[vidéo] 24H de la vie confinée du songwriter stakhanoviste Mottron
Musique - 23.4.2020
Prenez une grande respiration et découvrez le journal de bord court mais intense de ce compositeur acharné, impressionniste dans l’âme et qui termine actuellement son premier album Giants.
Autodidacte, le français Pierre Mottron fait de la musique depuis l’âge de 17 ans et s’y livre à travers une odyssée introspective. Ses morceaux, quant à eux, sont dotés d’une sensibilité sans pareil. Ils ressemblent fortement à de beaux tableaux très travaillés et d’une précision extrême :
“J’ai un rapport très impressionniste avec la composition, ce qui m’intéresse c’est la lumière, les couleurs, l’ambiance.”
On peut faire un rapprochement entre son travail et celui du songwriter Sufjan Stevens pour les voix perchées, Thom Yorke pour la démarche assez radicale, l’Américain DM Stith pour les orchestrations célestes ou encore Scott Walker et David Sylvian, ses deux “peintres de chevet”.
Son obsession du détail se fait ressentir dans son oeuvre, le chanteur a mis 12 années à réaliser son premier album Giants qui sortira dans les prochains mois.
“Pendant 12 ans, j’ai travaillé enfermé chez moi, je voulais que les premières compositions que les gens entendraient soient précises.”
De la même manière qu’il s’est cloitré chez lui pendant ce confinement où ses principales préoccupations sont écrire, composer et enregistrer. Rassurez-vous, il prend aussi le temps de faire de l’activité physique et de respirer. Mottron a également composé la bande originale de Judith Hotel (2018), premier court-métrage écrit et réalisé par Charlotte Le Bon et deux autres de ses chansons font une apparition dans la saison 2 de la série Elite sur Netflix (épisode 4 et 6). Tenez bon, il ne reste plus beaucoup de temps avant de l’écouter et le (re)découvrir, encore et encore.
Journal de bord de Mottron
“07h : J’ouvre brièvement les yeux et tente de me lever par culpabilité mais capitule rapidement.
09h : Je me réveille le plus souvent dans le studio d’enregistrement où sont encore allumées consoles et machines et retourne aux pièces de la veille la tête rafraichie.
11h : Je pars courir (à moins d’un kilomètre de chez moi, bien entendu) sachant qu’il est fort probable que cela soit la seule sortie que la journée m’accorde.
11h45 : Je rentre et commence à travailler.
14h : Je passe quelques coups de fil aux musiciens avec qui je tente de faire avancer les choses – pendant cette période de confinement, beaucoup de pièce seront faites à distance ou assemblées bout par bout.
17h : J’éteins mes enceintes, ouvre les fenêtres et passe à l’écriture en profitant du calme de l’après-midi. Un point positif s’il en faut est la récente paisibilité avec laquelle on peut travailler tout au long de la journée.
21 h: Je tente quelques enregistrements et vois comment communiquent les textes et les compositions.
00h00 : Minuit est la limite que je me fixe pour travailler. J’organise la session du lendemain et m’endors assez rapidement.”