Les clips de la semaine, pour les amateurs de belles mécaniques
Musique - 20.2.2021
Si ce qui fait battre votre coeur, ce sont les berlines des années 70-80, alors ces clips de la semaine sont pour vous. Si vous n’avez que faire des berlines des années 70-80, ces clips de la semaine, avec Victor Solf, Alfie Templeman, Requin Chagrin ou bien Beach Youth, sont aussi pour vous.
Requin Chagrin – Déjà Vu
Depuis ses débuts en 2016 sous l’appellation Requin Chagrin, Marion Brunetto se plaît à nous prouver qu’on peut mélanger inspirations noise-pop anglo-saxonnes et chant dans la langue de Molière et en obtenir un résultat enchanteur. Ces nappes d’orgues qui rappellent le meilleur de Beach House et sa voix claire et puissante comme la lumière d’un sémaphore viennent nous le rappeler, tout comme le clip de Déjà Vu, son dernier single, dans lequel elle résiste aux embruns au milieu d’une mer de mercure. Attention, cependant, un squale est si vite arrivé.
Silly Boy Blue – The Riddle
Lorsque vous vous trompez de sens en prenant un (gigantesque) escalator, comme ceux pour descendre jusqu’au RER A à Nation, vous avez deux solutions : faire demi-tour et les prendre dans le bon sens ou, comme Ana Benabdelkarim, alias Silly Boy Blue, en faire un clip poignant. Un véritable parcours du combattant, métaphore du moment où il est temps de mettre les voiles et de laisser ses sentiments sur le quai (du métro). Des images qui accompagnent The Riddle, dernier single suave et mélancolique de celle dont le nom est en train d’éclipser celui de la chanson éponyme de David Bowie. Pour notre plus grand bonheur.
DeLaurentis – Pegasus
Depuis sa sortie en 1982, Tron n’a eu de cesse d’être une énorme influence pour tout ce qui concerne les imageries 3D rétro-futuristes. Nul doute que De Laurentis s’est penchée sur le film de Steven Lisberger
lorsqu’elle s’est associée avec le réalisateur VFX Paul Perrier pour le clip de Pegasus, et ses images contemplatives qui nous transportent dans une différente matrice. Un peu à la manière de Laylow dans Megatron, on se retrouve ici plongé dans les méandres des neurones artificiels d’Unica, cette voix de synthèse qui survole une basse hypnotique, pour vivre une histoire d’amour virtuelle mais bien réelle à la fois. Mention très bien à l’association musique-image.
Arab Strap – Here Comes Comus !
Au point où on en est, on est presque jaloux d’une soirée comme celle qu’Arab Strap raconte dans le clip de Here Comes Comus, avec shoplifting d’une bouteille de vodka bue sous le genre de pont sous lequel on n’a pas trop envie de boire une bouteille de vodka, tout en étant promené par Comus, divinité latine des débordements nocturnes, qui nous pousse à tous les excès. Un cocktail d’autant plus anxiogène quand on y ajoute la froideur onirique de la musique du groupe écossais, qui annonce son prochain album, le bien titré As Days Get Dark pour le 5 mars.
Gaidaa – Stranger
Qui n’a jamais rêvé de pouvoir rédiger une lettre pour son “soi” du passé ? Une lettre se transformant en phare dans les moments de tempête, une lettre permettant aussi de tempérer un peu nos rêves d’enfants qui ne nous envoient pas toujours vers la direction escomptée. Cette lettre, c’est le (beau) postulat de Stranger, dernière douceur confectionnée par la néerlandaise d’origine Soudanaise Gaidaa – en featuring avec le rappeur Saba et le producteur Jarreau Vandal (comme moi, mais sans le “e”) – et son clip qui met en parallèle l’artiste et sa “jeune” version dans sa chambre d’adolescente transformée en atelier d’artiste.
Alfie Templeman – Everybody’s Gonna Love Somebody
La belle rencontre du jour est à mettre au crédit d’Alfie Templeman et d’un cousin vert et un peu défraîchi d’Elmo, qui a pourtant l’air gentil comme tout. L’adolescent anglais (car, faut-il le rappeler, il a tout juste l’âge de pouvoir acheter de la bière), dernier talent à suivre dans la galaxie bedroom pop, nous embarque pour quelques tours de terrain vague au volant d’une (très jolie) berline tout aussi vintage que les sonorités d’Everybody’s Gonna Love Somebody. Un morceau entêtant à souhait, que l’on retrouvera dans son mini-album Forever Isn’t Long Enough qui sera disponible le 7 mai.
Voyou – Malika (Feat Ladaniva)
Comme il nous le confiait très récemment dans le portrait que nous lui avons consacré, Malika est ce qui se rapproche le plus d’une “collaboration rêvée” selon Voyou. Une collaboration avec la chanteuse arménienne Jacqueline Baghdasaryan, qui esquisse quelques pas de danses avec notre lillois, vêtue d’une parure traditionnelle. Si tous les habitants de l’Arménie possèdent cette voix aussi douce que du miel, on sait déjà où l’on veut passer nos prochaines vacances.
Hibou feat Luha – Désir
Parce que rien ne vaut un bon vieux karaoké entre potes à la maison (mais pas après 18h, non de non), on apprécie toujours une petite vidéo dans laquelle les paroles d’une chouette chanson défilent. Surtout quand il s’agit de la connexion transatlantique entre les riffs vintagement brumeux, façon dream pop, de Hibou et de la voix délicate et tout aussi brumeuse de Luha, définitivement à suivre après ses deux premiers singles. Un objet de Désir qui vous donnera de quoi voir la vie en rose. Littéralement.
Beach Youth – A Changed Man
Comme le dit le dicton, “les voyages forment la jeunesse”. Il oublie quand même une partie de la réalité : les voyages forment aussi de chouettes clips. Des clips qui, par la même occasion, en mettent plein la vue. Quatrième extrait de leur tant attendu debut album Postcard, qui verra chacun de ses morceaux illustré par une carte-postale vidéo, les caennais de Beach Youth nous embarquent sur les traces de Pierre Louvard, marin, et de Xavier Boscher, photographe, dans un périple sur les côtes de la Patagonie. Pour décrire ces images, on ne trouve pas d’autre mot que “splendide”.
Victor Solf – I Don’t Fit.
Une mélodie au piano qui vient se graver dans nos neurones, un chant velouté et agrémenté d’un léger filtre radio, une pincée de chœurs gospeliques et un beat soul à tomber : voici la recette simple d’un grand morceau. Mais il fallait un clip à la hauteur de la dernière pépite de Victor Solf. Quoi de mieux que de faire appel au prodige Liswaya pour faire entrer en collision deux Mercedes-Benz alors qu’I Don’t Fit fait de même avec notre cœur ? Pas grand chose. Sauf si vous travaillez à la sécurité routière ou que vous êtes amateur de belles mécaniques. On a plus que jamais hâte de voir la suite.
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Jules Vandale