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Passe ton rap d’abord : le podcast des collégiens qui décryptent le rap

Marie-Gaëtane Anton, professeure de français et podcasteuse pour Le Poste Général

Passe ton rap d’abord c’est l’éducation culturelle des jeunes générations par le rap. Les élèves analysent les textes de Koba La D, Ninho ou encore PNL en utilisant la méthode du commentaire littéraire et interprétatif.

8h du matin, la sonnerie du collège retentit et les élèves rencontrent un problème : un manque d’envie et d’intérêt concernant les commentaires de textes qui sont indissociables de leurs programmes de français.

Passe Ton Rap d’abord donne la parole aux jeunes

Les professeures Marie-Gaëtane Anton, et Julie ont décidé de prendre à contre-pied le programme de l’Education Nationale en proposant aux élèves de s’exprimer librement dans Passe Ton Rap d’abord. Dans ce podcast hébergé par le studio du Poste Général, la parole est laissée aux jeunes collégiens, qui analysent leurs punchlines de rap préférées, à la façon d’une explication de texte scolaire.

Pour les élèves le rap c’est “un moyen de voir la vie sous un autre angle, de se divertir et d’oublier certaines choses.” Tous les jeunes écoutent du rap, cette musique qui s’est diversifiée ces dernières années, les touchent directement. Le but étant de confronter deux mondes que tout semble opposer et de montrer aux jeunes qu’il y a une volonté de se rapprocher d’eux.

Le rap en tant que poésie moderne 

Qui aurait cru que les textes de PNL ou de Zola étaient remplis de figures de styles en tout genre? Il faut se l’avouer, les rappeurs sont devenus les nouveaux Rimbaud et Verlaine de l’époque.

Certaines analyses de punchlines font sourire et d’autres interprétations réagir, de part leur pertinence.

Dans le premier épisode, Sacha et Bilal, élèves de 3ème B du collège Alfred de Vigny à Courbevoie, décryptent par exemple le morceau MOWGLY de PNL: ils nous expliquent que la jungle de ces deux frangins, c’est justement leur cité. Les deux collégiens évoquent aussi la personnification de la rue dans leurs lyrics : “je vise le paradis élevé par la plus forte des femmes”. Dans ChangSacha en déduit que la rue a en réalité pris la place de la mère des deux producteurs prodiges. La réplique de Simba le confirme : “j’ai pas besoin des bras d’une femme, j’ai pas connu ceux de ma mère”. Bien vu les kids !

A travers ces analyses de textes, les élèves doivent prêter attention au style, à l’engagement et à la vie de l’artiste comme ils pourraient le faire pour d’autres oeuvres classiques. Le but étant qu’ils comprennent l’intérêt du texte et le regard de l’artiste sur la société. Ils existent bel et bien des similitudes entre la poésie, les musiques qu’ils écoutent et les textes enseignés en cours.

Le rap, c’est la preuve que la culture est à la portée de tous !

Découvrez le tout dernier épisode de 2020 présentant une étude du titre Stéphanie du rappeur ICO, analysée ici comme une fable sur le thème du harcèlement et l’utilisation des réseaux sociaux :

Passe Ton Rap d’abord est avant tout une opportunité pour ces jeunes de défendre leur culture d’une part, devant l’Education Nationale, et d’autre part devant leurs parents encore beaucoup trop réfractaires à ce style musical.

Retrouvez tous les derniers épisodes de Passe ton rap d’abord sur le site du Poste Général mais aussi sur le site d’Acast, Spotify et iTunes.