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Mind Bath, la révélation canadienne à écouter pour bien commencer l’année 2020

Michael Brock (aka Mind Bath)

Artiste canadien dans la digne lignée de Kindness, Mind Bath se confie sur son passé d’enfant acteur, un voyage initiatique à Berlin et son premier album Baby you can free your mindRencontre.

A l’occasion du festival M pour Montréal, qui se tenait en automne dernier au coeur de la capitale québécoise, nous avons interviewé Michael Brock (aka Mind Bath) pour évoquer son premier album auto-produit croisant r&b sensuel, soul planante et electro minimaliste (et sorti sur son propre label Bedroom Dubs).

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D’où ça te vient l’expression Mind Bath ?

Mind Bath : Mon nom de scène est inspiré d’une cérémonie Ayahuasca, une amie m’avait envoyé un email à propos de cette tradition Quechua (ndlr : breuvage à partir de lianes que les chamanes amérindiens utilisent pour avoir des visions) et en objet, il était écrit : MIND BATH. Et j’ai toute suite adoré, j’en ai fait une chanson puis mon nom, et c’était mes initiales, c’est comme si c’était venu à moi.

Tu as débuté ta carrière comme enfant acteur, pourquoi ?

Quand j’étais petit je voulais toute l’attention, je dansais et chantais tout le temps, je montais des chorégraphies et des spectacles à la maison. J’ai monté un spectacle sur les Spice Girls j’avais quoi 7 ans. Je l’ai présenté chez des amis à un anniversaire, et un des invités était agent pour enfant. Elle a demandé la permission à mes parents, et moi tant que j’étais heureux, ça leur allait. j’adorais faire ça. J’ai commencé avec quelques pubs, et après j’ai fait des séries TV et des films.J’ai étudié les arts dramatiques à Vancouver et j’ai arrêté vers mes 20 ans.

Ça semble tellement loin de ta personnalité, non ?

Quand j’étais petit, j’étais vraiment l’opposé de ce que je suis devenu aujourd’hui. Je suis toujours un créatif mais devenu plutôt introverti et timide.

Tu viens d’un petit village canadien aux pieds des montagnes Rocheuses. Cette nature, ça a nourri ta sensibilité tu penses ?

Oui, c’est sur. On est arrivé dans ce petit village quand j’étais à l’école primaire et je crois que c’est vraiment la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Je pense qu’on vit dans un monde un peu fou et que c’est une chance de pouvoir en jouir, ça te permet de garder les pieds sur terre. D’ailleurs mes parents habitent toujours là-bas et quand j’y vais je suis toujours très inspiré pour écrire.

Tu as pas mal voyagé, notamment à Berlin. Qu’est ce que cette ville t’a apporté personnellement ?

Jusque-là j’avais vécu toute ma vie en Colombie-Britannique (entre Vancouver et chez mes parents) et je voulais faire table rase du passé pour commencer une nouvelle vie, comme musicien. Je voulais aussi faire la fête, m’éclater ! Je suis resté un an et demi. J’y ai rencontré des amis qui m’ont vraiment soutenu, c’est comme si on était fait pour se rencontrer.

Et Berlin, musicalement parlant ?

J’ai appris énormément là-bas. J’ai été beaucoup en raves, écouté de la techno, ça sort beaucoup. A Berlin, j’ai seulement pris avec moi un ordinateur portable. J’ai donc appris à faire des prods (beats) car j’avais pas d’autres instruments comme ma guitare avec moi. J’ai commencé à faire ces bb beats, et chercher à poser ma voix dessus. C’était vraiment une phase d’expérimentation où je me cherchais.

 

Une artiste t’a particulièrement inspiré à ton retour à Montréal, c’est Ouri….

Ouri est française, elle habite à Montréal depuis son adolescence. C’est une de mes meilleures amies et elle a produit beaucoup de sons pour moi. Elle a cette force méditative et émotionnelle si forte. Et quand on fait de la musique ensemble, c’est très intime. Et elle ne se prend pas non plus trop au sérieux quand on bosse, on rigole tellement. Et elle est vraiment douée ! C’est une thérapie presque de composer ensemble. Ça me fait vraiment du bien.

Je pense à Kindness quand j’écoute ta musique. D’autres artistes t’ont marqué ?

Cet artiste fait partie de mes amis ! J’ai passé pas mal de temps avec lui quand il est venu à Montréal.
Et définitivement : Janet Jackson, The Velvet Rope c’est mon album préféré, mais aussi Bjork et Evy jane, une amie de Vancouver.

Quel rapport as-tu avec le genre ?

Je suis ok si on veut m’appeler elle, il ou “they” (ndlr : en anglais dans le texte, They est ici pronom non genré et singulier) et je veux clairement diffuser un message d’amour mais aussi de fluidité et de compassion.

Composer ça t’a apaisé ?

Définitivement.. Écrire sur une feuille de papier, c’est tellement cathartique. Et voir ce que sa chanson peut apporter à l’autre, peut l’apaiser, ça te fait sentir si bien. Et puis au moment où j’ai sorti l’album, je vivais une de mes années les plus dures dans ma vie. Ces chansons ont fait sens à ce moment-là, et non plus pour la raison pour laquelle je les avais écrites. Ça m’a fait un bien fou, et c’est pour ça que j’ai titré l’album ainsi Baby you can free your mind.

Tu as un tatouage sur le torse, omniprésent dans l’image de Mind Bath aussi, tu nous expliques ?

C’est un soleil, comme un tourbillon. (il soulève son t-shirt et montre son tatouage sur la poitrine). Je pense que dans ma musique et dans ma vie personnelle, si il y a vraiment un message que j’essaye de faire passer, c’est que depuis que je suis gosse, je ressens tout avec beaucoup d’intensité, ce que les gens appellent la sensibilité ou l’empathie. Et c’est tout ça à la fois ce dessin. La vie, c’est intense pour moi. J’absorbe tout ça, et je le renvoie au monde avec passion.

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‘baby you can free your mind’ came out 6 months ago and finally every track, visual, remix, edit, live performance, t-shirt, interview, is out of my hands. i hope you felt something in the music and checked out the videos. was a lot for me but i had to satisfy a teen dream of a proper iconic LP roll out on my own label, so… thank you for the love and support and you’re getting singles in 2020 lol, lots of them and they slap. 🔥

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On peut te souhaiter quoi pour la suite ?

J’ai enregistré un titre avec l’artiste français Teme Tan à Toronto la semaine passé, on s’est si bien entendu.
D’ailleurs après 3 ans à mettre sur pieds ce disque, je crois qu’en 2020 je vais prendre la liberté de sortir plus de singles sans contrainte de format. Et je rêve de voyager pas mal aussi, donc des concerts !

Abigail Ainouz