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[ITW] Vinyl It, une nouvelle vision du microsillon

À la rencontre de Pierre Creff et Mathias Prost, les deux passionnés de Vinyl It, un nouveau site pas comme les autres

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Qui êtes vous ?

Pierre : On est une plateforme de vinyles personnalisés. On propose aux gens de créer leurs propres vinyles pour lesquels ils peuvent sélectionner leurs titres, créer leur macaron et choisir leurs pochettes. On fait deux types de vinyles, d’un côté on propose des titres à l’unité issu notre catalogue dont nous avons négocié les droits avec différentes maisons de disque, de l’autre on propose une offre aux auto-producteurs qui souhaitent pouvoir éditer sur vinyle leurs propres sons.
A côté de ça on édite des compilations thématiques, on a commencé avec une compil dub, puis on a collaboré avec InFiné avant de sortir « Playground », notre compilation hip-hop.

Quel rapport entretenez-vous avec le vinyle ?

Mathias : C’est à la fois très lointain et très récent. J’ai commencé à mixer dans la MJC du bled où j’habitais en faisant du scratch avec des vinyles de hip-hop quand j’avais 14-15 ans, c’est de là que part toute ma culture musicale. Puis j’ai arrêté d’en acheter parce que je pensais que ça me coûtait trop cher en tant qu’étudiant, avant de replonger complètement dedans ! J’ai toujours aimé l’objet.

Pierre : Moi c’est complètement différent, j’ai toujours téléchargé ma musique jusqu’à ce qu’avec des potes, il y a environ 3 ans, on veuille se lancer dans un label de dub et sortir des vinyles. C’est là que j’ai commencé à en acheter, alors que jusqu’ici le seul truc physique que je faisais c’était des cassettes.

 

Quel est votre premier souvenir vinyle ?

Mathias : Moi les vinyles de scratch. C’est en regardant les vidéos de C2C pendant leurs DMC avant qu’ils explosent, avec des vinyles de bandes de son, et mon 1er vinyle c’était Logilo.

Pierre : Et ben moi c’était déjà un vinyle à l’unité. On avait sorti l’EP d’un artiste de dub qui s’appelle DLSM, et ça nous aurait coûté trop cher de le presser, on a donc décidé de le faire à l’unité. C’était mon premier vinyle. Et puis après j’ai acheté Nas.

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Quel est d’après vous le critère principal pour choisir le vinyle plutôt qu’un autre support d’écoute ?

Mathias : Le critère classique, c’est le son. Le vinyle a un son très distinctif, qui est très apprécié. Et puis pour moi la pochette compte vachement aussi, l’objet en lui même, avec tout le rituel qui va autour. Et puis il y a aussi les marble vinyles, les pressages rares, tout ces petits trucs de fétichistes.

Pierre : Moi je dirais que c’est tout le processus, de l’achat à l’écoute. Et puis l’idée de collection, tu achètes un vinyle quand tu te dis que tu écouteras encore ce disque là dans 20 ans !

D’après vous, pourquoi le disque vinyle est-il de retour ?

Pierre : C’est une réponse très classique à laquelle je crois : les gens en ont marre du dématérialisé. Aujourd’hui il se dit que la moitié des gens qui achètent des vinyles ont moins de 25 ans, c’est à dire des gens qui sont nés avec la musique dématérialisée, n’ont pas vraiment acheté de CD, ont surtout écouté sur YouTube, ont peut être payé un abonnement streaming…

Mathias : Le flot de musique aujourd’hui est tellement important qu’il y a un moment où tu as envie de mettre des barrages, de te concentrer sur quelque chose en y apposant un repère. Il n’y a rien de plus contraignant qu’un vinyle, mais de l’écouter chez toi, posé, avec un rapport à l’objet c’est une expérience musicale complètement différente que l’écoute nomade de mp3 sur ton téléphone. C’est l’aboutissement du tri ! Et c’est génial parce que ça n’a pas été dicté par les majors, c’est venu des consommateurs.

Comment avez-vous choisi les labels avec lesquels vous collaborez ?

Pierre : On a fonctionné par affinité. La plupart des labels avec lesquels on travaille pour le moment nous ont soutenus dès le départ, avant même que le site soit lancé. Depuis, plusieurs nouveaux labels nous ont contacté mais on essaie de garder une certaine ligne éditoriale et de pousser des projets qu’on aime.

Mathias : Et il y a aussi toute une dimension où on a pas contacté nos labels préférés parce qu’ils sortent déjà tout sur vinyle ! Mais on aura sans doute quand même des choses à faire avec eux dans la personnalisation de leur catalogue, pouvoir proposer un vinyle qui mixe des titres issus de différents albums de différents artistes…

 

Où sont faits vos vinyles ?

Pierre : A Chambéry ! On bosse avec Valentin, un ingé-son qui fabrique à la main des vinyles depuis 10 ans. Et on commence à réfléchir à prendre une machine ici pour se former dessus pour internaliser le savoir-faire.
Pour faire un vinyle, on envoie toutes les infos et masters à Valentin, qui va d’abord égaliser tous les titres, avant de les passer dans un mixer analogique qui envoie ça à la presseuse et là ça grave le premier titre. Tout est fait au titre par titre, avec des réglages spéciaux à chaque fois. C’est véritablement de l’artisanat !

Pour tenter de gagner l’une des 3 compilations Viny it, likez-les sur Facebook et envoyez nous un petit mail à rsvp.betcpop@betc.com en précisant votre préférence !
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par Joz2p