Ca commence par une douche froide.

Arrivés 45 minutes en avance, on est rapidement désemparés devant les 500 mètres de queue. Un sage bénévole en gilet jaune de l’organisation nous précise philosophiquement: « Now, you’re a lone shark » (prenez la voix grave d’un acteur de série américaine). Très bien. Après une fine analyse de la situation, on décèle une ouverture dans la file d’attente, on s’y glisse. « Ma’am ». Damn. Rattrapés par la sécurité. « Your bag please ». PAR-FAIT.

Une fois dans dans la salle mythique du Paramount theater, on se retrouve parmi les pop corns et les rires béats d’un public ultra réactif qui n’hésitait pas la veille à encourager les bons contre les méchants du film de Jordan Peele en applaudissant les rebondissements. ils sortent 3 fois pendant le film pour aller prendre du soda, ils s’expriment beaucoup, mais on finit par s’habituer à cette désacralisation du cinéma, c’est marrant. Harmony Korine présente le film en arborant sa plus belle casquette de matelot, c’est parti pour 95 minutes en Floride en compagnie de Matthew McConaughey, Snoop Dogg et Isla Fisher. Excited.

On se retrouve face au fabuleux personnage Moondog, sorte de Dude extravagant, poète à ses heures, portant le YOLO à son paroxysme dans des tenues banane-chemisette-bermuda tropicales à faire pâlir de jalousie Tyler the Creator. The Beach Bum, c’est l’esprit absurde, irrévérencieux et rigolard de Springbreakers, le glauque en moins. Et toujours un casting plus vrai que nature. Une sorte de grande célébration qui donne envie d’acheter un bateau avec un hamac et qui sent bon l’été indien et la weed. Oui, parce que toute la salle sentait la weed grâce aux cartes « scratch and sniff » donnée s dans la queue (j’ai gratté celle de ma voisine CQFD ). Harmony Korine, Matthew McConaughey et Isla Fisher, montés sur ressorts, viennent répondre aux questions, marrade générale. J’achète un bateau.