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PLANET GOLD est le plus beau disque de piano que vous écouterez aujourd’hui

Le roi du piano, Sofiane Pamart, et son piano – Extrait du clip de Scylla “BX VICE”

Enrichissant son précédent album PLANET de destinations inédites, le prodige du piano Sofiane Pamart revient avec une odyssée délicate de la nippone Nara aux sables doux du Sahara et nous fait voyager… par la pensée. Rencontre.

Ok on va pas en rajouter, tout le monde sait que le contexte est sinistre et qu’on est coincé chez nous à nouveau pour un bon mois. Mais pas question de se laisser abattre. On a trouvé un remède fabuleux à votre sinistrose : le piano. Et pas n’importe lequel, celui de Sofiane Pamart, musicien virtuose lillois qui a empoché une médaille d’or du Conservatoire, avant de composer pour des rappeurs français (et oui, on peut dépoussiérer les touches en 2020) comme Koba LaD, Vald, Dinos ou encore Lord Esperanza.

Le tour du monde en 18 pistes

Après avoir signé des productions aux petits oignons pour la mif’, Sofiane s’est lancé dans sa carrière solo avec comme objectif de devenir un jour le “king du piano”. Et à en écouter son nouveau disque PLANET GOLD, il est pas loin de toucher au Graal ! Sur chacune des pistes, on découvre une nouvelle destination, venant compléter le tableau déjà haut en couleurs de son disque précédent PLANET.

Après La Havane, Medellin ou encore Paris, on s’envole pour la cité spirituelle nippone (envahie par les daims) de Nara, la baie vietnamienne mythique Ha Long Bay, l’île volcanique de Madagascar, et les tumultueuses capitales Berlin et London… Jusqu’à s’en rouler dans le sable doux du désert du Sahara. 

Rencontre avec Sofiane Pamart

Comment le choix des villes s’est fait ? Tu as visité chacune des destinations ? 



Sofiane Pamart : Oui, dans tout PLANET la seule destination que je n’ai pas visitée est l’Alaska. Donc sur PLANET GOLD, oui, je me suis rendu sur tous les lieux, et la pochette de l’album a été shootée dans le désert du Sahara.

Tu as le goût du voyage ? Depuis jeune ? 



J’ai du sang nomade, berbère du désert marocain. Naturellement le voyage a toujours fait partie de ma vie, cela ne s’explique pas, le déplacement est inné à ma vie.

Est ce que tu les as composé sur place ? 



J’ai enregistré certains titres sur place, d’autres à mon retour ou pendant les trajets. J’ai toujours besoin d’avoir un piano proche de moi, pour me sentir en paix et pour être sûr de pouvoir m’exprimer à n’importe quel moment. Je suis un instinctif plus qu’un cérébral dans ma manière de vivre la musique.

Appeler son disque PLANET GOLD à une époque tout sauf formidable, pour toi c’est une manière de faire passer un message d’espoir ?

Un message d’espoir oui, un message d’unité.

Après cette PLANET GOLD, on peut s’attendre à quoi ? des voyages intérieurs ?

J’ai déjà la thématique de mon prochain album mais il est trop tôt pour en parler. Je le compose au fil de tous mes voyages, mais il ne sera pas présenté comme PLANET par des noms de destinations. Il n’y a pas de mots dans ma musique, mais des émotions et des images. Mon prochain album et le choix des titres permettront de creuser dans ma personnalité et de me livrer plus encore au public.

Pendant le premier confinement on a vu une augmentation nette d’écoute de musique classique et jazz. C’est clairement une source de bien-être pour certain(e)s. C’est une des raisons pour laquelle tu as décidé de sortir des albums de piano solo ?

Oui j’ai ressenti cette hausse pendant le confinement. Je crois que le piano est avant tout ma langue maternelle, c’est ma manière de m’exprimer la plus authentique. Sortir des albums de piano solo était la suite logique de mon chemin de vie.

Les arts ont tendance à être cloisonnés en France. La musique classique étant elle même isolée du reste des musiques actuelles. Tu cherches à tendre un pont entre les deux ?

Oui je cherche à rendre la musique classique accessible à tous, sans la trahir. Je veux mettre la technique au service de l’émotion et prouver que le piano peut toucher les êtres peu importe leur âge ou leur lieu de vie sur la Terre.

Est ce que personnellement tu participes à démocratiser cet instrument, au sein de jeunes publics ?

Je reçois de plus en plus de propositions institutionnelles, mais mon engagement est directement auprès de mon public. J’échange souvent avec les très jeunes, souvent par le biais d’instagram ou de leurs parents, je leur donne des conseils et les aide à ne pas se mettre de barrière mentale.

Ta propre formation t’a inspiré quel sentiment ? Pour ou contre le conservatoire ?

Les deux évidemment. Pour car l’expertise technique est indispensable afin de pouvoir au final s’exprimer simplement, et que le conservatoire m’a permis de côtoyer des grands maitres. Contre car il est aussi un carcan qui enferme des artistes talentueux dans une voie presque sans issue.

Toute l’imagerie qui t’accompagnes est à deux milles bornes des classiques virtuoses de piano. Il y a bien un peu de provocation là dedans ?



Il y a surtout de la jeunesse. J’envisage simplement la musique comme un art entier, au sein duquel le visuel et l’image jouent un rôle essentiel. Les codes classiques sont peut-être loin de mon rapport au rap et au bling-bling, mais je ne le fais pas par rapport à eux. Je fais la musique qui me correspond, avec une imagerie qui colle à l’univers dans lequel j’évolue et vis depuis des années.

 

 

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Sur quelles collaborations travailles-tu en ce moment?

Ce mois-ci je viens de sortir des morceaux avec YL, Rim’K, Da Uzi, Médine, Hatik, GLK. J’ai pas mal d’autres sorties dans le rap qui arrivent pour 2020. Je travaille aussi avec plusieurs chanteuses en ce moment: Marina Kaye, Kimberose et Chilla par exemple. Avec Chilla on s’écrit souvent pour se parler du featuring qu’on a enregistré ensemble et qui n’est pas sorti, on a hâte de le délivrer.

Dans des interviews, tu parles de vouloir devenir “numéro 1 mondial”. C’est une revanche personnelle ?

Être numéro 1 cela veut sans doute dire devenir le pianiste le plus connu. Une revanche oui, mais plus familiale que personnelle. Je viens d’une famille où mes ancêtres ont laissé leurs vies dans les mines de charbon. L’ascension sociale est une mission pour moi, c’est quelque chose que je leur dois, un pacte avec les miens.

Découvrez le disque PLANET GOLD de Sofiane Pamart en version digitale (et sur toutes les plateformes de streaming) mais aussi en version physique.

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Abigaïl Ainouz