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9 choses à savoir sur la révélation anglaise Arlo Parks, porte-parole d’une “Super Sad Generation”

Crédit Chris Almeida

Histoire de faire monter la sauce avant son concert parisien le 28 février prochain et le 24 avril au Printemps de Bourges, nous avons rencontré la jeune londonienne de 19 ans qui nous fait tourner la tête avec son premier EP Sophie. Un doux mélange de soul poétique teinté de spleen urbain.

Alors qu’elle inaugurait son tout premier concert au printemps dernier lors du festival The Great Escape à Brighton, Arlo Parks vient d’être nommée BBC Music Sound of 2020 et ne cesse de se faire remarquer par son style singulier : des mélodies ancrées dans un spleen urbain post-adolescent et un flow réconfortant.

A l’occasion de son passage au fameux festival néerlandais Eurosonic (relire notre live report) en janvier dernier, nous avons rencontré la jeune songwriteuse du sud de Londres pour en savoir un peu plus…

Gamine, elle parlait français à la maison

Avec un père nigérien, et une mère moitié tchadienne moitié française, Arlo Parks grandit à Londres dans un foyer où la langue de Molière est reine… et fait aussi pas mal d’aller-retours en France, notamment sur la French Riviera pour les vacances.

“J’ai appris le français avant d’apprendre l’anglais. Je suis née à Londres, mon oncle vit encore à Paris, et j’ai pas mal de famille à Compiègne. Pour les vacances on allait souvent à Nice et Marseille.”

Sa mère écoutait Jacques Brel et Edith Piaf

Quand on lui demande quels sont les titres qu’elle a le plus usé dans son enfance, ce sont immédiatement La vie en rose et Milord qui lui reviennent en tête… So cliché ! Mais si beau !

“Ma mère aime beaucoup Jacques Brel, Charles Aznavour, ou Edith Piaf. Je crois que Paris lui manquait pas mal alors elle les jouait tout le temps à la maison. Ma grand-mère aussi, ça a traversé les années et je continue à aimer les écouter.”

 

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Le jazz et les vinyles comme legs familial

Sa collection de vinyles et son amour du jazz, elle les doit à son père et à son oncle, ce dernier lui léguant son précieux trésor alors qu’elle est encore adolescente :

“Mon père aimait bien la musique de Fela Kuti mais aussi pas mal de jazz comme Charles Mingus, John Coltrane et Miles Davis.”

“Mon oncle était aussi passionné de musique, il entreposait ses vinyles dans sa cave chez lui à Paris. Il m’a donné toute sa collection, il y en avait bien une centaine, c’est généreux de sa part !”

La “vieille soul” dans le sang

Si Arlo Parks se nourrit autant de hip-hop (The Roots), de songwriters tels que Leonard Cohen et Serge Gainsbourg que d’artistes contemporains (comme St Vincent), sa musique de coeur reste le jazz et et la soul. Et le moins qu’on puisse dire c’est que son premier EP en est la preuve même…

“J’adore toute cette vieille soul, comme Aretha Franklin, Al Green et je pense que ça infuse dans la musique que je fais aussi. J’aime quand c’est organique et que ça sonne vintage.”

Des études de droits en tête

Si Arlo n’avait pas été derrière un micro en train de nous bercer de son timbre de velours et de ses mélodies si entêtantes, on aurait bien pu avoir à faire à elle au tribunal… ou comme journaliste dans un canard londonien  :

“Après le bac, ça a été une piste et je pensais que j’aurais pu être bonne en droit, car j’adore les mots et la rhétorique. J’ai hésité entre le droit et le journalisme. Et puis les choses se sont accélérées, j’ai signé mon deal en maison de disque… Et j’ai voulu me donner toutes les chances et foncer dans cette aventure à 100%”

C’est Lily Allen qui l’a révélée au grand public avec son titre Cola

Révélée par l’icône pop anglaise au grand public – cette dernière tombant immédiatement sous son charme – elle parle d’Arlo Parks à l’antenne de l’emblématique radio apple Beats 1 : “Elle m’avait entendue à la radio et puis elle a partagé la chanson”. Et la chanson qui émeut tant Lily Allen n’est autre que Cola, la toute première publiée officiellement par Arlo Parks, qui revient sur sa genèse :

“Dans Cola, je raconte l’histoire d’une amie à moi, qui me disait que son copain était allé voir ailleurs, puis qu’il était revenu avec des fleurs et que c’était censé tout réparer. Je voulais explorer ce sujet si important qu’est l’amour mais pas d’une façon cheesy… Pas comme tout le monde, et dans Cola, c’est plus un sentiment nostalgique, amer, et trouble.”

Une artiste aussi engagée dans la cause queer

Invitée pour la première fois en France au printemps dernier à l’occasion du festival Loud and Proud, promouvant le féminisme et la culture queer, Arlo Parks se considère comme socialement engagée, et n’hésite pas à exprimer son opinion du fait de son audience et de son aura dans les réseaux sociaux :

“Je pense que c’est important de se faire entendre et surtout d’être le porte voix de ceux qui ne l’ont pas. (…) Les réseaux sociaux sont une manière de diffuser ce message et d’atteindre des milliers de personnes de façon immédiate. Ce qui était impossible avant… ”

Un premier EP écrit entre l’adolescence

Si Arlo Parks commence le piano très jeune, c’est à l’adolescence vers 14 ans, qu’elle se met à la guitare et débute l’écriture de ses propres chansons “ j’enregistrais simplement sur mon ordi et je m’amusais avec ma guitare, puis je mettais ça en ligne sur soundcloud”. Rapidement repérée par l’équipe qui deviendra son label, Transgressive (Sophie, Falls, Two Doors Cinema Club) elle continue ses expérimentations et dévoile son premier EP en novembre dernier, Sophie. On peut y retrouver des chansons qu’elle a écrites à la maison dès ses 16 ans, mais aussi d’autres signées “littéralement dans le canapé du salon d’un Airbnb à Londres” aidé par son producteur italo-américain Gianluca Buccellati.

“Dans chacune des mes chanson, il y a un message. J’écris mon message puis je construis la chanson tout autour. “

Un message à sa génération Z

Dans son tubesque Super Sad Generation Arlo Parks s’adresse à sa génération et envoie un message plein d’espoir pour “qu’ils sachent ne sont pas tout seul et que c’est important de prendre soin les uns des autres, surtout quand on traverse des moments difficiles.”

“Il y a beaucoup à dire sur cette génération Z c’est vrai, mais elle est aussi vibrante, super créative et porteuse de plein de bonnes choses”

Premier Ep Sophie est disponible sur toutes les plateformes en ligne

En concert à la Boule Noire (Paris) le 28 Février prochain et au festival du Printemps de Bourges le 24 avril.

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Abigaïl Aïnouz