent. C’est vrai que tous nos concerts, castings, dj sets, jobs, shootings, etc… ont été annulés. Notre album est sorti le 20 Mars donc pile au début du confinement, on avait prévu une soirée sublime, qui comprenait un concert live suivi d’un dj set, gâteau géant et signature du vinyle ! Mais heureusement on a réussi à ne pas totalement annuler cette soirée et la décaler quand tout reprendra son cours. On a su se faire une raison, ne pas être si triste … et trouver d’autres moyens de s’en sortir dans cette période si particulière.
Chaque jour, nous travaillons sur l’aspect digital de nos sorties en ajoutant de sublimes surprises comme des clips ou un filtre Instagram à partager avec les gens pendant cette période difficile. On essaie un maximum de transmettre aux gens le goût de notre univers, de notre amour, de la musique et de leur donner aussi l’envie de créer, de s’exprimer.
A la campagne, on travaille sur nos projets et là où on n’aurait jamais eu le temps d’approfondir, on gagne du temps sur des choses, on en perd sur d’autres, on prend le temps d’essayer, de se tromper, de recommencer.
Nos journées types à la campagne sont de manière générale très rythmées. Le matin, Clara prend souvent un moment pour écrire des poèmes. Je m’occupe d’organiser la journée en actualisant les projets en cours. Vient le moment de partage, avec Eva et Simon qui ont eu aussi écrit toute la matinée. Eva cuisine très bien et après le déjeuner nous allons nous occuper de notre tâche préférée : l’enregistrement des démos de notre deuxième album! Grâce au temps que l’on a plus que d’habitude, on cherche des nouveaux instruments à intégrer, on affine les textes…
Une nouveauté aussi pour nous qui nous rend super heureux sont les lives de musique !
On a plein de commandes pour faire des concerts en live depuis nos portables pour des médias ou pour des marques, ça change des vrais concerts, mais c’est inhabituel. On adore ce biais là car on a toujours aimé se mettre en scène, se déguiser, jouer et mêler cela à notre musique ! C’est l’activité qui occupe majoritairement nos soirées, ou bien, si elles sont calmes, on prend le temps de regarder un film tous les quatre, et généralement, les débats vont bons train !
Ici, on prend le temps, on attend, on attend que tout recommence.”
L’album de Lukas Ionesco Magic Stone (paru chez Echo Orange) est disponible en version digitale ici.
Retrouvez tous nos carnets de bord de la quarantaine ici.