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[POP TALK] Requin Chagrin, du vague à l’âme synthétique

Requin Chagrin c’est Marion Brunetto, une ex-batteuse qui a compris qu’on était jamais mieux servi que par soi-même.

Elle sort ce 25 janvier un premier album, Sémaphore, qui distille une pop claire et entêtante en forme de vague à l’âme aux accents synthétiques. On a rencontré Marion autour d’un demi à Point Éphémère où elle a ses habitudes.

C’est joli « requin chagrin », ça vient d’où ?
Ca vient du fond d’internet. C’est un vrai requin, comme le requin marteau. Je cherchais des choses au pif et je suis tombée là-dessus. Il est pas très beau, il a un énorme œil, il ressemble à une bête des abysses.

Tu es multi instrumentiste mais sur ce projet c’est la guitare qui gagne, pourquoi ?
Avant ça je faisais beaucoup de batterie dans d’autres groupes, j’adorais ça, mais j’étais un peu frustrée de ne pas faire de guitare. Il y avait beaucoup de groupes qui cherchaient des batteurs ou batteuses, moins des guitaristes. Alors à un moment j’ai eu un déclic et j’ai commencé à faire toute seule ce que j’aimais faire. Je me suis acheté un petit quatre pistes et ça a était le point de départ, une manière de faire qui me plaisait, moins traditionnelle qu’avec une carte son que je ne comprenais pas par exemple.

Requin Chagrin c’est toi. Être frontwoman c’était un challenge ?
Ca a été beaucoup de stress au début. C’était étrange de chanter, un gros défi pour moi. Avec le temps j’ai un peu mieux appréhendé la scène et le fait de chanter mes chansons.

Tu écoutais quoi ado ?
Des choses très variées. La radio et les CD de mon frère, plutôt du rock : les Cure, Indochine, AC/DC, des trucs très classiques en fait. J’écouter tout ce qui cartonnait, le Mouv’ à l’époque qui mettait pas mal de rock anglais en avant.

Et maintenant ?
En ce moment je suis à fond dans une espèce de synth pop de l’Est, découvert dans les fin fonds de Youtube. Il y a plein de bonnes idées. Et puis j’ai découvert John Maus il n’y a pas très longtemps, je l’ai vu à Pitchfork, j’ai halluciné, j’ai trouvé ça plutôt punk.

Tu faisais partie des fans hystero d’Indochine?
Pas hystero mais vraiment passionnée. J’ai d’abord découvert un best of sur 10 ans au moment de leur come back avec « J’ai Demandé à la Lune ». J’ai tout écouté.  Je les ai vu deux fois en concert, quand ils passaient dans le sud quoi.

A ton avis, qu’est-ce qui fait qu’un groupe a du succès aujourd’hui ?
Bonne question. L’image c’est souvent le premier contact qu’on a, mais ça ne fait pas tout. Je suis plus attachée à des gens qui ont un univers un peu bizarre ou vraiment personnel. Le live aussi joue beaucoup, d’autant que j’ai l’impression que les gens sont prêts à se déplacer. Et puis, être bien entouré surtout !

Talk et Photo Agathe R.
Sortie de Sémaphore le 25 janvier 2019