Revivez l’histoire des Magasins Généraux : de l’ancien bâtiment industriel au labo créatif
Arts - 06.5.2020
Tour à tour chef d’oeuvre d’ingénierie, grenier de Paris, cathédrale des graffs avant de devenir aujourd’hui le siège de l’agence BETC, on retrace ici l’incroyable histoire des Magasins Généraux, situés à Pantin et au coeur du Grand Paris.
Les Magasins Généraux, actuel siège de l’agence de publicité BETC Paris, ont vécu presque un siècle de transformations sans pour autant perdre leurs principaux fondements. Cet incroyable édifice situé le long du canal de l’Ourcq est un des derniers, aux portes de Paris, qui appartenait aux industries agroalimentaires de la fin du XIXe siècle. Et pour les cinéphiles, vous pouvez retrouver sa silhouette d’antan dans le film classique de Jean Vigo L’Atalante (1934).
Un chef d’œuvre d’ingénierie
Ces deux bâtiments, d’une superficie identique en ciment armés, ont été construits à la suite d’une demande de la chambre de commerce de Paris. L’objectif était de construire ‘grenier de Paris’ pour y stocker des denrées coloniales, de l’alcool et autres grains pour l’approvisionnement de la capitale. Les Magasins Généraux sont inaugurés en novembre 1931 et sont considérés comme un véritable chef d’œuvre d’ingénierie. Jusque dans les années 1960, ce ‘ventre de Paris’ mobilise jusqu’à 120 travailleurs et verra transiter des milliers de marchandises acheminées par camion et péniche.
A la suite de nouvelles stratégies internationales, les industries agroalimentaires se délocalisent peu à peu de Paris pour se rapprocher des régions. Les Magasins Généraux n’échappent pas à cette mutation et cessent peu à peu leur activité au début des années 2000.
La cathédrale du graff des années 2000
Les Magasins Généraux n’avaient certainement pas dit leur dernier mot. Après leur fermeture, ils deviennent un véritable terrain de jeu pour des graffeurs du monde entier. Pendant plus de 10 ans, des milliers d’œuvres y sont réalisées faisant du bâtiment un temple du graffiti et un lieu iconique du street art.
Lors de la découverte du bâtiment, l’agence BETC Paris demande au duo de photographes Yves Marchand et Romain Meffre de capturer l’énergie et la puissance du lieu. Le duo d’artistes qui a une passion commune pour les ruines contemporaines réalise donc une série d’images qui dévoile toute la richesse artistique de cette ‘cathédrale du graff’.
BETC redonne vie aux Magasins Généraux
En 2013, BETC intervient avec l’aide de l’architecte Frédéric Jung et entament un vaste chantier de reconversion des Magasins généraux. L’objectif est simple : préserver la structure d’origine tout en créant un bâtiment tourné vers le futur.
C’est dans cette optique que les poteaux qui rythment les espaces, les coursives entourant le bâtiment et les passerelles extérieures sont conservés. L’architecte opte pour l’introduction d’éléments naturels à l’instar du bois, de végétaux ainsi que la création de patios et d’un jardin au dernier étage du bâtiment, conçu avec la complicité de la paysagiste Carolina Foïs.
S’inspirant du design hollandais, les espaces des Magasins Généraux sont présentés sous le forme de ‘bureau libre’ avec des aménagements et mobilier sur-mesure. Les Magasins Généraux deviennent alors un nouveau lieu de travail pour les équipes de BETC Paris, en offrant des possibilités d’expérimentations multiples, au cœur du Grand Paris, à Pantin.
Un laboratoire créatif
Au cœur de l’aménagement des espaces, la volonté est de proposer un lieu de travail plus vaste pour BETC et d’en faire un espace de création, de réflexion et d’expérimentation. Certains espaces des Magasins Généraux sont ainsi dédiés à la création à l’instar de La Grande Salle du RDC, ouverte au public, qui accueille la programmation culturelle tout au long de l’année. Le studio photo ouvert sur l’extérieur Le Wharf accueille quant à lui de nombreux shootings et tournages ou encore Le Poste Général piloté par Vincent Malone qui produit des podcasts dont entre autres, notre General POP Cast.
Au 1er, on trouve Le Garage, ce vaste plateau de 1 800 m2 dédié à la production qui abrite des studios de post-production, des ateliers de fabrication, mais aussi un studio d’enregistrement du label POP RECORDS et le média General POP. Autre curiosité : La Cantine tenue par Delphine Suarez, qui invite chaque semaine des chefs dans la BETC kitchen et permet ainsi BETCiens de se restaurer sans tomber dans la routine.
Au 5ème et dernier étage, on retrouve Le Kartz, un self-rooftop pour se restaurer sur le pouce avec une vue imprenable sur le Grand Paris.
Pour finir en beauté, au pied du bâtiment, le Dock B ou le bar-restaurant imaginé par La bellevilloise et l’agent Allo floride comme un lieu hybride où vie culinaire, culturelle et de quartier s’entremêlent.