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Nos cinq live-sessions préférées au Prix Société Pernod Ricard France Live Music 2021

Crédits photo : Romain Leblanc

 

La saison des dispositifs de repérage de talents se poursuit ! Voici nos cinq performances préférées aperçues pendant les sessions dématérialisées du prix Société Pernod Ricard France Live Music, qui se tenaient du 29 mars au 7 avril depuis la scène de la Gaîté Lyrique, habillée pour l’occasion par les étudiants de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.

Gaétan Nonchalant, Légumes fields forever : 

C’est d’abord une impression, celle de flotter sur un petit nuage de coton dans un ciel aux couleurs lysergiques. C’est ensuite une voix un peu nasale, tout aussi relaxée que relaxante, qui vient virevolter autour de nous, accompagnée de ses copines la guitare crépusculaire, le clavier ouaté, la basse rebondissante et la batterie swinguante. Dans la liste des groupes qui ne portent que trop bien leur nom, il faudra désormais compter sur Gaétan Nonchalant. Dans ce quatuor où la condition sine qua none pour l’intégrer est le port des cheveux longs et/ou de la moustache, on parle cruche à moitié pleine, légumes qui poussent au soleil, mélancolie du temps qui passe ou bien encore salle d’attente dans les écoles. On a surtout l’impression de se retrouver précipité au beau milieu de la période psychédélique des Beatles. Puis on s’endort apaisé, avec un sourire béat zébrant notre visage. Prenons la vie du côté nonchalant. 

Structures, Symphonie militaire :

Nonchalants, eux ne le sont pas vraiment. Les lignes de basse plus tendues que la situation au Proche-Orient qui entament leur demi-heure de set ne sont qu’un avant-goût de la musique martiale de Structures. Très vite sortent de leur fourreau des guitares plus froides et affûtées que la lame d’un sabre, alors qu’une batterie vient quant à elle cadencer le tout à coups de rafales. Près de trois ans après la sortie de leur EP Long Life, le quatuor originaire d’Amiens semble bien parti pour gouverner le rock français d’une poigne de fer. Rock français dont le charismatique Pierre Seguin, avec sa voix de sergent-instructeur et son aptitude à magnétiser les foules même depuis l’écran mal lavé d’un ordinateur, deviendra sans doute l’un des généraux les plus décorés. Avec leur rough-wave, vous avez là la musique parfaite pour partir à la guerre

La Battue, Rennes de beauté

Aussi délicates que la fine pluie s’écrasant sur les pavés de la Place Sainte-Anne, les mélodies de La Battue donnent l’impression de descendre du ciel. Entre Beach House pour la majesté des nappes d’orgues éthérées, Stereolab pour l’onirisme expérimental, The Ronettes pour les harmonies vocales et Totorro pour la technicité de sa batterie – ça tombe bien, c’est l’ancien groupe du batteur Bertrand –, La Battue est un délicieux cocktail passionnant et mélancolique. Un cocktail qui donne envie de déambuler dans les rues seulement éclairé par la lune, couleur de leurs sonorités, et de danser au crépuscule. Une affaire de famille, comme les Beach Boys – Bertrand et Elli sont frère et soeur – qui vient surtout prouver que la capitale de la Bretagne est décidément une grande pépinière d’artistes de talent.

Dirtsa, Trap Queen

Veste à la Monsieur Loyal et tresses bicolores, Dirtsa débarque pensivement sur la scène de la Gaîté Lyrique, où l’attendent les deux membres de son backing-band, à la guitare et à la batterie. Quelques riffs cristallins et pulsation de beats façon trap plus tard, la camerounaise d’origine y installe définitivement son univers. Un univers oscillant entre hip-hop et afro-trap – rien d’étonnant pour celle qui cite Patoranking ou Wizkid en influences majeures – sur lesquelles viennent se greffer des inspirations lo-fi provenant de sa passion pour la culture japonaise. Énergique ou mélancolique, poétique et engagée, aussi à l’aise dans un registre soul que dans des tracks plus énergiques, la flamme qui émane de Dirtsa n’est pas prête de se consumer, et on va suivre ça avec un œil attentif. 

Genoux Vener, Métro musico dodo

Pour illustrer le concept de dualité et de complémentarité, la mythologie chinoise a son Yin et son Yang. La pop française, quant à elle, a Pauline et Chloé, plus connues sous l’appellation Genoux Vener. Claviers entrainants façon new-wave, basses sombres et percussions sorties d’un obscur morceau de synth-wave et voix angéliques qui s’entremêlent et se muent parfois en un chanter-parler sonnant très parisien, la recette du duo est plutôt simple mais son exécution fonctionne à tous les coups. Qu’elles érigent la misanthropie au rang d’art dans Grand Coeur de Pierre ou nous content la mélancolie des grandes agglomérations dans Métro Boulot Dodo, les deux complices originaires d’Avignon manient un verbe affûté, autant teinté d’élégance que de sarcasme. Face à face, leur set nous transporte du Palais des Papes à Pigalle. Et ce, sans attestation. 

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Jules Vandale