[ITW] Marion Motin va tout massacrer avec son nouveau spectacle
Arts - 15.5.2018
Marion Motin, c’est la chorégraphe ET danseuse à connaitre.
La chorégraphe hip-hop qui fait danser les stars – Stromae et Christine And the Queens – se dévoile dans son rapport le plus intime à la danse. Cette fois-ci elle passe en scène pour son premier gros solo au titre annonciateur : “Massacre” à la Grande Halle de la Vilette du 16 au 19 mai prochain. Massacre raconte l’étroite relation entre l’artiste et la danse, ce tiraillement entre la volonté d’arrêter et le besoin de créer. Les états successifs du projet créatif sont révélés sur des textes de Violette Motin Borgès et sur fond de création musicale à laquelle Marion a participé.
Pour l’occasion, comme on est curieux, on lui a posé quelques questions :
Tout d’abord, où avez-vous appris la danse ? Quelles sont vos influences ? Inspirations?
Bonne question. Je ne sais pas j’ai toujours dansé, il n’y a pas eu de déclic. J’ai toujours eu envie de faire de la danse, et surtout j’ai toujours dansé toute seule, et puis après j’ai pris des cours. Oui, j’écoutais Mickaël Jackson, je regardais ses vidéos, mais j’étais déjà dans la danse à ce moment là.
À quel moment vous avez su que c’était votre destiné ?
J’ai toujours su que c’était ma passion et que c’était ce que j’avais envie de faire.
Quelles sont vos autres passions ?
Oh j’en ai pleins : j’adore la lumière, donc du coup, la création lumière dans les spectacles, les films, la décoration, les meubles, j’adore pleins de trucs ! La nature aussi. Que des choses qui m’inspirent finalement.
Très éclectique sur les styles de danse : avez-vous votre propre style de danse aujourd’hui ?
Je viens du hip hop, donc j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, dansé hip-hop, mais maintenant je ne fais pas de style de danse particulier. En fait, je fais ma danse à moi, et je ne m’encombre pas de savoir ce que je fais. Ca ne m’intéresse pas et ça m’enferme plus qu’autre chose, donc je danse, et c’est tout.
Comment s’est fait les rencontres avec les artistes avec lesquels vous avez collaboré ?
Stromae c’est un hasard, quand on s’est rencontré on ne savait pas vraiment qui était l’autre. Mais en discutant pour son projet de “Papaoutai” et de la tournée, on a tout de suite accroché. Et pour Christine, elle est venue me chercher.
Avez-vous une liberté totale avec les artistes, ou imposent-ils leurs styles ?
C’est une manière de travailler : quand on fait une collaboration on impose rien, mais il n’y a pas de liberté totale non plus. On partage simplement un univers avec un artiste, et mon rôle c’est de mettre en corps et en danse leur univers.
Donc non, je n’ai pas de liberté totale dans le sens où j’ai un cadre, j’ai un univers, une musique. Mais oui, je me sens libre car ce sont des gens qui m’ont fait confiance, et qui m’ont laissé faire ce que j’avais envie de faire. Ca va dans les deux sens.
Cinéma ? Live ?
J’ai aimé mes expériences au cinéma, mais le live est irremplaçable car c’est immédiat et on voit le public, donc ce n’est pas du tout les mêmes sensations. C’est clair que le live c’est unique.
Quel a été le plus grand défis que vous avez accomplis ?
Mettre un enfant au monde.
Votre prochain spectacle raconte l’histoire d’un “massacre” : Lequel ?
Celui du processus de création. Quand on crée quelque chose, quel qu’il soit, cela crée des bouleversements intérieurs, et ça nous fait passer, en tout cas, ça me fait passer par des états très différents, beaucoup de questionnements, de remises en questions, et d’autres sentiments très positifs. C’est un massacre à l’intérieur, car c’est très bouleversant, que ce soit pour une création artistique ou que ce soit ce soit pour mettre un enfant au monde.
Et puis j’ai des bouts de bois de cerf sur la tête, et on appelle ça un “massacre”.
Quel est votre processus de création? Comment est né le spectacle ?
J’explore en solo l’état dans lequel se trouve le corps en création. Les artistes chorégraphes sont toujours tiraillés entre le désir de tout arrêter et ce besoin incontrôlable de créer.
Après avoir fini deux /trois gros projets en même temps, qui m’ont pris beaucoup d’énergie, je me suis retrouvée dans cet état un peu laborieux de post-création. En général j’ai juste des images qui viennent dans ma tête, petit à petit ça évolue et j’en fais un spectacle.
C’est votre premier gros solo ? Dans quel état êtes-vous ? Est-ce un nouveau défi ?
Stressée évidemment, tout nouveau projet est toujours un peu stressant, mais j’ai surtout la tête dans le guidon !
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