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Pourquoi TIDAL va rebattre les cartes du streaming musical ?

C’était l’événement de la journée d’hier: le teaser d’une réunion exceptionnelle de tous les poids lourds de l’industrie musicale pour le lancement de TIDAL, le nouveau service de streaming musical racheté par Jay Z.

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TIDAL est la première plateforme globale d’entertainment possédée et dirigée par les artistes. Et le line up du conseil d’administration ferait pâlir n’importe quel festival: Alicia Keys, Win Butler et Régine Chassagne d’Arcade Fire, Beyoncé, Daft Punk, Jack White, Chris Martin (Coldplay), Calvin Harris, Jay Z, Kanye West, Deadmau5, Madonna, Nicki Minaj, Rihanna et Usher.

Qu’est ce que TIDAL ?

TIDAL propose un streaming avec le meilleur son de qualité hi-fi (le FLAC pour Free Lossless Audio Codec), des clips en HD et un contenu éditorial soigneusement sélectionné pour 19,90€/mois (+ une offre classique pour 9,90€/mois). Dans les faits, ni plus ni moins que ce que d’autres services comme Qobuz ou Pono (lancé par Neil Young), voire Beats (d’après certaines rumeurs) proposent déjà vous direz-vous, sauf que la révolution est bel et bien en marche.

 

L’état actuel du marché du streaming

Jusqu’à aujourd’hui, les services de streaming se sont développés pour contrer le piratage et proposer un modèle économique alternatif à une industrie musicale dépassée par la révolution numérique. Chacun dans leurs styles et via des modèles freemium, ils ont révolutionné la manière de consommer la musique en proposant un immense catalogue de titres (environ 30 millions en moyenne) pour un prix avoisinant les 10€/mois, simplifiant ainsi l’accès à la musique pour tous.

Cependant, les critiques se sont peu à peu élevées, se focalisant principalement sur 2 points :

  • la redistribution des royalties émanant du streaming, trop faible aux goûts des créateurs (1 million d’écoute équivalent à environ 600$)
  • la qualité audio des fichiers proposés (le mp3, format de compression classique de l’ère numérique)


Où est la révolution ?

Pour la première fois de l’histoire, les artistes reprennent un contrôle total sur la diffusion de leur art: leur musique, et à fortiori eux, n’est plus le produit d’entreprises externes. Avec cet engagement, ils rappellent qu’ils sont les créateurs, que la musique n’est pas gratuite (taclant le modèle freemium) et que les labels, diffuseurs, plateformes de streaming externes ne sont, finalement, que des fournisseurs de services. Tous ces intermédiaires étant nécessaires jusque là pour assurer le chemin entre le studio et les oreilles du public. A partir de maintenant, la donne change.

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Finally, its happening

Pourquoi maintenant ?

Jay Z le dit lui même “Finally, its happening”. En effet, on peut se demander pourquoi un tel projet ne s’est-il pas lancé avant ?
Depuis le lancement du streaming en 2008, il a fallu du temps pour démocratiser cette nouvelle manière de consommer de la musique auprès du public. Sept ans plus tard, plus de 100 millions d’individus streament leur musique chaque jour, un quart d’entre eux avec un abonnement payant: le streaming est entré dans les moeurs. Mieux le streaming représente la moitié des revenus numériques de la musique.
Le timing est donc parfait pour TIDAL, qui peut bénéficier de la sensibilisation opérée par les Spotify, Deezer, Pandora, iTunes etc …
Mais TIDAL va aussi bénéficier de la puissance de frappe médiatique cumulée de tous ces artistes, sans commune mesure de celle des services de streaming. Quel service n’a pas rêvé de l’adhésion de “ses” artistes?


Ce que ça va changer ?

TIDAL peut devenir l’unique plateforme d’accès direct à de nombreux contenus exclusifs émanant des artistes (captations live, morceaux inédits, merchandising …), créant un circuit court entre le créateur et son public. De plus, les artistes n’ont pour le moment pas intérêt à enlever leurs discographies des autres services, mais ils peuvent désormais choisir de ne diffuser leurs prochains albums qu’en exclusivité sur TIDAL.
Les détails de la distribution des royalties n’ont pas encore été révélés mais TIDAL pourrait mettre KO les autres services en maximisant la redistribution, ne prélevant que le strict nécessaire au fonctionnement de la plateforme, maximisant ainsi les rentes pour les créateurs.
Quand on visualise la fan-base cumulée de ce groupe d’artistes, en additionnant les futurs adhérents à leur pouvoir individuel de prescription, on imagine mal les arguments contre une migration de Spotify à TIDAL.

Par @valfeist

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