PARIS PHOTO : 6 photographes à ne surtout pas manquer à la foire internationale de la photographie d’art
Arts - 28.10.2019
A l’occasion de PARIS PHOTO, du 7 au 10 novembre au Grand Palais, la rédac a choisi six artistes dont on vous recommande chaudement d’aller voir les oeuvres. Une sélection placée sous le signe de la spontanéité et de la diversité, entre urgence de vivre, sublimation de l’identité, provocation et photographie pop.
Paris Photo revient pour sa vingt-troisième édition, au coeur de Paris, au Grand Palais. La foire réunit cette année 213 exposants de 31 pays. Découvrez notre sélection de six artistes et des cinq galeries qui les représentent ci-dessous. Le programme complet est à retrouver sur le site de Paris Photo.
Chad Moore, Galerie Agnès B.
Tereza (Cliff), 2017, © Chad Moore, Galerie Agnès B.
Chad Moore est un jeune photographe, dont l’œuvre photographique est placée sous le signe de l’intime. Il démarre à l’âge de 21 ans à New York et devient l’assistant de Ryan McGinley. Par la suite, il se lance dans un projet personnel dans lequel il immortalise sa bande d’amis où se mêlent amour, tendresse et fraîcheur. Ses images sensibles livrent des tranches de vie spontanées, incarnées par une jeunesse insouciante et vivante qui ont le souvenir pour vocation.
Dmitri Markov, Galerie Agnès B.
Un garçon met le feu aux mauvaises herbes séchées dans le jardin de sa maison ©Dmitri Markov, Galerie Agnès B.
Dmitri Markov est russe et shoote à l’Iphone. Son travail commence par la photographie d’endroits clos : hôpitaux, armée, écoles, asiles, ainsi que des immeubles restés en ruines, abandonnés et devenus le terrain de jeu fantomatique d’une jeunesse désœuvrée. En quête de sens, il engage son œuvre dans une problématique sociale et nous donne à voir une stupéfiante vie ordinaire, inter-générationnelle sombre mais légère de la province russe. Une œuvre fraternelle et poétique, montrée sans condescendance aucune.
Mari Katayama, Galerie Sage Paris
bystander #014, 2016 © Mari Katayama, Galerie SAGE Paris
Mari Katayama est une jeune photographe japonaise qui transcende sa condition à travers son œuvre. Née avec de lourds handicaps et seulement deux doigts à la main gauche, elle subit une amputation des deux jambes à l’âge de 9 ans. Son œuvre est un défi émotionnel. Elle a notamment réalisé des autoportraits d’images troublantes dans lesquelles elle utilise son propre corps et transforme ses prothèses en objets d’art, tatoués, brodés, comme des créations magnétiques et cinglantes. Punk prothétique, son œuvre bouleverse les standards et sublime la beauté.
Hassan Hajjaj, Galerie Yossi Milo (New York)
Malikah Stylin’, 2016, ©Hassan Hajjaj, Yossi Milo Galery New York
Hassan Hajjaj est une star du pop art à la marocaine. Artiste autodidacte à l’œuvre polymorphe, Hassan Hajjaj est à la fois photographe, fashion et art designer et il mélange les esthétiques de l’orient et de l’occident avec allégresse. Son travail photographique pimpé et virevoltant s’inspire des grands maîtres de la photographie africaine. Une esthétique aspirationnelle, imprégnée de mode, de culture club, sous-tendue par un héritage culturel joyeux et kitsch.
Zanaele Muholi, Galerie Yancey Richardson (New York)
MaID, 2018 © Zanaele Muholi, Yancey Richardson Gallery
Zanaele Muholi est une photographe originaire d’Afrique du sud et une activiste visuelle. Elle grandit dans un township, les bidonvilles d’Afrique du Sud et commence par être coiffeuse avant de se lancer dans la photographie. Son travail est engagé : elle combat les préjugés, défend toutes les orientations sexuelles contre la violence dans une œuvre qui dépasse le documentaire social pour aborder la question de l’identité. Ses portraits aux visages noirs soulignés de détails hétéroclites, questionnent le spectateur de manière puissante et frontale.
Juergen Teller, Galerie Suzanne Tarasieve
Untitled, 2018, © Juergen Teller, Galerie Suzanne Tarasieve
Juergen Teller est l’un des photographes les plus influents du XXIe siècle. Son indifférence envers toutes formes de hiérarchie sociale, culturelle et politique place son œuvre dans la catégorie du “déraisonnable”. Il prend des risques, impose un style de l’urgence aussi bien dans la photographie de mode, people, la prise de vue à vif, le journal intime et la photo de famille… Artiste adulé par les marques de luxe qui le vénèrent, il arrive toujours à surprendre grâce à la provocation, la sensualité et la modernité.
PARIS PHOTO du 7 au 10 novembre dans la Grande Nef du Grand Palais. Toutes les informations sont disponibles sur le site internet de l’événement et sur leur page Facebook.
Véronique Bataille