Rencontre avec Employee of the year
Musique - 17.2.2015
Quand on m’a proposé d’interviewer les frenchies de Employee of the Year, j’ai d’abord confondu leur nom de scène avec celui d’un groupe de hippies américains au patronyme suivant la même lignée, à savoir: Family of the Year, groupe à la carrière éclair apparu en 2009 dont le presque tube “Psyche or like Scope” sorte de bonbon pop et acide – pourtant prometteur et entêtant – avait squatté les ondes de Nova pendant quelques temps à l’époque.
Pas très pro … et surtout, à des années lumières de ce duo de Français, trentenaires “normaux” le jour, enchanteurs de la musique électronique une fois la nuit tombée.
Pour vous situer le contexte, Employee of the Year c’est d’abord Romain et Edouard, deux potes musiciens ayant fait connaissance au détour d’un concert où l’un impressionna l’autre et lui proposa de bosser ensemble. L’un a commencé comme clarinettiste en orchestre symphonique, l’autre est passé par l’école de la scène avec différents groupes de rock; à eux deux, ils ont développé une alchimie, née de longues nuits de compositions, de retouches et de studio.
plus du côté Air ou Daft Punk circa Something About Us
Inspirés, comme beaucoup, par ce raz de marée culturel et fondateur qu’est la French Touch, plus du côté Air ou Daft Punk circa Something About Us que la génération contemporaine abreuvée à la techno âpre et aux rêves de rave partys, EOTY c’est avant tout de la délicatesse et de l’élégance dans le paysage électronique. Ils se revendique même créateur de leur propre sous-genre: la slow french aujourd’hui devenue slow touch.
Je rencontre Édouard à l’intérieur d’un de ses bars de Paris où la pinte est à un prix plutôt abordable, et où on sert de temps en temps des patates salées qui donnent (très) soif.
En deux mots, il me raconte leur histoire, ce qui leur plait dans ce projet et dans la musique en général. Il me parle ensuite de leur premier album éponyme sorti en Novembre 2014 et de la particularité de ses morceaux à s’enchainer à la quinte, comme une piscine à débordement, donc techniquement, à l’infini. Ce genre d’informations, tu ne les as qu’avec des purs musiciens, ceux qui font ça avec le cœur, qui s’investissent dans la musique pour y créer un monde, où ces détails font le sel de la passion.
C’est aussi ce qui ressort de l’écoute de leur premier album: sensuelle, l’électro d’Employee of the Year est très française d’apparence mais son énergie, elle, est bien allemande, cousine germaine d’une fête de milieu de nuit dans un hangar métallique au bord de la Spree. Aussi, derrière la simplicité apparente des mélodies et des atmosphères spatiales que contient ce disque, se dissimule en réalité un travail d’orfèvre, où le moindre kick, la moindre ligne de basse a été imaginée, pensée, travaillée, enregistrée puis réenregistrée jusqu’à être parfaite. C’est l’idéal que cherchent ces parisiens là.
Repérés par leur remix de SOHN et des frangins de Wild Belle – véritable hit sur la toile, très vite programmés à la Villa Schweppes et dans toutes sortes de soirée in, l’électro de ces dandys a peu à peu conquis les esprits et les playlists de la blogosphère.
Véritable aventure indépendante, les Employee Of The Year prennent le temps de leur exigence. Tantôt à l’œuvre sur des remix (Das Racist, Brandy) ou collaborant au feeling, comme actuellement avec l’artiste électronique Kazy Lambist, les parisiens préparent aussi une version deluxe et entièrement remixée de leur album d’ici juin, le tout en extra haute qualité.
En concert ce samedi 21 février au Badaboum: préparez votre sac, vous partez en voyage.
Fruit d’une réécriture complète, leur live se situe à exacte distance de celui d’un artiste électronique – plus communément appelé DJ – et le live tout instruments. Dans l’esprit du Alive des Dafts, Romain et Edouard proposent une bande originale à votre épopée spatiale aidés de leurs 7 synthés, d’une guitare, et d’une boite à rythme.
Bati sur des tryptiques reprenant, dans l’ordre, les morceaux de l’album, ce live ira du contemplatif au berlinois, sans jamais oublier le groove et leur sensualité si caractéristique. N’ayez crainte, rien ne sera laissé au hasard, ces deux là ont mis beaucoup de cœur pour que l’expérience finale soit la plus pure possible, la plus proche du studio. Et on pourra compter sur la qualité du système son du Badaboum pour nous procurer ce genre d’émotions. Immanquable !
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