[ITW] On a posé quelques questions aux organisateurs du Paris Psych Festival
Musique - 01.3.2017
Le festival Paris International of Psychedelic Music ouvre ses portes vendredi 3 mars au Trabendo
Avant d’entrer dans l’univers sensoriel du Psyché, nous avons eu la chance de discuter avec le programmateur du festival, Michaël Mateescu.
Comment ce festival est né ?
Il est né il y a 4 ans, à la base c’était un projet entres potes qui s’est professionnalisé avec le temps. On a commencé par organiser des concerts, à Paris, Berlin et Londres, l’idée d’organiser un festival a donc été la suite logique pour nous et s’est imposée d’elle-même. Et pourquoi un festival de psyché, tout simplement parce qu’il n’y en avait pas à Paris.
Le Lévitation festival d’Angers est le petit frère du festival d’Austin, avez-vous déjà travaillé avec eux, ou vous en êtes-vous inspirés ?
Même si tous les organisateurs de festival se connaissent plus ou moins entre eux, chacun a sa propre direction artistique, et sa façon de faire. Pour revenir à notre festival, l’idée c’est de proposer plusieurs disciplines, par exemple, nous rassemblons de la musique, du cinéma et de l’art visuel. On s’attache vraiment à cela et on y fait produire des groupes qu’on aime, sans s’imposer de limite. Le style psyché, c’est un style assez large en fin de compte.
Comment va s’articuler le festival cette année ?
On a une création originale cette année qui s’appelle « un rêve avec Tess Parks ». On invite cette artiste canadienne sur les 3 jours du festival. De son côté, elle va proposer un concert, une expo photo, des productions et d’autres trucs cools.
On va également avoir une scénographie assez immersive avec Psycho Lights, mêlant des lights modernes avec d’autres, style lampe à l’huile des années 60’s. Le festivalier va vivre un truc assez particulier je pense.
Sur la partie cinéma, on en a un peu moins cette année par rapport 2 dernières car les salles le permettent un peu moins, du coup, il y a une continuité du festival au « pavillon des canaux » au bord du canal de l’Ourcq où il y aura une expo, des ateliers pour enfants, et des projections de films etc.
L’idée c’est d’avoir un point d’encrage pour les festivaliers sur les 3 jours, le but est venir dans un premier temps sur les bords du canal avant d’aller au festival.
Pour revenir sur le thème du festival, cette année c’est « laissez-nous rêver ». On est dans une société de plus en plus morose, une époque un peu triste quand même et à travers pas mal de choses, on aimerait que le festivalier vienne et se mette à rêver, penser à autre chose le temps d’un week-end. On a donc pensé à mettre en place une sorte de « machine à rêves », il y aura aussi un « mur à rêves ». Tout est articulé autour de ce thème.
Pourquoi avoir fait revenir le festival dans Paris pour cette 4ème édition ?
(L’édition précédente se tenait à la ferme du Buisson à Noisiel (94), NDLR)
Déjà, on voulait s’avancer dans la saison, parce que les mois de juin, juillet et août sont saturés de festivals (ce qui réduit les disponibilités des artistes), et du coup un lieu extérieur à Paris en « basse saison » ça n’a plus trop de sens.
La deuxième raison, c’est également la distance, même si l’édition précédente a été une belle réussite, pas mal de festivaliers expliquaient que la distance rendait les choses plus compliquées. Il y a eu des problèmes de météo et de transport aussi. Bref, toutes ces raisons nous ont données envie de revenir sur Paris.
Cette année, vous avez décidés de travailler avec quel artiste pour la création de l’affiche ?
On a travaillé avec SPH OZR. Les autres années, on bossait avec d’autres personnes. Ce qui nous permet de changer d’univers chaque année, et c’est important. On aime ce côté « nomade du art work » (rires) et puis ça permet de se réinventer, c’est cool.
Après 3 éditions, quel constat fais-tu sur l’évolution du festival, la fréquentation, la sélection musicale etc ?
Pour l’instant, concernant la fréquentation on est satisfait, elle augmente de manière croissante chaque année. L’année prochaine, on fête les 5 ans, ça passe super vite ! On compte marquer le coup, mais on en reparlera. En attendant, on a du boulot pour l’édition 2017.
On veut également développer ce festival, mais toujours garder à l’esprit que c’est un festival à taille humaine, où les gens viennent pour passer un bon moment, on ne fera pas d’empilement de noms, ça ne nous correspond pas. Aucune envie de devenir une grosse machine, et puis pas sûr que le public le veuille, même si on le souhaitait, quand tu vas à Austin par exemple, ce qui est un peu la « grand-messe » du psyché, tu n’as pas 20 000 personnes par jour.
Voila, rester un « projet très familial » est une volonté de notre part à laquelle nous sommes attachés, nous sommes (presque) la même équipe depuis le début, on se connait depuis longtemps, on est pas une espèce de machine gigantesque qui ne pense qu’à l’argent et on ne veut pas le devenir, on préfère garder notre âme et notre liberté, et ne pas proposer des artistes comme une liste entassée.
Quel sont tes meilleurs souvenirs sur les précédentes éditions, qui t’ont particulièrement marqués, que ce soit en terme d’artiste ou de vécu ?
Je pense que celui qui m’a le plus marqué, c’est le concert de King Gizzard & The Lizard Wizard (qui était leur premier concert en France). Ils commençaient à être un peu connus, et c’est là que ça a vraiment explosé, beaucoup de gens sont venus pour les voir, c’était en pleine canicule, le 3 juillet 2015, et le concert était fou ! Ils étaient dingues quoi, 7 sur scène, 2 batteries, il y avait une ambiance complètement électrique !!
La carte blanche au point éphémère avec La femme aussi, c’était très cool !
Dernière question : pour toi, qu’est-ce que la pop culture ?
La culture de l’amour ? (rires)
Claudie Morillon (SurricatePower)