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Le dispositif Variation(s) lance son appel à candidatures

Alors que le dispositif Variation(s), lancé par le pôle création artistique de FGO-Barbara, repart pour une quatrième édition, rencontre avec Sayem et Benjamin Delobelle afin de discuter des forces de ce programme pas tout à fait comme les autres et qui vient d’ouvrir son appel à candidatures.

J’aime bien dire qu’on est un anti-label !”. C’est comme ça que Sayem, responsable du pôle création artistique de FGO-Barbara depuis cinq ans, définirait le dispositif Variation(s), lancé avec son compère Benjamin Delobelle, coordinateur du même pôle, et qui fête cette année sa quatrième édition. 

Un dispositif basé sur les fondations posées par le programme Paris Jeunes Talents et complété par l’expérience accumulée par les deux jeunes quarantenaires au cours d’une moitié de vie passée à arpenter l’immense dédale qu’est l’industrie musicaletant du côté artiste que du côté accompagnant. Ce parcours, Sayem et Benjamin l’ont bien évidemment incorporé dans Variation(s).  “Aujourd’hui, on a beaucoup de dispositifs de développement de talents, ce qui est très bien, mais une grande partie ne se focalise que sur le live, mettant de côté le reste. Nous on a une approche bien plus studio.

Après un appel aux candidatures lancé le lundi 19 avril et s’étendant jusqu’au 9 mai, les près de 400 demandes seront examinées par un jury paritaire composé de cinq membres de FGO Barbara, cinq médias, cinq artistes et cinq personnalités du monde de la musique. Ils en choisiront vingt-cinq, puis quinze. Une fois les demandes des artistes cernées, le travail de conseil et de développement peut commencer. 

Anti-Label

Cette volonté d’aiguiller les groupes “de façon totalement désintéressée, car on n’a aucun intérêt financier sur leur réussite, donc ils ont tendance à davantage nous faire confiance”, comme préfère le préciser Sayem, vient d’un constat que ce dernier théorise à l’autre bout du fil : “aujourd’hui, les artistes ont envie de monter très vite sur scène, et oublient parfois des choses importantes. Tout ce qui est esthétique, clips, stratégie, réseaux sociaux, accompagnement… Alors que c’est tout aussi important que ce qui sort de tes instruments. Mais la nouvelle génération commence à le comprendre.” Une réflexion que Benjamin pousse encore plus loin : “Souvent, pour eux, quand tu es musicien, tu n’es que musicien. On essaie de leur montrer que ça n’est pas le cas.

Évidemment, la question de faire des concerts coûte que coûte ne se pose plus vraiment aujourd’hui, quand ces derniers nous manquent tellement qu’ils finissent par ne plus nous manquer. Une période bénie pour Variation(s), qui permet aux artistes soutenus par le dispositif de s’y investir totalement tout en bénéficiant de quasiment tous les modules mis en place par le duo, “sauf tout ce qui nécessite d’être à plus de six, ce qui est quand même important pour nous”. 

 

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En effet, plus que de porter des conseils avisés aux jeunes talents, “peu importe qu’ils ambitionnent de jouer à la fête de la Musique de leur village ou de remplir un Stade de France dans cinq ans”, selon Sayem, l’une des forces de Variation(s), c’est aussi son aspect collectif. “En plus du travail personnalisé à chaque artiste, on s’efforce de les faire se rencontrer pour qu’ils puissent créer ensemble. C’est aussi intéressant de les faire aller au-delà de la musique et de les confronter à des comédiens, des chorégraphes, des artistes plasticiens… On essaie de les faire sortir de leur projet et d’aller chercher l’inspiration ailleurs”, sourit Benjamin. 

Enfin, Covid oblige, Variation(s) offre aussi un soutien bienvenu aux artistes dans ces temps où, selon Benjamin, “il est parfois difficile de créer comme avant. Sans faire de psychologie, on voit qu’il y a plus d’échanges qu’avant sur certains sujets inhérents au métier, et je pense que savoir qu’un programme comme nous va te soutenir, ça doit faire du bien. D’autant plus que ça leur fait un minimum d’activité.”

Faire partie de la vie d’un lieu

Faire partie des quinze chanceux qui auront la chance de bénéficier du dispositif Variation(s) signifie aussi s’immiscer dans la vie d’un lieu culturel pas tout à fait comme les autres. Nichée au cœur de Barbès, la FGO-Barbara, antre du programme, a longtemps été ce que Sayem appelle habilement “une piscine olympique”. “On met en place des équipements professionnels pour aider les artistes, et tu peux tranquillement y répéter avec tes amis alors qu’un groupe prépare sa tournée européenne dans la pièce d’à côté. La salle de concert a longtemps été là pour accueillir des résidences, pas pour des événements ouverts au public.

Lieu centré sur l’humain, la FGO-Barbara ne peut être dissociée de son engagement tant politique que social, oeuvrant autant pour les luttes contre l’exclusion et toutes formes de discriminations que pour l’égalité homme-femme. Des actions culturelles auxquelles sont bien évidemment conviés les lauréats de Variation(s), qui font en quelque sorte partie du “deal”. “Puis on essaie aussi de leur montrer qu’ils ne sont pas que des musiciens en les faisant participer à des ateliers où ils nous montrent leurs talents dans des choses aussi variées que la cuisine ou la sérigraphie”

 

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Un autre aspect qu’il ne faut pas oublier, m’explique Sayem, c’est aussi le fait que la Mairie de Paris, consciente de l’importance de notre mission, nous subventionne assez pour que l’on puisse mettre tout ça en place. Ce qui n’est pas le cas de toutes les SMAC de province par exemple, et c’est bien dommage.”

En quatre éditions, le dispositif Variation(s) a eu comme prestigieux lauréats Eddy de Pretto, Jacques, Bonnie Banane ou encore Agar Agar. Pas de quoi faire gonfler les têtes de Sayem et Benjamin, pour qui “les artistes, c’est eux, et c’est à eux-seuls qu’ils doivent leur succès. On est juste là pour les aider au moment où ils en ont besoin”. Si vous aussi, vous voulez bénéficier de la force et des bons conseils d’un duo dont l’expérience et la bienveillance transparaissent même depuis l’écran d’un appel Google Meet, vous savez ce qu’il vous reste à faire : l’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 9 mai 2021. 

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Jules Vandale