“Final Vegas” : le rêve américain ressuscité de Mathilde Fernandez
Musique - 15.1.2020
Cinq ans après la sortie de son EP Live à Las Vegas, la singulière performeuse Mathilde Fernandez ressort une édition revisitée, Final Vegas chez Bordel Records. Affirmée, grandie, inarrêtable !
Niçoise adoptée par cette bouillonnante nouvelle génération d’artistes bruxellois, Mathilde Fernandez ne cesse de faire parler d’elle en solo ou en duo avec Ascendant Vierge. Fascinée par les Etats-Unis depuis à l’enfance, la belle conclut son premier voyage et premier EP Live at Las Vegas paru en 2015, par une nouvelle édition amplifiée : “J’ai toujours ressenti que j’aurais pu aller plus loin avec cet EP, mais à l’époque je voulais que ça aille vite et je n’avais pas beaucoup d’expérience…” confie Mathilde Fernandez.
Elle qui tenait la production d’une main de fer a retravaillé les titres avec Sebastien Chenut et Filip Nikolic depuis Los Angeles. Un EP envoûtant à écouter ici :
Pour la première édition, Mathilde Fernandez fantasmait le pays sans s’y être rendue. Depuis elle a foulé le sol américain, ce qui n’a pas pour autant modifié sur sa perception du pays : “Tout existait déjà dans mes souvenirs, dans mon cinéma intérieur” remarque-t-elle, avant d’ajouter “C’était bien d’y aller, une sorte d’acte psycho-magique”.
“Ce drapeau rouge c’était une idée de Cécile di Giovanni, ma collaboratrice de longue date sur la direction artistique. Nous l’avons fait fabriquer, il est magnifique, très lourd cousu à la main. C’est un drapeau de sang, un étendard.”
En anglais, pour la première fois
En 2020, à l’aube des élections présidentielles américaines, le mythe du Rêve Américain s’est effrité. Dans Égérie, Mathilde Fernandez raconte l’histoire d’une jeune femme qui fantasmait le pays en vain : “Elle voulait être une égérie aux États-Unis, au lieu de ça elle est devenue star de la pornographie en Italie”. Selon elle, le pays “reste un territoire de désir même si difficile pour n’importe qui d’y accéder et d’y rester”. Un pays au contexte chaotique auquel elle décide de s’exprimer directement. Elle signe ainsi une seconde version d’Amérique en anglais, pour la première fois. “Le travail de traduction est excitant, il permet de se redécouvrir et d’ouvrir certaines brèches, de nouveaux sens, de nouvelles textures…” affirme-t-elle avant de conclure que “toucher directement des anglophones c’est une chance, une nouvelle possibilité au delà de la musicalité”.
Aujourd’hui Mathilde Fernandez a grandi, “je suis devenu plus exigeante” raconte-t-elle. Cette nouvelle édition lui permet ainsi de “revenir sur ce disque avant de repartir au galop”.
L’EP Live at Las Vegas disponible sur toutes les plateformes digitales.
En concert : Retrouvez Mathilde Fernandez en concert le 25 février à Botanique à Bruxelles (Belgique).
Reuben Attia