Au nom du père, du fils, et du Saint Amour
- 01.3.2016
Ce Mercredi 2 Mars sort “Saint Amour”, road movie ovni. Le pitch ? Un vieil agriculteur et son fils partent en taxi faire la route des vins de France. Le film ? Une épopée touchante et décalée, de l’amour, de la tristesse, de l’ivresse et du rire.
Benoît Delépine et Gustave Kervern se sont donné pour mission de réunir deux ogres magnifiques, Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, pour un tournage qu’on devine bordélique et épique. Avec leur écriture douce-amère et leur oeil décalé, ils montrent la beauté dans la laideur, dans la misère affective de cet agriculteur quinqua paumé (et sans doute puceau) qui réalise chaque année la route des vins sans sortir du Salon de l’Agriculture, sa seule semaine de vacances.
Son vénérable père (Depardieu sublime en veuf maladroit) décide donc de l’embarquer sur cette fameuse route à bord d’un taxi conduit par un gentil tocard (Vincent Lacoste). L’aventure commence à Saint Amour, dans le Beaujolais, et emmènera le trio improbable aux quatre coins de la France.
A chaque appellation son héroïne, avec l’excellente Solène Rigot en serveuse dépressive s’inquiétant de la dette nationale, Izïa Higelin en ex paraplégique, Ana Girardot se dédoublant en jumelles, Chiara Mastroianni en tenancière de boui-boui et Céline Salette, propriétaire de gite aux moeurs étranges. Des seconds rôles parfaits, qui rythment l’histoire sans jamais la perturber, ou presque (mais nous n’en diront pas plus !)
Ce film aurait pu être un road movie parmi d’autres, mais la puissance de son casting, la finesse de son écriture et ses rebondissements absurdes et inattendus en font une petite pépite. A voir avant d’aller boire un coup !
par Joséphine