Pour sa 35e édition, les Inouïs du Printemps de Bourges innovent avec un Prix du Public
Musique - 07.10.2019
A partir du 17 octobre, tous les artistes musiciens pourront s’inscrire en ligne pour participer à ce dispositif d’accompagnement et peut-être jouer au festival du Printemps de Bourges 2020. Rencontre avec Rita Sa Rego, directrice de Réseau Printemps.
Depuis plusieurs décennies, ce “premier dispositif national de repérage et de sélection de nouveaux talents artistiques”, passe au peigne fin le territoire, auditionne des milliers d’artistes musiciens, et rassemble un riche jury de professionnels pour mettre sous les projecteurs la scène musicale française et francophone. Chaque année, ce sont près de 3500 artistes inscrits et seulement 33 artistes sélectionnés puis invités à jouer au festival du Printemps de Bourges pour défendre les couleurs de leurs régions et tenter de sortir du lot pour booster leurs carrières !
Grande nouveauté de cette 35e édition, en plus du prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel et du Prix du Jury, les Inouïs ont décidé de créer une troisième récompense : le prix du public, où ce dernier pourra voter en ligne pour son artiste préféré parmi la présélection nationale.
Si vous souhaitez découvrir les lauréats de l’édition précédente en concert, on vous donne RDV avec Silly Boy Blue, Calling Marian et le parrain Lord Esperanza pour la tournée des Inouïs du 8 au 12 octobre prochain.
Avant de lancer l’appel à candidatures du prix 2020, le 17 octobre prochain, la directrice de Réseau Printemps, Rita Sa Rego, répond à notre interview et nous éclaire sur les nouveautés de cette nouvelle édition.
L’appel à candidatures est ouvert à tous les artistes ?
Rita Sa Rego : Oui, tout genre confondu (même si on fait peu de jazz), aux résidents de France, Belgique, Suisse ou Québec. Il y a quelques restrictions quand même : les artistes ne doivent pas avoir plus de 6 ans d’expérience scénique, et ils peuvent être signés sur un label mais pas avoir sorti de disque avant le festival du Printemps de Bourges. Ça c’est assez nouveau, car aujourd’hui tout va beaucoup plus vite et les artistes sont repérés plus tôt, donc on a su s’adapter.
A une époque où la diversité musicale est plus que jamais menacée, quel est le rôle des Inouïs ?
Notre rôle c’est de défendre l’émergence artistique. Pour les artistes en tout début de carrière qui souhaitent se professionnaliser et ne savent pas trop comment, qu’ils aient juste quelques titres ou concert à leurs arcs, peu importe : on est là pour eux !
Comment les antennes régionales arrivent à tirer leur épingle du jeu, dans une scène marquée par la centralisation ?
Tous les ans, on a 33 artistes retenus dans toute la France et on fait en sorte que toutes les antennes régionales (qui correspondent aux anciennes régions administratives) soient représentées, on en a 28 en tout. Dans chaque antenne, on peut sélectionner 0,1 ou 2 artistes seulement, d’où l’équité entre Paris et les régions.
Combien de jurés sont impliqués en France chaque année ?
On peut compter entre 350 et 400 personnes mobilisées sur toute la France, c’est beaucoup beaucoup de monde ! Au niveau des antennes régionales, on invite dans le jury : un programmateur ou un directeur de salle. On a aussi des programmateurs de festivals, de radios, des disquaires indé, des journalistes, des gens du hip hop, on fait en sorte que ces jury soit paritaires.
On cherche à être au plus proche du terrain, à rester proche des artistes, on s’adresse quand même à des 18-25 ans : il est donc primordial de mettre des jeunes sur ces jurys, qui savent les toucher.
On a aussi nos conseillers artistiques, 5 en tout, qui se baladent dans toute la France, ce sont un peu nos yeux et nos oreilles.
Combien de candidatures vous recevez chaque année ?
On oscille entre 3200 et 3500 candidatures. Elles sont dispatchées par région, et tous les jurys se réunissent, ça dure pendant un mois, et là elles sont toutes écoutées. Ces jurys locaux ça permet aussi de faire un état des lieux de ce qui se passe sur la région à un instant t : voir ceux qui émergent…ceux qui ont décollé, ou arrêté..
Quelles sont les nouveautés 2020 ?
La grande nouveauté, c’est qu’on va avoir un troisième prix ! Avant on avait juste le prix Printemps de Bourges Crédit Mutuel et le prix du jury. Et à la prochaine édition, on aura un prix du public, ce dernier pourra voter pour un artiste sur les 33 sélectionnés dans toute la France, et ce via internet.
Là c’est le grand scoop la quand même !! (rires)
Comme d’habitude, il y aura un jury de professionnels qui décernera les deux prix à partir des lives qu’il aura vu. Et un public qui décernera le prix Riffx du Public, en partenariat avec le Le Crédit Mutuel.
Quels sont les autres récompenses ?
On est partenaire de 7 festival dont le MaMA, Fnac Live, festival d’été de Québec, les Nuits Botanique… Ces festivals vont choisir parmi les lauréats ceux qu’ils souhaitent inviter à jouer chez eux. Les lauréats sont également invités à jouer à l’occasion de la tournée des Inouïs (du 8 au 12 octobre).
A quoi sert le stage de professionnalisation professionnelle offert aux lauréats ?
On sait que les artistes sélectionnés sont vraiment beaucoup sollicités et dragués même par les professionnels de la musique, les contrats arrivent, et une fois le festival fini, ils sont un peu perdus. Avec ce stage, on va leur donner des clés et des bases, quels sont les types de contrat, rencontrer des managers, des éditeurs, des tourneurs pour leur expliquer les tenants et aboutissants de leur métier.
C’est un peu comme quand tu gagnes au loto et tu cherches le mode d’emploi ?
Exactement, c’est un peu ça, sauf que là, les artistes ne gagnent pas encore des millions (rires).
La tournée des Inouïs du Printemps de Bourges
Avec Silly Boy Blue, Callin Marian et Lord Esperanza
Du 8 au 12 octobre dans toute la France
Evénement facebook
Pour s’inscrire au Prix des inouïs du Printemps de Bourges, RDV ici dès le 17 octobre.
Abigail Ainouz