[GREEN] Découvrez l’agriculture urbaine 2.0 avec Wesh Grow
Lifestyle, Yummy - 14.10.2019
La ferme en sous-sol de Wesh Grow
Nous sommes allés à la rencontre de Wesh Grow, une entreprise qui réinvente l’agriculture urbaine. Leur projet : faire de la culture responsable de jeunes pousses, le tout dans Paris intra-muros.
L’agriculture du futur, ça se passe aujourd’hui !
Nocivité des pesticides, perturbation des cycles naturels, bouleversement de la biodiversité, empreinte carbone élevée… Les problèmes des modèles agricoles actuels sont à la fois écologiques, sociaux et de sanitaires.
Pour y répondre, la ville de Paris a lancé le projet Pariculteurs en 2016, qui réunit 33 entreprises, acteurs publics et parapublics qui se sont engagés aux côtés de la ville à contribuer à la végétalisation de Paris et au développement de l’agriculture urbaine.
Objectif 100 hectares végétalisés dont 33 d’#AgricultureUrbaine en 2020! #Paris #Pariculteurs cc @PKOMITES https://t.co/2vjCAIlr1P
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 25, 2017
Wesh Grow, suit le mouvement
C’est dans ce cadre qu’est née Wesh Grow : “L’agriculture existe depuis une dizaine d’années et depuis cinq ans, il y a un boom dans ce secteur. La ville de Paris libère du foncier et s’intéresse à l’agriculture urbaine. Il y a également une appétence des consommateurs pour les produits locaux et propres, et cela a été fondamental pour nous”, explique Laurent Couraudon, le fondateur de Wesh Grow, que nous avons rencontré.
L’agriculture en sous-sol
Pour découvrir Wesh Grow, direction Porte de la Chapelle, dans le gigantesque parking d’une cité résidentielle. Différentes entreprises faisant de l’agriculture urbaine ont investi les lieux.
Des aménagements ont été effectués pour pouvoir accueillir laboratoires et fermes en sous-sol. Ici, on cultive le champignon, l’endive, et différents laboratoires testent des méthodes de compost et de culture hydroponique.
1ère ferme urbaine souterraine de Paris, “La Caverne” produit chaque semaine 1,5 tonne d’endives et 300 kg de champignons vendus en circuit court.
Merci aux #ParisCulteurs de @Cycloponics qui ont transformé un parking en espace de 3 500 m2 dédié à l’ #AgricultureUrbaine 🙂 pic.twitter.com/QMr7qB9KIk— Paris (@Paris) April 17, 2018
Les micro-pousses de Wesh Grow, un “or vert”
Laurent, le fondateur de l’entreprise nous a guidés dans sa caverne d’Alibaba écolo : “Depuis juillet 2018, nous sommes installés ici. Il s’agit d’une ferme-pilote.” La spécialité de Wesh Grow, c’est la culture de plantes qui ne sont pas encore arrivées à maturité, qu’on appelle jeunes pousses.
“On s’est intéressés à cette taille de légume parce qu’il est à la fois ultra-puissant en goût et parce qu’il peut être jusqu’à 10 fois plus nutritif que sa version adulte. C’est comme croquer dans un bébé, mais un bébé légume : c’est plein de vitalité.”
Les pousses sur les étagères où elles sont cultivées
La micro-pousse, un produit recherché par les restaurateurs
Si la micro-pousse et la jeune pousse sont pour l’instant assez peu connues du grand public, les restaurateurs, eux, s’y sont déjà mis, pour le plus grand plaisir des gourmets :
“La micro-pousse est extrêmement courue par les restaurateurs et le grand public s’y met tout doucement. 95% de nos clients sont des restaurateurs et nous testons la vente au grand public dans cinq épiceries parisiennes, tout ça en circuit court.”
Comme Laurent nous l’avoue, les jeunes pousses posent un sujet d’usage pour le grand public : “Il n’est pas évident de cuisiner les micro-pousses, et les gens ne connaissent pas ce format-là”, mais Wesh Grow a une stratégie pour les amener vers leurs produits : “On les attire avec des produits qu’ils connaissent, comme le basilic, pour ensuite les amener vers des variétés moins connues.”
Pour amorcer la vente de ses produits, l’entreprise s’est appuyée sur des acteurs locaux : “En janvier, on a commencé à distribuer nos plantes gratuitement autour de nous dans cinq restaurants du 18ème arrondissement. L’objectif était d’avoir un retour des consommateurs concernant le goût, la taille, et le prix des produits”.
La prochaine étape : la vente au grand public via des épiceries fines, comme Maison Plisson Boulevard Beaumarchais (3ème arrondissement) et certains supermarchés.
L’écologie comme raison d’être
“Certains fruits et légumes comme l’avocat ou bien la fraise font des milliers de kilomètres avant d’arriver à Paris et c’est un réel problème. Enclencher une démarche plus engagée, avec une vraie direction, monter un projet qui est clean, voilà notre projet.”
L’entreprise a court-circuité ses émissions de carbone en faisant livrer tous ses produits par des coursiers à vélo. Cette proximité avec les clients offrent au produit un double avantage : “Cela permet de manger un produit dont l’empreinte carbone est faible et qui n’a pas perdu ses valeurs nutritives”. Un système de récupération de l’eau leur a également permis de faire 90% d’économie en eau.
Les différentes variétés de plantes sont cultivées sur trois étages, ce qui permet de récupérer l’eau par ruissellement
Wesh Grow, pionniers de l’entrepreunariat agricole urbain
“En somme, on apporte une vision entrepreneuriale à un projet engagé. Le moteur du projet n’est pas la croissance, mais la durabilité.”
Laurent dispose de l’expérience de nombreuses années passées dans l’entreprenariat : “Avant Wesh Grow, j’ai créé quatre sociétés qui ont bien marché et que j’ai pu céder. Avec ça, j’ai pu financer ce projet, avec une vision très engagée : pas de chimie, pas de déchets, on livre tout en vélo, on n’achète rien, on composte et on récupère.”
Les défis sont de taille pour l’entreprise, en raison de la jeunesse de ce marché : “Le problème de départ, c’est que personne ne sait faire ce métier-là. On est allés se former dans le Gers, mais aussi à New York pour comprendre quelles étaient les techniques efficaces.”
Un projet qui marche
L’agriculture urbaine a le vent en poupe, et Wesh Grow en fait l’expérience : “Tous les mois nous vendons un peu plus, et il y a désormais plus de demande que d’offre. On a besoin d’ajuster notre rythme de production pour pouvoir livrer plus de clients. ”
Devant le succès de leurs produits, Wesh Grow étend petit à petit son offre. Actuellement, Wesh Grow teste la culture de bergamote, de cerfeuil musqué, de cumin, de trèfle rouge et de sorgho.
Silence, ça pousse !
D’autres opportunités s’ouvrent à l’entreprise, qui a décidé de se lancer dans un autre projet d’envergure : l’exploitation du toit de 6000m2 du centre commercial de Beaugrennelle, dans le 15ème.
Vous pouvez retrouver toutes les actualités de Wesh Grow sur leur page Facebook, leur site Internet et sur leur compte Instagram.
Clément Perruche