[ITW] Rencontre avec la photographe Pauline Darley
Arts - 17.3.2016
On a rencontré la photographe de mode Pauline Darley pour lui poser quelques questions.
Pauline Darley a débuté des études à Dijon dans l’information et la communication avec une idée en tête : devenir documentaliste. Elle finira pourtant par devenir photographe de mode. Rencontre avec l’artiste.
Quand as-tu commencé la photographie ?
J’ai commencé la photo à 17 ans. Cela fait donc 10 ans maintenant. C’était l’année où je passais mon bac, durant les vacances d’été. Je regardais des sites internet et je suis tombée sur des images de jeunes photographes. Cela m’a donné envie de tester ! Je me suis rendue compte que ça me plaisait de chercher les cadrages, les couleurs, de donner vie à mes idées. J’ai commencé avec le petit compact de la famille et pour mes 18 ans mes parents m’ont offert un reflex, un sony alpha 100.
Peux-tu revenir sur ton parcours?
Lorsque j’étais à la fac, j’avais cours 3 jours par semaine et donc du temps libre pour faire des photos. À la fin de mon master, je me suis donnée un an pour tenter de vivre de la photo et voir si cela pouvait fonctionner. Au bout d’un an ça a marché alors j’ai continué !
Travailles-tu uniquement avec des reflexs ?
Je travaille surtout avec des reflexs. Pour les photos de voyage je travaillais avec de l’argentique mais pour des séances photos avec des clients ou personnelles avec modèles, je me dis que c’est trop de risques. J’ai pris l’habitude de vérifier ma lumière, mon rendu juste après ma photo. Le risque c’est aussi que si je mets mal la pellicule, je peux tout perdre.
Comment définirais-tu ton esthétique?
Je ne calcule pas mon travail mais fais ce que jai envie de faire. Du coup, je n’ai pas vraiment de définition. Parfois, je me fais des challenges dans mes photos, j’essaie alors de faire un fond de telle couleur, plus de contraste à tel endroit ou un cadre particulier. Les gens disent de mon univers qu’il est assez féminin, élégant, doux mais parfois un peu sombre aussi.
Travailles tu avec un retoucheur pour tes images?
J’ai une retoucheuse avec qui je travaille depuis 2014. Je lui envoie les séries qui me touchent le plus. On se rend compte qu’en tant que photographe tu ne peux pas maîtriser la retouche comme un pro.
As-tu eu l’envie de t’orienter vers la vidéo?
Non, j’ai essayé mais je me suis rendue compte que ce n’était pas mon truc. Je n’aime pas travailler en images animées. Il faut savoir rythmer, diriger. Par contre, je prends plaisir à faire des cinémagraphes. Je vais d’ailleurs en sortir en avril !
Envisages-tu de partir travailler à l’étranger?
Non, car j’ai la chance d’avoir un agent. C’est la raison pour laquelle je reste car je sais à quel point il est difficile d’avoir un agent en France. Il y a vraiment beaucoup de photographes et très peu d’agents en France. Mon agent démarche ce que je ne peux pas faire seule, comme les agences de pub par exemple. Elle négocie les contrats et donc je ne dois plus m’occuper de la partie administrative, mais uniquement de mes photos. Je ne dois discuter avec le client qu’avant le shoot. Je n’ai plus à penser à toutes les questions de droit stressantes et c’est un vrai soulagement.
Fais-tu de la composition ?
Non, ça je ne sais pas faire. J’essaie de faire en sorte que tout soit parfait lors de la prise de vue et surtout que la lumière soit bien.
As tu une technique particulière pour mettre à l’aise les personnes en face de l’ objectif ?
Les comédiens avec lesquels je travaille ont l’habitude de l’objectif mais ils ne sont pas forcément à l’aise. Au début des shootings tu as toujours quelques minutes qui ne donnent pas grand chose car il faut apprendre à se connaitre, à créer une relation de confiance. Je ne dirige pas forcément au début mais j’observe comment la personne se comporte naturellement. J’essaie de m’adapter aux gens, je n’ai pas envie de les mettre dans la peau de personnages car je les veux eux, entier.
Quelles sont tes principales inspirations?
J’aime beaucoup Solve Sundsbo. Erwin Olaf pour son coté doux, étrange et statique. Tim Walker et Paolo Roversi pour l’ambiance très spécifique qui te donne envie de vivre dans ses photos, de connaitre l’histoire derrière chacune d’elle. J’aime également les portraits de Mondino.
En dehors de la photo, as-tu d’autres projets ?
J’aime beaucoup les châteaux. Avec une amie on a un site internet qui en parle. À travers celui-ci, on essaie de faire découvrir différents châteaux de France et d’Europe.