POP CORN : Voyage en Italie de Roberto Rossellini.
- 01.3.2018
Fort du succès (mérité) du nouveau film de Luca Guadagnino : Call me by Your Name, il est très difficile de s’extirper d’un doux rêve comme celui-ci.
Déjà nostalgique à l’idée de ne pas pouvoir revivre un été italien où les personnages se séduisent, s’observent, sur fond de sculptures archéologiques, il me fallait combler cette absence.
Je me suis donc tourné vers Roberto Rossellini.
Père d’un célèbre mouvement, ses films sont le point de départ du cinéma italien (dit néoréalisme) où l’on voit principalement la vie comme elle est, sans éléments extérieurs, des films à la limite du documentaire où l’on romance le quotidien.
Et dans la vie, comme dans les films, on tombe amoureux.
On dit d’un couple, lorsqu’il va mal, qu’il doit s’échapper loin de la monotonie et se libérer des chaînes de la responsabilité.
Il faut profiter d’être ensemble, se redécouvrir, apprendre à reconnaître les gestes de chacun et se rendre compte des raisons pour lesquelles nous avons décidé d’être ensemble.
Pourtant Voyage en Italie (1954) démarre sur la lente et fatale séparation du couple joué par Ingrid Bergman et George Sanders.
L’expédition de ces deux êtres sera pour eux la triste occasion de prendre pleinement conscience de l’ennui et de la frustration qui rongent un mariage de huit ans gâté par l’orgueil.
Lui est épris d’argent, pense à ce qui va se passer plus tard et s’octroie la terre entière, elle est rêveuse, contemplatif du moment présent, frustrée de ne pas vivre en fonction de ce qu’elle ressent.
À force de rester sur le même plan, les deux ne se supportent plus, l’homme retrouve une amie à Capri tandis que la femme décide de faire la touriste dans la capitale : elle arpente les musées, reste bouche bée devant la statue de 3m représentant Hercule mais aussi la Vésuve et les catacombes de l’église de Fontanella…
Cette visite dans les vestiges de l’Italie lui permet de voir plus clair dans ses sentiments car les mots n’arrivent jamais à formuler les blessures conjugales.
Finalement le seul point commun des deux personnages reste le divorce.
Et pourtant, alors que le couple est au bord de la fatalité, surgit le miracle de la réconciliation.
Comment s’est-il accompli ?
À vous de (le) voir.
Matteo est sur Instagram @matteoveca