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Tawsen, l’étoile montante du rap belge

Crédit Romain Garcin

Al Najma, dernier EP de la trilogie de TAWSEN, est sorti le 22 janvier dernier et il n’en fallait pas moins pour qu’on se jette sur l’occasion d’échanger avec le petit prodige originaire d’Anderlecht.

Quelques 400 jours après notre dernière conversation, c’est toujours armé de sa bonne humeur communicative que Tawsen nous a accordé un moment. On sent le Bruxellois préoccupé lorsqu’il décroche le combiné. Nous sommes le 21 janvier et son EP Al Najma (l’étoile en arabe) doit quitter le nid en direction des plateformes de streaming à minuit. Seulement, ce dernier vient de leaker. Panique à bord ? Que nenni, il compte bien se servir de cette fuite comme rampe de lancement promotionnelle, tout en décontraction.

Celui qui avoue avoir découvert la musique en téléchargeant les albums de Katie Perry et des Black Eyed Peas se veut initiateur d’une nouvelle pop aux influences plurielles. Classé par certain.es à la croisée du rap et du raï, Tawsen trône aux côtés des Soolking et autres L’Algérino dans les playlists Chicha de Spotify, et s’en félicite.

“J’écoute de tout, j’aime tout, j’ai envie d’être partout, mon but c’est d’être le nouveau Michael Jackson.”

Cette expression ne vous rappelle personne ? Mais si cherchez bien ! Figure grandissante de la scène belge, Tawsen profite des portes ouvertes par les Hamza et autres Damso (pour ne citer qu’eux) pour se dire que c’est possible et partir à l’assaut de la francophonie.

“Personne ne se met de bâton dans les roues et la ville reste relativement petite donc on se croise dans les studios et on profite de ces connexions oui. Après j’ai l’impression que vous les Français vous avez cette image de tous les artistes belges qui se tiennent par la main et sautent dans une prairie.”

L’ouragan Tawsen

Sorti en novembre dernier, Météo emporte tout sur son passage. Premier extrait d’Al Najma, le titre parle d’amour sous toutes ses formes. Accompagné d’un clip bouleversant en noir et blanc qui apporte une seconde lecture au morceau, le projet Tawsen n’avait jusqu’ici jamais semblé aussi abouti.

“C’est pas parce que dans le texte je dis bébé que tu peux pas la chanter pour ta daronne ou ton frère. Du coup pour la vidéo j’ai proposé : du noir et blanc, Yousra Dhari (la scénariste du clip), les mecs de mon quartier, et le résultat est incroyable.”

L’esthétique du clip s’est notamment imposé après que le chanteur ait vu La Haine au cinéma, ressorti à l’occasion des 25 ans du chef d’œuvre de Mathieu Kassovitz.

Belge et (forcément) dépendant des conditions météorologiques imprévisibles au quotidien, Tawsen nous confie avoir la volonté d’illuminer ses textes contrairement au gris de son pays. Autre référence au ciel, Al Najma est l’EP qui clôture sa trilogie. Toujours signée Romain Garcin, la pochette dévoile Tawsen en plan américain (mais en 3D cette fois) comme sur celles d’Al Mawja (2020) et Al Warda (2019).

J’aime bien quand tout est carré : même pose sur les pochettes, 3 projets, 10 titres à chaque fois.”

L’album en prévision et des questions

Alors que le format album se perd peu à peu, le prodige belge entretient le fétichisme du premier long format. A l’image des trois Alph Lauren d’Alpha Wann ou de la Trilogy de The Weeknd, Tawsen ne compte pas griller les étapes.

“C’est une bonne façon d’évoluer, de se créer une fanbase et de se présenter en 3 EP’s. (…) Je veux que mon premier album soit celui de la maturité.”

Véritable laboratoire pour trouver sa formule et surtout expérimenter, il nous explique la volonté de se créer une carte de visite forte de 30 titres.

“J’ai pas encore trouvé le Tawsen que je veux et je ne pense pas avoir envie de faire un premier album homogène, j’ai toujours envie de tester, je n’ai pas du tout envie de me priver.”

Il y a tout juste un an, le jeune homme confiait à nos confrères de Yard qu’il n’avait “pas envie de percer maintenant”. On lui a donc demandé si, après Al Najma, le moment était enfin venu pour lui : “Même si je les adore, mes trois EPs sont des expériences ratées. Ce sont des enfants ingrats. En 2021 je pense que c’est le bon moment pour préparer le terrain à mon dernier fils, le plus grand le plus beau, le Mbappé !” C’est du moins toute la réussite qu’on souhaite à la plus solaire des étoiles, j’ai nommé Tawsen.

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Maxime Verdeille