General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

La nouvelle sensation pop Remi Wolf (et ses clones groovy) vont dézinguer votre spleen hivernal

Crédit : Agusta Yr

Sur la planète Remi Wolf, rien ne va plus ! Les arc-en-ciel sont roulés en gros pétards et les bobs à moumoute multicolores sont de sortie pour s’abriter de cette année spleenante à souhait. Quant à la bonne humeur, elle rayonne dans chacun de ses clips !

Signée sur le célèbre label Islands US, la jeune californienne de 24 ans n’en finit plus de faire parler d’elle après avoir créé le buzz sur la plateforme TikTok avec son tubesque ID PHOTO. La maison Apple l’a même adoubée en promouvant son dernier joujou (l’iPhone 19 ?) avec un remix signé par la crème de la french touch : Polo & Pan.

Si cet électron libre s’est fait remarquer sur le plateau de l’émission populaire American Idol à seulement 17 piges, la chanteuse est aujourd’hui à mille lieux des dogmatiques concours de mini miss US ou des créations pop lisses, filiformes et normées. Rémi et ses clones 3D surfent (dans ses vidéos) sur une vague sans fin : celle d’hymnes funky et groovy.

Alors que ses deux premiers EP You’re a Dog et I’m Allergic to Dog semblent un étrange croisement entre la dinguerie Tim Burton et le DIY d’Ariel Pink, Rémi sans famille (c’était trop tentant), compte bien tracer sa route vers les étoiles. Rencontre.

Ta carrière a explosé sur TikTok, comment tu utilises ce nouveau média ?

Ça m’a pris du temps pour m’y mettre, mais j’adore et j’y vais tous les jours. J’ai découvert plein d’artistes grâce à TikTok. C’est vraiment une nouvelle façon cool de découvrir la musique.

Pour moi TikTok c’est la nouvelle radio !

Y’a même des chansons des 60’s ou des 80’s qui refont surface grâce à ça. Elles y ont une nouvelle vie ! Par exemple, Just the two of us de Grover Washington, c’est énorme en ce moment sur TikTok.

Quand on regarde tes clips animés, on se dit que tu dois être une grande fan de jeux vidéos ?

Quand j’étais plus jeune oui ! Je jouais pas mal à SSX Tricky, un jeu de snowboard (Remi a failli se lancer dans une carrière de skieur pro au passage). Tous les jeux de sports Wii, et puis aussi à Cooking Mama.

On a même eu une Nintendo 64 à la maison, on y jouait pas mal avec mes frères et sœurs. Le graphisme était incroyable !

Dans tes vidéos, on découvre une version 3D de toi et aussi plein de clones. Pourquoi ? C’est une façon de cacher ta réelle identité ?

Surement, je dois me masquer derrière tous ces clones… C’est une question intéressante. Mais c’est surtout une référence aussi aux films qui m’ont marqué enfant, comme Spy Kid et Charlie et la Chocolaterie.

J’adorais cette armée de Ooompa Loompas (dans Charlie et la Chocolaterie) ! Et c’est un peu pour ça au final que j’ai créé une armée de clones de moi-même (rires).

Ton style vestimentaire multicolore, feel good et 90’s à souhait, tu le tiens d’où ?

Je suis ce qu’on appelle une “thrift store junky” (accro aux fripes), je fais du shopping dans les fripes et boutiques vintage depuis que je suis toute gosse ! J’achète peu de choses neuves au final. Je me sens toujours coupable si j’achète un truc chez Forever21 ou du genre. Je déteste ça.

Je préfère le marché de seconde main. Et si j’achète neuf, je privilégie les jeunes designers qui font tout eux-mêmes et qui y mettent leur coeur.

Quelles sont les artistes qui t’ont le plus marqué et inspiré ?

Rémi Wolf : Quand j’étais petite, j’ai écouté beaucoup de choses différentes : Prince, Stevie Wonder, les Beatles, Gwen Stefani Stefani, John Mayer…. Mes parents ne sont pas du tout des artistes, ni dans la musique. J’ai tracé mon propre chemin.

Entre ton premier et ton second EP, on sent que tu t’es libérée de pas mal de contraintes vocales et de genre, n’est-ce pas ?

Mon premier EP c’était vraiment les prémices de ma collaboration avec Solomonophonic. Je venais de finir mon école de musique, il y avait encore pas mal de barrières dans ma tête, et de par mon éducation.  Et si je ne me suis jamais sentie “mise en boite”, c’est vrai qu’avant j’attendais un peu plus la validation des autres.

 

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Et ton premier album, c’est pour bientôt ?

L’écriture de l’album m’a bien pris 4 mois, j’ai fait ça depuis chez moi à San Francisco. Pour la production, je bosse en studio avec Solomon toujours, mais aussi avec John Carroll Kirby (qui avait bossé avec moi sur Photo ID) et aussi Rostam Batmanglij de Vampire Weekend.

Je suis en plein dedans en ce moment. Je dois bien avoir 7 ou 8 chansons sur mon téléphone. Je les écoute à fond… sur AirPods, dans la voiture, sur mon téléphone, mon ordi, sur des petits speakers bluetooth, j’essaye de les tester vraiment partout pour voir comment ça sonne.

Cet album, tu l’as écrit pendant la quarantaine (de mars) ?

Non, j’ai commencé à l’écrire après, en juillet. Le début de la quarantaine a été terrible pour moi. Je n’ai rien fait du tout. J’ai écrit très peu et rien de dingue. Quand on a pu ressortir et reprendre un semblant de vie sociale, j’ai pas mal recommencé à écrire.

Je crois que c’est très psychologique, quand on se sent enfermé physiquement, notre créativité prend le même chemin.

On retrouve chez toi une bonne humeur contagieuse et à contre courant de toutes les normes de beauté et de bien penser. C’est ta philosophie ?

Chacun devrait juste se sentir exister par lui-même, c’est dingue à quel point notre société nous fait sentir mal, et j’en suis aussi victime. C’est ridicule et pas naturel. On est comme on est, et c’est bien pour une raison.

Je me rappelle d’un concert à Fresno (Californie) où je faisais la première partie de Still Woozy. Une jeune femme est venue me voir après le show. Cette fan était si émue qu’elle en pleurait, et m’a dit : “je t’adore, j’ai envie de laisser mes cheveux friser au naturel comme toi. Je vais à mon bal de promotion bientôt et je me sens pas assez bien que les autres filles, mais grâce à toi, là j’ai l’impression que je peux m’assumer et m’aimer !” C’était un moment très fort pour moi. Je ne pensais pas avoir un impact aussi fort sur la vie de mes fans.

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Abigaïl Ainouz