General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

[POP CREW] Oyé, les ménestrels du VJing et de l’art visuel sont de retour

La créativité ne connaît pas de limite chez Oyé. Les performances audiovisuelles et installations interactives de ce collectif débordent du cadre et transcendent l’espace. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, cette bande de copains nous donne rendez-vous du 21 au 24 août à Aurillac. Rencontre.

Si vous étiez de la partie au festival Bateau Music ou au Château Perché, vous êtes peut-être passés à côté d’une yourte spatiale, baptisée Oyé Circus , immergeant les festivaliers dans un océan de fréquences et de lumières… Aux manettes de cette drôle de soucoupe, on retrouve un collectif d’amis : Oyé. Depuis les bancs de l’école, Oyé ne cesse de se renouveler, multipliant les installations et shows, entre VJing (performance visuelle en temps réel, à l’image du DJing) et créations d’oeuvres d’arts. Autres coups d’éclat : une scéno inoubliable pour l’incontournable show de Manu le Malin , et un festival monté de toutes pièces en 2016 au 6B.

Manu Le Malin : live visuel from Dylan Cote on Vimeo.

Teaser OYÉ festival -18.06.2016 Le 6b from OYÉ label on Vimeo.

Avant de les retrouver du 21 au 24 août prochains à Aurillac pour une performance audiovisuelle inédite, Talluah (VJ la nuit et étudiante à l’ENS le jour), Thibault (illustrateur de formation), Hugo (combinant les talents de VJing et d’illustrateur), et Tom (designer) ont accepté de répondre à notre interview sur leur terrain d’expérimentation à Pantin…

Dans quel contexte le collectif a-t-il été créé ?

Tallulah : La quasi-totalité des membres d’Oyé sortent de l’école Olivier de Serres (École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art) et beaucoup viennent d’une formation de design graphique. Au début on était quatre : Paul, Dylan, Charline et moi. On s’est fait embarquer dans des festivals, on a notamment travaillé pour Aoutside à Palaiseau. Puis Paul trouvait qu’on serait plus forts en collectif que seuls et donc on a créé Oyé. Au fur et à mesure, des gens nous ont rejoints. Au départ c’était très axé VJing, scénographie, et même si on en fait toujours beaucoup, l’activité s’est vraiment déployée, à la fois sur la construction de scénographies, et sur le spectacle vivant, on fait aussi de l’illustration et de la création d’œuvres d’art.

Qu’est ce qui rend votre collectif si singulier selon vous ? 

Tallulah : On a commencé il y a plus de 5 ans, et à l’époque le VJing n’était pas reconnu. Maintenant, ça se démocratise de plus en plus. Notre force se situe dans notre vrai esprit de famille et dans la place qu’on laisse à l’expérimentation : si quelqu’un a un projet, même s’il n’a jamais fait ce genre de choses avant, il a le droit de le réaliser. On n’a pas une ligne ultra directrice et ça permet à Oyé de se renouveler. Je pense aussi que cette liberté, cette possibilité d’expérimenter, ça fait qu’on est plus du tout dans l’image qu’on a traditionnellement du VJing, avec des visuels géométriques et des boucles. Là ça donne des univers très particuliers, chaque artiste a son identité qui est d’ailleurs mouvante. Il y a des spectacles, certains ont même des pratiques de cirque. Et je pense que c’est cette plasticité là qui permet à Oyé d’avoir la résonance qu’il a aujourd’hui.

OYÉ CIRCUS

✨💥🎪 OYÉ CIRCUS 🎪💥✨~ immersive audiovisual stage ~© Incogito & Parisian Party Goers

Publiée par OYÉ sur Jeudi 7 juin 2018

 

Sur votre site, vous désignez Oyé comme un label (“ OYÉ est à l’art visuel ce qu’une maison de disques est à la musique”)… plus qu’une communauté,  pourquoi ?

Tom : On a une grosse discussion sur l’aspect formel : est-ce qu’on est une communauté ? Finalement on s’est dit qu’on était plus un label. Chaque personne apporte son univers par ses projets personnels et il y a aussi des moments de mis en commun. Cette espèce de truc protéiforme qu’on crée à chaque fois permet aussi à tout le monde de re réfléchir à sa pratique et de la confirmer ou de la fléchir etc.

Quel est votre regard sur la multiplication récente des collectifs d’artistes visuels ?

Hugo : On croise souvent des collectifs qui marchent sur les mêmes territoires que nous, surtout pendant les périodes de festival. On remarque que c’est hyper varié, il y a de l’ébénisterie, ou des performances musicales psychédéliques et nous, on les accueille au sein de notre Oyé Circus et on crée comme ça une connexion et on s’enrichit mutuellement. Donc cette influence enrichissante ne se passe pas qu’à l’intérieur de notre label mais aussi entre collectifs, on partage nos savoir-faire.

Comment fonctionne le collectif en terme de modèle économique ?

Tom : Paul au sortir de ses études a boosté le collectif Oyé dans un but professionnel. Ce projet, en pleine évolution, permet à certains d’en vivre en fonction de leur implication et de leurs besoins. Dans Oyé il y aussi une partie associative qui elle n’a pas de but lucratif.

Tallulah : 10% de tous les cachets vont à l’association pour développer ensemble des projets, notamment le lancement des moments festifs et pour acheter des véhicules et du matériel pour l’atelier. Quand on a des évènements festifs collectifs, on répartit l’argent en valorisant les activités qui ne sont pas forcément artistiques mais qui sont nécessaires. C’est important pour nous que tout se fasse dans la discussion.

Et en terme de hierarchie ?

Tom : On s’entraide et le truc c’est qu’il n’y a pas un ou une chef, il y a des projets aux seins desquels il y a des leads à prendre selon ceux qui sont plus à l’aise, selon leurs besoins aussi des fois. On est en constante restructuration et on est très à l’écoute de chacun, à savoir comment on se sent, comment on veut s’investir et c’est vrai que certains seront chapeautés par d’autres personnes.

Tallulah : En fait ça marche parce qu’on fait pas mal de réunions qui nous permettent de se mettre au diapason.

Quel conseil donner à des gens qui ont envie de s’y mettre ?

Tom : Ici ça fonctionne parce qu’on est dans un esprit de partage, de mise à disposition des outils. Il y a beaucoup de bienveillance.

Hugo : La tournée de l’été dernier nous a permis de nous en rendre compte qu’il y avait vraiment un truc qui était là, il y avait un collectif et cette âme collective nous poussait à faire des choses en commun. Ce qui est super-important, c’est qu’on est à la base un groupe d’amis et une petite famille et la convivialité, c’est la base.

La force d’Oyé au final, c’est aussi sa versatilité ?

Tallulah : On n’a pas envie de se dire qu’Oyé c’est seulement un moyen de promotion d’une œuvre ou d’un projet. L’adaptabilité, c’est très important pour nous. 

Hugo :On est vachement à l’écoute de nos envies du moment. On a des envies communes et forts des expériences passées, on va réfléchir à comment apporter notre grain de sel dans le monde de la nuit. On est toujours en recherche de ce qu’on veut faire.

Tom : C’est pour ça qu’on continue tous ensemble, on ne sait toujours pas ce qu’on veut, mais on sait qu’on veut le faire ensemble.

 

Du 21 au 24 août prochains, découvre le Oyé Circus, soit 11 performances audiovisuelles réparties en journées et en soirées, sur la place du Square de Aurillac.

 

 

 

Pour plus d’infos c’est ici et là. 

 

 

Talk Louise G.