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Leo Fifty Five : serial lover et r’n’b à la française

Lauréat du Fair 2020, le jeune producteur belgo-indonésien nous offre son premier EP Enchanté : un concentré de sensualité groovy. Rencontre.

Révélé dans son pays d’adoption, la Belgique, Leo Fifty Five débarque en France avec un EP de r’n’b à la française, aussi cool que fun. On y découvre un océan de sensualité et de chaleur soul, des mélodies très feel good sur lesquelles il réussit à faire tanguer la langue de Molière comme personne. Mais pour en arriver là, il a pris des chemins de traverse…

Arrivé en Belgique vers ses 6 ans, “la situation et la vie quotidienne devenaient assez compliquées là-bas” ce belgo-indonésien est né dans une famille de mélomanes : son père est ingénieur son et sa mère une grande abonnée aux chants d’église :

“Tous les dimanches à l’église, on était là deux heures à l’avance pour écouter les soundchecks de ma mère.. Tous les chants chrétiens , je les connais par coeur (rires) ! Du coup, il y a pas mal de gospel dans ma musique.

Le hockey comme religion

Si il se familiarise avec le studio du paternel dès son plus jeune âge, c’est bien plus tard, à l’adolescence qu’il va se mettre sérieusement à la musique. Joueur de Hockey précoce, il s’entraîne en sport études à Strasbourg, où il passe son bacho avant de d’intégrer les équipes pro de Caen puis de Valence. Partageant sa vie entre les études de STAPS et ses entraînements de hockey, c’est de là qu’il hérite du fameux numéro 55, sur son maillot d’équipe. Manque de bol, une grosse blessure l’immobilise pendant des mois chez lui, et remet en question sa carrière : “j’avais pas grand chose à faire à partir de là, beaucoup de temps libre. “

Pas du genre à se laisser abattre, et soutenu par ses potes de Bruxelles qui bricolent des instrus, il se fait la main sur des logiciels de production pour passer le temps. Leo faisant rarement les choses à moitié, il se lance à coeur perdu dans la composition, avec seulement une guitare et un ordinateur.

“J’ai mis dans la production l’intensité que je mettais partout dans ma vie. Et une fois décidé, je me suis donné les moyens de le faire !”

 

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Ahalala, les souvenirs 🏒🏒🏒⏳⏳⏳ . . . #hockey #goalie #brians #bstar #paris

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Une blessure et un transfert plus tard… 

Coup du destin, alors qu’il est de retour à l’entrainement mais rêve déjà secrètement d’intégrer une école d’ingénieur du son parisienne, Léo va voir une occasion en or s’offrir à lui…

“Un jour d’entraînement, il y a le gardien de Paris qui débarque dans notre équipe de Valence. Il avait suivi sa femme qui avait été mutée ici. Et il n’avait pas été encore remplacé dans son club précédent… “

Leo voit alors ça comme un signe du destin et fait des mains et des pieds pour prendre la place vacante. Sa place en seconde division de l’équipe parisienne de hockey lui ouvre la voix royale pour enfin financer sa nouvelle vie. Il abandonne aussi rapidement ses études de STAPS, direction Paname pour intégrer Abbey Road Institutes : “J’ai assez vite compris que j’avais pas envie d’être prof de sport” (rires).

Au Abbey Road Institutes, Leo apprend à être indépendant dans l’enregistrement et la production de ses sons :

“Ce n’est pas un école d’art à proprement parler, mais ça m’a permis d’être assez bon pour faire ce que je veux, sans demander rien à personne”

Fraîchement diplômé et motivé comme jamais, cet ancien sportif de haut niveau décide de passer la seconde. Ne savant pas par où commencer, ni comment définir son identité sonore, il s’impose un challenge de taille : celui de composer chaque semaine, un nouveau morceau et ce pendant 4 mois. “Ça m‘a vraiment appris ce que j’aime et ce que je n’aime pas.”

Au bout de cette période de prospection créative, et un premier ep en anglais Normalitude, Leo trouve son credo : le r’n’b à la française.

“Je connaissais pas grand monde qui faisait ça en français à part peut être Tragedie (rires). Il y avait aussi TY Dolla $IGN, un mec pur r’n’b soul qui intervenait dans des sons rap, je voulais vraiment faire ça en français ! “

Un premier ep en français “Enchanté”

Pour enregistrer son premier ep Enchanté, il privilégie basse et boîtes à rythmes 808, préférant les ronrons rythmiques et l’énergie qui s’en dégage aux mélodies trop présentes à la guitare. Tout est mis en boite à domicile, en solo dans sa chambre. Mais rassurez-vous pour son live, Léo s’accompagne aussi d’anciens copains de promotion !

Producteur prolifique, les cinq titres de son EP risquent de détonner dans le paysage français. Basses ronronnantes et punchlines affriolantes ! Finito la grisaille ambiante, avec Enchanté elle fond comme un glaçon au soleil.

Dernier coup d’éclat : Léo vient tout juste de rejoindre la promotion du FAIR 2020 : “J’ai regardé les autres artistes primés, y’a des gars chauds, tu sais que NTM l’ont fait, trop fort, Orelsan et tout ! C’est stylé. On est content !” On lui souhaite le même destin !

En concert le 26 septembre pour la GENERAL POP PARTY #001. Toutes les informations sont ici.

Abigail Ainouz