Pourquoi je n’irai pas voir L’Idéal de Beigbeder ?
- 09.5.2016
Oui, j’ai vu 99francs comme tout le monde mais non, je n’irai pas voir L’Idéal !
Il fut un temps où Octave Parango avait une certaine classe ; il était le passé de Beigbeder, incarné par Dujardin et surtout, nous faisait miroiter, à nous jeunes, un futur pouvoir de rébellion face à la société de consommation. A sa sortie en 2007, 99F réalise plus d’1 million d’entrées au cinéma et semble dire la vérité sur ce monde pourri dirigé par l’argent et l’image. En terminant le film, on a envie de se révolter et d’écrire une punchline cool pour boycotter la vente de lait périmé ! Grâce à l’oeil de Jan Kounen, la figure dépravée d’Octave/Begbeider avait un intérêt à la fois sociétal et humoristique.
A la suite de ce film, on nous a vendu une suite ; 99Yens par le même réalisateur. Même si on sait bien que les suites ont souvent un arrière-goût de réchauffé … rien ne nous empêche de fantasmer ! Là est arrivé L’amour Dure Trois Ans, un bon gros navet que même Louise Bourgoin n’a pas réussi à relever. Ce film fut tellement insipide qu’aucun souvenir ne me revient, quand bien même j’ai lu le livre quelques temps plus tôt. Mais voilà que Beigbeder-réal nous revient, accompagné de son compère-acteur Gaspard Proust pour nous présenter L’Idéal.
A peine la bande annonce sortie que … bah que rien, en fait ! Blagues lourdes sur les filles, sur le racisme et une tripotée d’archétypes désuets depuis Le Diable s’Habille en Prada. Quant au synopsis, un “hédoniste cynique” feu concepteur-rédacteur, qui décide de se reconvertir en chasseur de tête dans le mannequinat, est contacté par L’Idéal, la première entreprise de cosmétiques au monde pour trouver une nouvelle égérie en 7 jours dans les confins de la Russie. Sérieusement ?? Pourquoi faut-il absolument un road trip avec un but pourri pour donner une “intrigue” à un film français ? Le film sort en 2016 et on veut nous vendre un film sur des mannequins à l’heure des selfies et des filles avec un style et un message à faire passer que même les marques de luxe s’approprient ! Bon retour dans les années 2000. J’aime beaucoup l’humour gras et lourd de notre cher pays, mais qui veut vraiment dépenser des sommes colossales pour un film aux 3 blagues déjà entendues des centaines de fois ? Démontrez-moi, je vous en prie, l’intérêt de ce film. Le “on passe un bon moment” n’étant pas accepté !
par Julie