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Jouez à vous faire peur avec les clips de la semaine !

Capture d’écran du clip de Danny Elfman, “Love In The Time Of Covid”

Bien qu’Halloween soit passée depuis longtemps, la sélection de clips de la semaine a un petit quelque chose… d’effrayant. Entre fantômes et démons, de Special Friend à Danny Elfman en passant par Dominique A et La Femme, voici nos dix clips préférés des sept derniers jours ! 

Special Friend – Pastel 

La scène indie parisienne est une véritable jungle où l’on découvre chaque jour de nouvelles espèces à ranger dans notre playlist-encyclopédie. Deux ans après un premier EP sorti chez Howlin Banana, le duo Special Friend (et pas FriendS, c’est trompeur) annonce son premier LP Ennemi Commun avec le clip façon Casper le Gentil Fantôme de Pastel. Un fantôme pas si différent de nous, qui mange des chips (en forme de fantôme), se promène aux Buttes-Chaumont et galère à apprendre la basse. Un clip parfaitement recommandé si ce qui rend vos oreilles heureuses, c’est la pop simplissime, attachante et un poil languissante façon Beat Happening

Niteroy – Para de Pensar

Quand il n’est pas occupé à malmener ses cordes de guitares et à faire la danse du robot avec ses copains, les cool kids Rennais de Born Idiot, Tiago Ribeiro, alias Niteroy se ressource sur les côtes du Brésil, son pays d’origine. Mais, crise sanitaire oblige, c’est métaphoriquement qu’il doit effectuer ce voyage, mélangeant rythmes bossa-nova, paroles en portugais et instrumentation lo-fi. Le résultat ? Para de Pensar, exutoire au clip oscillant entre psychédélisme et élégance tropicale. De la bedroom-pop Joga Bonito

La Houle – Toi (Ce Moi)

La Houle, ce sont des vagues de synthétiseurs grésillants et de guitares plus froides que le vent qui souffle sur les plages du Nord et un chant diaphane, noyé sous la réverbération. La Houle, c’est aussi le projet musical en solitaire de Simon Sockeel, que l’on avait découvert avec l’album Première Vague, échoué sur nos côtes en 2019. Pour sa nouvelle traversée, La Chute, il embarque avec Toi (Ce Moi), au clip filmé dans les rues de Dunkerque, pendant son traditionnel carnaval qui nous manque beaucoup. Un petit bout de pop hypnotique dans lequel on se laisse dériver avec bonheur

Dominique A – Wagons de Porcelaine

Quand le grand Dominique A définit votre travail comme “enchanteur”, ne vous posez pas plus de questions : il l’est, point à la ligne. Enchanteresse, c’est en effet comme ça que l’on peut décrire la petite merveille confectionnée par Jean-Noël Criton qui, pour la petite histoire, s’est attaqué au titre Wagons de Porcelaine de son plein gré. Le morceau, tiré de Vie Étrange, sans doute l’album le plus personnel de son auteur, se voit illustré par un poétique et somptueux montage de papiers découpés aux couleurs chatoyantes, réalisé image par image. Enchanteur, c’est ça ?

Pi Ja Ma – Bisou

Quoi de mieux pour chanter l’amour que d’intituler son morceau Bisou ? Une question à laquelle Pi Ja Ma a sûrement dû réfléchir avant d’y apporter la meilleure réponse possible : “et si tous nos instruments étaient en forme de cœur ?”. Dans Bisou, l’artiste couteau-suisse, qui excelle aussi bien dans la musique que dans l’illustration, part en quête du divin trophée que l’on a tous envie de recevoir, et encore plus en cette période de pré-Saint Valentin : un doux baiser dans le cou. Doux comme ces petits choeurs enjoués que l’on se surprend rapidement à doubler. “Oh oh oh oh ouh oh oh”

Frànçois & The Atlas Mountains – Tourne Autour

An 2049. Suite au prolongement de la crise sanitaire entraînant la fermeture de toutes les salles de concert ainsi qu’à la démocratisation des vaisseaux spatiaux, que l’on peut désormais acheter chez n’importe quel concessionnaire, les artistes se retrouvent forcés de télédiffuser leurs concerts depuis leur satellite personnel. Et, comme souvent, Frànçois & The Atlas Mountains a été précurseur dans ce domaine, qu’il explorait déjà en 2021 avec le clip de Tourne Autour, petite perle de space-pop sentimentale provenant tout droit de l’astre Banane Bleue, prochain album dont l’orbite doit croiser celle de la Terre le 26 février. 

La Femme – Le Jardin

Le jardin de La Femme est très grand, très Sévillan et très psychédélique. Le groupe mi-français, mi-caméléon, qui a sans doute fait tout ce qu’il est possible de faire avec des instruments, s’essaie pour la première fois au chant en espagnol, fruit de leurs divagations dans la perle de l’Andalousie. Un décor quasi-irréel pour un morceau qui l’est tout autant, sorte de slow aux effluves évanescentes façon dream pop. Si dans ce Jardin se trouvait un pommier d’Eden, le serpent n’aurait même pas eu besoin de nous tenter. On aurait croqué sans hésiter. Dire que Paradigme n’est même pas encore arrivé… 

Tapeworms – Tapeworms (Funtastic Planet version

Alors que certains font des concerts depuis l’espace, d’autres investissent leur chambre. Après un premier album sorti à l’automne, Funtastic, mélangeant le meilleur de la pop noisy et de la musique de jeux vidéos, le jeune trio lillois Tapeworms s’est retrouvé fort dépourvu quand la fermeture des salles fut venue. Diplômés de l’École Supérieure de Débrouillardise, ils lancent alors les Funtastic Sessions, au sein desquelles ils réinterprètent chacun des morceaux de leur LP. Pour le deuxième épisode, leur hymne Tapeworms troque ses atours shoegaze pour une instrumentation se rapprochant de l’hyperpop. Aussi surprenant qu’attachant. 

Kaky – Voyage de Nuit 

À l’affût de tous les bruits que le monde peut offrir pour confectionner ses Kakysounds, Kaky lève le voile sur Voyage de Nuit et son clip nocturne. Le jeune chanteur/beatmaker à la voix couleur clair de lune se retrouve hanté par le fantôme d’une relation passée, dans un morceau mélancolique empruntant autant à l’ambient qu’au hip hop. 

Danny Elfman – Love In The Time Of Covid

Alors que la Saint Valentin approche à grands pas, une question est sur toutes les lèvres : comment c’est, l’amour pendant le (ou la ?) Covid ? Dans son dernier clip, le déjanté Danny Elfman a sans doute une réponse : ça fait devenir fou. Love In The Time Of Covid, trip halluciné porté par l’artiste transgenre Shrek 666 (ça ne s’invente pas), grimé comme un enfant de Belzebuth amateur de fruity loops, est une transposition musicale de cette époque de plus en plus inhumaine. Vous ne verrez rien de plus jouissivement dérangé aujourd’hui.

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Jules Vandale