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[ITW] Max Jury

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Max Jury se joue des styles musicaux avec virtuosité et sort aujourd’hui à 23 ans seulement son premier album.

De la soul en passant par le jazz, la country ou encore la pop, ce songwriter maîtrise l’art de la décontraction avec brio. Sûrement la meilleure bande son du moment pour un road trip, que vous le fassiez pied au plancher sur la route 66 ou simplement depuis votre canapé.

Quand as-tu commencé à jouer d’un instrument ?

J’ai commencé à jouer de la musique très jeune, vers 6 ou 7 ans. J’ai débuté avec le piano, mais pour être franc, j’y étais assez réfractaire au départ. C’est véritablement à l’adolescence que ma vraie passion pour la musique et la composition s’est développée.

C’est ton premier album solo. Avant qu’on en parle plus en détails, peux-tu nous raconter ton parcours musical ?

Je joue en solo depuis 4 ans maintenant, mais avant ça, je faisais autant de concerts que je pouvais. J’ai joué dans des groupes de punk, de country, de blues… Je suis d’abord arrivé à la musique en tant que fan et rien ne me rend plus heureux que de jouer, en fait, peu importe vraiment le style musical.

Il y a sur l’album des chansons qui sonnent assez british, comme « Love grows old » ou « home », que Lennon ne renierait probablement pas. C’est assez inhabituel pour un artiste américain de partir vivre à Londres. Qu’est ce qui a motivé ce déménagement ?

Je suis un ultra-fan de toute la production musicale britannique des années 60 et 70 et elle a forcément fortement influencé ma musique. Je suis arrivé à Londres quand j’avais 18 ans (NDLR il en a 23 aujourd’hui), parce qu’un directeur artistique m’a vu jouer un showcase à Boston et a eu envie d’enregistrer quelques démos avec moi. Je me suis toujours senti très proche du UK à la fois sur le plan personnel et sur le plan musical. Aujourd’hui, plusieurs de mes plus proches amis y vivent et une bonne partie de la meilleure musique du moment s’y trouve aussi, c’est là que j’ai envie d’être en ce moment.

C’est ton premier album et tu as seulement 23 ans. Ca t’a pris combien de temps de le composer ?

D’une certaine manière, je travaille sur cet album depuis que j’écris mes propres chansons. Mais je n’ai jamais vraiment aimé ce que je produisais. Je suis très peu sûr de moi. La plupart des chansons ont été écrites durant ces deux dernières années. Avec cet ensemble de chansons, j’ai eu l’impression que je pouvais être plutôt fier de ce que j’ai ou plutôt, de ce qu’on a pu faire – Je dis « on » parce que j’ai vraiment travaillé avec des gens géniaux. Je me suis senti à l’aise pour appeler cette collection de titres mon « premier album ».

Quand j’ai écouté l’album, j’ai eu l’impression de faire un agréable roadtrip à travers le 20ème siècle. On part des racines de la soul, en passant par des interludes jazzy, des promenades solitaires en pleine campagne ricaine, et mêmes des soirées solitaires accoudées au piano-bar. Comment définirais-tu ton album et d’où te vient ton inspiration ?

J’adore la façon dont tu le décris, c’est très proche de ce que j’ai essayé de transmettre. Je ne suis pas très sûr de la manière dont je définirais l’album, c’est vraiment dur. Toutefois, l’inspiration vient de partout. J’aime la country, le jazz, le blues, le gospel, le rock’n’roll, tous ces trucs, et je voulais vraiment essayer de les condenser dans un style et un son qui feraient sens pour moi.

Les paroles sont très importantes dans ta musique, tu es un bon story-teller. Tu n’hésites d’ailleurs pas à pimenter tes chansons tristes d’un sens de l’humour très pince sans rire. Je suppose que tu es un fan de littérature, puisque l’une de tes chansons s’appelle ‘Great Americain Novel’. Quels sont tes livres préférés ?

Merci, ça me fait plaisir ! Je pense qu’avoir un certain sens de l’humour sur la vie et sur soi est impératif. En tant que songwriter, c’est facile de se draper dans le côté sérieux de ses chansons et parfois t’as juste besoin de te dire « mec, c’est une chanson pop de 3 minutes, remets toi ! ». Je pense qu’être capable d’écrire une chanson qui est à la fois marrante ET touchante est le plus difficile. John Prine est le maître en la matière. Cela dit, je crois vraiment que les deux aspects peuvent coexister. Je suis super exigeant sur ma façon d’écrire et largement influencé par la littérature. D’ailleurs, j’écoute systématiquement les paroles en premier lorsque je mets de la musique. Selon moi, c’est ce qui fait ou défait carrément une chanson. Mon livre préféré est « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », d’Harper Lee. Ça me rappelle mon enfance, quand j’en lisais des passages à haute voix à mes parents. Mais mon bouquin préféré ces derniers temps serait « Norwegian Wood », d’Haruki Murakami.

Quels sont tes futurs projets ?

L’album sort le 3 juin et je vais tourner dans des festivals et un peu partout de cet été à cet hiver ! Ensuite, j’espère commencer à bosser sur mon deuxième album. Je me sens super occupé, mais c’est plutôt une bonne chose, non ?

Quelle est ta définition de la Pop Culture ?

C’est la musique, les films, les histoires, l’art, TOUT ce que les gens jugent représentatif de l’époque dans laquelle ils vivent.

Un son par décennie ?

60’s- Bob Dylan – Visions of Johanna

70’s- Joni Mitchell – Talk to Me

80’s- Talking Heads – This Must be the Place (Naive Melody)

90’s- Pavement – Range Life

00’s – D’Angelo – One Mo’ Gin

10’s- Kanye West – Runaway

 

By Stéphanie