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L’étrange année de Tkay Maidza, jeune promesse rap australienne

La songwriteuse née au Zimbabwe sort un nouvel EP : Last Year Was Weird Vol.II, l’occasion de revenir sur le parcours d’une artiste engagée et en pleine quête de soi.

De la dance au hip-hop, du hip-hop à la pop, il semble que l’odyssée de la jeune Tkay Maidza soit sans fin. La mutation de sa musique va de pair avec la construction d’une personnalité hors norme que le succès prématuré a bouleversé.

Un univers en chantier

Des années bien étranges se sont écoulées depuis 2014. A l’époque, le public découvre une jeune australienne survoltée. Avec Uh-Huh, Do it right, titre mené aux côtés de Martin Solveig, puis Simulation, la notoriété de Tkay Maidza explose. L’artiste croule sous les projets alors qu’elle n’a pas eu le temps de construire son univers. Il faudra quelques années de pause pour qu’elle se trouve, qu’elle se retrouve.

“Je crois que dans ces premières années, je n’étais pas sûre de ce que Tkay voulait dire. Alors malgré le succès que j’avais avec ces chansons, je ne savais pas quoi en faire parce que je ne savais pas d’où je venais.”

TKAY MAIDZA

L’artiste fait ainsi une pause. Sur le plan professionnel et personnel, Tkay Maidza cumule les problèmes. Si bien qu’il lui est impossible de grandir, se comprendre et faire les bons choix. La trilogie Last Year was Weird est une véritable quête de soi. Elle tente alors d’identifier précisément ses idées, ses références pour mieux appréhender son futur.

Cocktail explosif

La chanteuse australienne construit donc un univers vaste où les genres se mélangent. Hip-hop, trip pop, rap, dance pop, elle fait de constants allers-retours tout en gardant une patte bien particulière. Pour elle, la cohérence de l’album tient aux producteurs qui l’ont entourée même si sa voix a évidemment permis d’unifier le tout. Mais c’est aussi parce que l’artiste décide de porter ce second EP dans une direction précise : des sons futuristes et organiques avec cette même énergie dont Tkay Maidza a déjà prouvé la maîtrise.

Elle développe aussi une esthétique forte avec par exemple Don’t call again, tournée chez elle en Australie à cause de la crise du Covid-19 (on vous en parlait ici). Après des heures de shooting sur fond vert dans sa chambre et plus encore de montage, le clip prend forme. Elle est co-réalisatrice aux côtés de Jordan Kirk et travaille avec le studio de graphisme Babekühl. Pour ce projet, ils font appel à de nombreux animateurs. Côté musique, la chanteuse accueille Kari Faux qui rappe sur le titre. Une petite pépite confinée dont on ne se lasse pas.

Touche à tout

Mais Tkay Maidza ne s’arrête pas là : l’artiste a lancé sa propre marque streetwear du même nom que sa trilogie. A terme, elle veut que le projet existe sur différents supports. Festivals, événements et marque de vêtements… Quand on demande à cette chanteuse touche à tout de citer ses marques préférées, elle manque de lignes. Ashley Williams London, Daily paper, Kids super, Maroske Peech, Collina Strada, Alexander Wang, mm6, Gucci, Chinatown market, Pleasures

Si la jeune australienne sait tirer son épingle du jeu, c’est qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. Depuis petite, elle baigne dans un univers musical : son oncle Andy Brown est un chanteur très connu au Zimbabwe. Une figure politique qui a largement inspiré l’artiste. Elle qui a longtemps peiné à affirmer ses propres opinions

“Avant, je ne savais pas quel était mon message. J’avais peur de prendre la parole ou je ne voulais pas que les gens sachent ce que je pense parce qu’ils m’attaqueraient.” 

TKAY MAIDZA

Le premier juin, Tkay Maidza s’est exprimée sur le mouvement Black Lives Matter sur son compte Instagram. Plus mature, elle est désormais prête à s’exposer à plus d’inconfort. Il faut dire qu’elle a bon espoir. L’artiste a l’intime conviction que l’on peut faire changer les mentalités même s’il s’agit du marathon d’une vie.

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I’ve been feeling a lot these past few days. Mostly I’ve just felt helpless, angry, and upset. However seeing the community come together gives me hope. Thank you to those who are using their creativity and their clarity to spread awareness so widely. I haven’t been publicly vocal about discrimination and abuse until now because it was too unsettling for me to confront. But staying silent because the truth is uncomfortable is no longer an option. We can all see what’s happening. The authorities and the police can’t hide anymore. I was detained in America for VISA issues a few years ago, and the officer that handled my case invasively strip searched me and treated me like a criminal for having a discrepancy in my paperwork. They repeatedly told me to stop crying as if their behaviour was not only acceptable but necessary. I was then deported. This is just one example in my life, and one of millions of shared experiences, but it opened my eyes wider. Everyone has the right to be treated with fairness, equality and respect. Racism is hate but it is not only hate; hatred is just its most obvious and violent form. We need to confront the racism in our schools, our workplaces, our governments and our families. Start by educating yourself and LISTENING, don’t ignore or downplay the experience of others. I’m still learning how to use my own voice and that’s ok! It’s never too late to learn, and it’s never too late to change. To everyone fighting for that change, for fairness and for justice: I stand with you. 🤍 #BlackLivesMatter #GeorgeFloyd #prayingforsolidarity

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Mathis Grosos