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Première édition du BISE festival : pari réussi pour ce nouveau RDV des indépendants du disque

Global Network sur la scène du Stéréolux pour le BISE – Crédit Nicolas Patault

“On est tous des indépendants, on se considère comme des artisans et on voulait faire un évènement qui nous ressemble : c’est vraiment ça l’ADN du BISE.” Décryptage du festival nantais avec ses co-fondateurs qui inauguraient hier une première édition à guichet fermé. 

Pendant 2 jours (du 22 au 23 janvier 2020), la ville de Nantes accueille la biennale internationale du spectacle (BIS) et rassemble ainsi plus de 1000 professionnels du théâtre, de la danse, du cirque, des musiques classiques et actuelles – dont toute une délégation québécoise (Côte à Côte) – venus là faire leur marché et se tenir au courant des tendances (salon et stands, conférences). Mais pour la première fois depuis sa création en 2004, les festivités ont commencé un peu plus tôt, avec le petit frère du BIS : le BISE festival conviant tous ces professionnels invités ainsi que le public nantais à un joli petits lots de concerts et de rencontres la veille du salon.

 

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Aux manettes de ce tout jeune festival, 5 co-organisateurs et une parité plutôt exemplaire, (donc pas de super pouvoir égocentrique de programmateur) : Lola Chevallier (VIA, producteur de spectacles), Robin Godet (Melodyn, producteur de spectacles), Celine Lemée (A gauche de la Lune, tourneur), Vivien Gouery (Yotanka, label et éditeur) et Tanguy Aubrée (Day Dream Music, relations presse). L’idée du BISE a germé dans la tête de ces 5 producteurs de spectacles lors d’un séjour au festival prescripteur teuton, l’iconique Reeperbahn : “on s’y est rendu à Hambourg l’an dernier et on a réalisé que tous ces showcases manquaient au BIS : ces moments plus conviviaux le soir.” 

Et on peut dire que le festival BISE porte bien son nom !

A taille humaine, il se donne pour ambition de “mettre en avant les artistes émergents, de la scène nationale mais aussi locale” en invitant des Nantais comme LenParrot, Degree mais aussi la cholettoise Sally (dont on vous parlait ici et qui jouera à notre General POP Party ce jeudi), “on va dire que presque ⅓ de la programmation est régionale.” nous résume la co-programmatrice Lola Chevallier.

Autre axe du BISE : la valorisation du travail des labels indépendants (de la SPPF), en conviant notamment Julien Granel signé chez Wagram ou encore DI#SE chez Yotanka (relire notre interview)…. Ce qui n’empêche pas les organisateurs de convier quelques groupes européens : “ils sont minoritaires mais c’est plus pour envoyer un signal : BISE ce n’est pas que franco-français.” Pour les choisir, ils ont fait appel au réseau EMEE (réseau européen des Bureaux export) qui leur a soumis de prometteurs projets comme les italiens The Pier et les lettons Carnival Youth.

Entre le festival prescripteur MaMA en octobre et le festival du Printemps de Bourges en avril – deux machines de guerre rassemblant une pelletée de professionnels de la musique, le créneau du BISE a toutes les chances de se pérenniser comme le précise le co-fondateur Tanguy Aubrée : “On s’est dit qu’il y avait une place à prendre, en janvier il n’y a pas tant d’évènements que ça en France”.

Un festival à taille humaine et décentralisé

Et au delà du timing idéal, le positionnement et l’ADN de BISE s’éloignent de ceux des grands raouts de l’industrie du disque, en proposant un rassemblement en région et à taille plus humaine : “Paris, ça coûte vite une blinde quand tu te tapes une semaine de restos, d’hôtels et de transports pour un pro.” ironise Tanguy. “On fait un évènement à l’opposé de toute cette frénésie en proposant un slow meeting pour se poser l’après-midi par exemple” précise Lola Chevallier.

“On voulait faire un évènement qui nous ressemble, on est tous des indépendants, on se considère comme des artisans. C’est vraiment l’ADN de cet évènement.” Lola Chevallier, co-fondatrice du BISE

Sally sur la scène du BISE festial – Crédit Nicolas Patault

La première édition affiche complet

Faisant la nique à l’éternelle centralisation (politique ou culturelle), la ville de Nantes et le BISE festival peuvent déjà se féliciter d’afficher complet à l’ouverture de ses portes :On voulait montrer que les choses sont possibles en dehors de Paris et qu’en tant qu’acteur indépendant, on est capable de monter des événements d’une carrure nationale.” Le public nantais était bien évidemment au RDV dès hier au Stéréolux et au Trempolino, deux nébuleuses culturelles de la ville très actives dans l’émergence musicale.

“Le BISE a pour ambition de créer du lien, du collectif, de s’adresser aux professionnels, mais aussi au public nantais, car c’est le cas, on a un public local avec un vraie appétence culturelle !”

Quant aux artistes invités et leur entourage professionnel, ils apprécient déjà ce RDV convivial. Au delà de l’accueil aux petits oignons, la toute jeune chanteuse Jaïa Rose (découvrez  notre interview) a ainsi pu inaugurer un de ses tout premiers concerts et se faire les dents devant un public, sans pression “le public nantais étant bien plus chaleureux et moins froid que les parisiens” comme nous le confirmera plus tard le DJ de la cholettoise Sally. Quant au duo parisien de zinzins Global Network, il n’hésite carrément pas à lancer sur scène sur le ton de la plaisanterie : “on sait que ce soir il y a pleins de programmateurs dans la salle, alors n’hésitez pas à aller voir notre tourneur pour nous inviter à jouer, Nicolas est lààà (le pointant du doigt) !”

le groupe franco-irlandais Bigger – Crédit Nicolas Patault

La BISE ne sait pas encore de quoi sera fait 2021, la biennale BIS ayant (comme son nom l’indique) lieu un an sur deux mais ce jeune festival peut surement compter sur la ville de Nantes, vivier culturel hyperactif pour le soutenir et le faire grandir, comme conclue le co-fondateur Tanguy Aubrée : “Avec des lieux culturels comme le Stereolux, le Trempolino ou encore les Machines, la ville de Nantes est vraiment idéale pour faire résonner plein de choses, et avec une dimension internationale.”

Le BISE festival du 21 au 22 janvier à Nantes. Plus d’infos.

Abigail Ainouz