Nina Koltchitskaia, peintre et photographe dans la fleur de l’art
Arts - 10.2.2020
D’origine russe et parisienne d’adoption, Nina Koltchitskaia est une artiste libre et inclassable. Dès qu’on tente de la ranger dans une case, elle s’en évade. Loin des carcans et des étiquettes, cette peintre, photographe et it-girl se laisse porter tout en créant avec finesse et philosophie. Rencontre.
Le dessin ? “Cette passion a grandi en moi naturellement”
Le coup de foudre entre Nina Koltchiskaia et la photographie remonte à l’enfance. “Mon grand-père était passionné de photos”, confie-t-elle. Elles contemplaient ces clichés qui pour elle “étaient des empreintes de la plus grande liberté qui soit”. Et c’est ainsi que nait un amour de la création qui ne tarira pas. Passée par une école de photographie après des “études de littérature et de philosophie”, Nina entame sa carrière avec son amour de la liberté en étendard. “J’ai toujours aussi dessiné, mes deux parents et ma soeur étaient artistes”. Selon Nina, les arts se mêlent. Ce qui lui plait, c’est “combiner les deux médiums, les unir dans une valse de couleurs” conclut-elle avec poésie.
“Les collaborations et les projets viennent à moi de manière organique”
“Chaque création, chaque expérience est unique et me marque de manière spéciale”, raconte Nina. Elle a photographié des artistes de talent dont les petits protégés de Drake : Majid Jordan et collabore avec des marques de mode comme Rouje (fondé par l’influenceuse Jeanne Damas). “C’est une liberté nécessaire de ne se poser aucune restriction créative, ne jamais m’arrêter à un seul médium”. Le parcours artistique de Nina se veut éclectique, aux moyens, énergies et objectifs infinis.
“J’admire comme l’impalpable peut faire naître en un instant la magie des sentiments”
L’impalpable, c’est l’imaginaire, le poétique qui enrobe le réel. Artiste en quête insatiable d’énergie créatrice, Nina ne s’arrête ni aux dessins, ni à la photo. La musique occupe ainsi une place de choix dans son cœur, littéralement. “La musique est ma principale interlocutrice de création, de recherche”. Nina partage sa vie avec Olivier Coursier, membre éminent du duo pop-rock AaRON aux côtés de Simon Buret. “Avec Olivier, nous partageons intimement nos univers créatifs, ce qui nous nourrit beaucoup”.
“Je vois des couleurs partout. Dans les musiques, dans les humeurs, dans les sourires.”
Créer partout, tout le temps. Nina a souvent recours à des feuilles usées, de vieux livres. “J’aime pouvoir apposer mes dessins sur un papier qui a déjà vécu, qui a déjà été aimé”. Au-delà du recyclage et la planète nous remercie, cela engrène une jolie réflexion sur la temporalité et un moyen d’ancrer son art. “Cela donne une force nouvelle à mon travail, lui permet d’être en quelque sorte intemporel – un mariage de l’immédiat et du passé, qui traverse le temps…”
La photo, la musique, le dessin… Et l’écriture ! Nina densifie son travail en y ajoutant son amour des mots et de la poésie. “Ces mots sont des pensées qui accompagnent mes rêves et les couleurs que je peins. J’aime penser que j’écris des visages et des fleurs, et que je dessine des mots qui les accompagnent” explicite-t-elle. Une façon de concrétiser le message qu’elle désire faire passer via son travail, de rendre compte de son ressenti.
“Je voulais raconter en dessin les amours naissants, avec un trait maladroit et tremblant”
Un projet de Nina qui a marqué la rédaction de General Pop ? Left Hand Lovers, sans hésiter. La première fois que Nina dévoilait ses oeuvres. “Il y a quelques années, mon amoureux, Olivier, m’a convaincue de rassembler mes dessins, et de les montrer pour la première fois”. Un projet baptisé Left Hand Lovers car dessiné de la main gauche, “la main du coeur”. Droitière, le trait de Nina y est donc balbutiant, sincère et spontané. Un tracé-nourrisson, qui exprime avec pureté le sentiment amoureux. “Et puis, tout comme l’amour qui s’affirme et se transforme avec le temps, la vérité des traits de ce projet est devenue ambidextre et s’est rempli de couleurs, de textures nouvelles”. Ce projet a été le déclencheur, vers ce que crée aujourd’hui Nina. Une étape touchante et fondatrice de son image et de sa carrière d’illustratrice.
Où découvrir le travail de Nina Koltchiskaia ?
En plein essor, Nina a “récemment exposé lors de la foire d’Art Contemporain YIA Art Fair, en off de la FIAC, en novembre 2019″. Une mise en avant prestigieuse, qui ne laisse présager que de belles choses pour la suite. “Je prépare, ainsi que des projets de collaborations à venir…” Il ne reste plus qu’à suivre Nina sur Instagram pour découvrir ce qui va suivre… Beaucoup d’amour et de poésie a priori.
Reuben Attia