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L’interview “Dolce Vita” d’Alex Rossi, le crooner rital le plus hot du moment

Pochette de l’album d’Alex Rossi

A l’occasion de la sortie de son premier album Domani è un’altra notte, le chanteur et parolier d’origine italienne nous donne une leçon d’élégance. A retrouver en concert le 19 décembre pour la General POP Xmas Party.

Avant de sortir ce premier album, Domani è un’altra notte, ce jeune cinquantenaire a écrit pour d’autres (Alex Bauer et Dick Rivers au hasard) et en français dans le texte. Revenant à ses origines italiennes, le chanteur parolier déroule ici le fil de 15 titres ultra sensuels, cheesy et prêt à emporter sur le dance floor… mais aussi deux lettres intimes et émouvantes de son grand-père rital (La lettera Uno, La lettera Due).

Réalisé par ses copains Romain Guerret et Arnaud Pilard (du groupe french pop Aline) et sorti sur le label Kwaidan de Marc Collin (fondateur du projet Nouvelle Vague) – avec l’aide d’Agnes b., ce premier disque vous réserve quelques guests de choix tels que Laurent Bardainne (Poni Hoax, Limousine), Vincent Pedretti, Jo Wedin et Jean Felzine de Mustang. Pour en savoir plus, nous avons rencontré “le plus italien des chanteurs français”!

Alex toi le rital, tu peux nous donner une leçon d’élégance ?

Alex Rossi : Toujours faire preuve de Sprezzatura à savoir de ‘nonchalance’ à toutes saisons avec des chaussettes de couleurs vives et des vestes ou chemises taillées sur mesure que tu peux trouver en fripe si t’as pas un rond et que tu portes même sous une forte chaleur. Personnellement je porte très souvent un débardeur blanc vénitien sous ma veste de costard bleu électrique quand je chante. Sinon, je vous conseille de voir ou revoir Toni Servillo dans La grande bellezza de Paolo Sorrentino. La Classe !

La scène de ton Fellini préféré ?

C’est pas très original mais tellement fort, je dirais la scène éternelle dans la fontaine de Trevi à Rome dans La dolce vità avec Anita Ekberg et Marcello Mastroianni. C’est un classique : “Marcello ! Marcello !” comment ne pas succomber…

La chanson de ton album pour emballer & plus si affinité ?

Forcément Tutto va bene quando facciamo l’amore avant, pendant et après. Que veux-tu rajouter de plus à part « J’adore le sax » ?

Pour danser ?

Faccia a faccia dans un club de province un samedi soir à Charleville-Mézières par exemple

Et pour faire la cuisine ?

Al dente chanson d’amour culinaire, Ti voglio fare l’amore come una ricetta di pasta al dente... Voglio cucinarti col sale del mare, mangiarti aspirarti al dente ( “Je veux te faire l’amour comme une recette de pâtes al dente… Je veux te cuisiner avec le sel de la mer, te manger t’aspirer al dente”)

Si tu devais faire une virée en caisse (genre “le Fanfaron”) tu partirais avec qui et quelle bande son ?

Je partirais avec Nicolas Miliani, un ancien lutteur, une gueule de séducteur à la Belmondo qui aujourd’hui est mon attaché de presse. Avec la chanson Guarda come Dondolo d’Edoardo Vianello en boucle sauf accident.

L’année de ton été préféré ?

En 1982. J’avais 13 ans quand la squadra azzura (ndlr : l’équipe de foot nationale italienne) a terrassé l’Allemagne en finale de la coupe du monde de football avec Paolo Rossi.

Tu nous expliques le langage des mains italien ?

J’ai pas grandi avec le langage des mains à part quelques baffes. C’est plus un langage du sud de l’Italie, de Naples surtout. Cette gestuelle serait un héritage des diverses invasions qu’a subi l’Italie par le passé. Pour communiquer entre eux sans être compris par les occupants, les Italiens ont dû trouver une façon alternative d’échanger. Et puis c’est devenu un cliché aux yeux du reste du monde. Il y a quelques similitudes avec la gestuelle française même si ça n’a pas la même signification. Ma préférée reste “frega un cazzo” (“J’en ai rien à foutre”). La main gauche gratte 4 fois le menton rapidement.

Les meilleures pâtes de ta vie ?

Peut-être pas les meilleures mais la pasta alla carbonara préparée à la maison par Romain Guerret aka Donald Pierre du groupe Aline, un gitan qui vient de Roanne et qui est l’un des compositeurs et réalisateurs de mon album. Une recette dont lui seul à le secret. D’ailleurs il sera aussi notre cuisinier en tournée. Il n’est pas encore au courant.

Le Spritz vient de la région de Venise, la région natale de ta famille. Tu nous donnes la vraie recette ? 

Il Veneto est la région natale de ma famille italienne, moi je suis né dans le Gers que l’on surnomme “la petite Toscane française”. Ma famille ne buvait jamais de Spritz, c’est pas un cocktail d’ouvriers et de paysans. Eux c’était beaucoup Vino Rosso et parfois Prosecco. Donc je n’ai pas la vraie recette du Spritz. Demande plutôt aux limonadiers parisiens qui te préparent ça en 30 secondes et qui te le font payer un prix de dingue !

Les tramezzini c’est Turin ou Venise qui les ont inventés ? Ton préféré ?

C’est Turin c’est sûr ! Dans les années 20, c’est l’écrivain et poète Gabriele D’Annunzio qui a imposé le nom pour remplacer le terme anglais “sandwich”. Mon préféré c’est le Peperoni e acciuga (poivrons et anchois).

La tour de Pise, ça t’évoques quoi ?

Que la terre penche vraiment et une chanson de Jean-François Cohen, La tour de Pise, magnifique, un classique dixit : “Tu n’étais qu’une touriste au pied de la tour de Pise attendant qu’elle s’effondre”.

Tes trois références italo-disco de tous les temps ?

The Night de Valerie Dore de son vrai nom Monica Stucci. Mes premiers émois sexuels et roulage de pelle en boum.
My mine de Hypnotic Tango. Mes premières sorties en boite de nuit.
Problèmes d’amour de Maurizio Dami alias Alexander Robotnick, un des précurseurs de l’Italo Disco fan de Joy Division

PS : les 3 sont cités dans mon morceau La famiglia.

Les trois plus grosses boulettes que les français font sur l’Italie ?

– Le Stromboli est une pizza (ndlr : c’est un volcan pour les nullos de la géo)
– La Cicciolina est née en Italie (ndlr : l’ancienne actrice porno est hongroise)
– La crème fraîche dans la Carbonara

L’art d’être en retard, mais toujours à l’heure ?

Toujours en avance pour arriver 5 minutes en retard, le temps de se recoiffer.

Deux souvenirs de ton grand père qu’on entend dans les intermèdes de ton disques ?

Je n’ai jamais connu le grand-père Sebastiano. Lui est parti travailler à Rome pour se refaire tandis que ses fils, enfants, partaient pour la France avec des oncles et des tantes. Il ne les a plus jamais revu, il n’est jamais venu en France, il est mort avant que je sois né. Je n’ai de lui que 2 lettres et une photo pour tout héritage. D’où les extraits de ses lettres que je lis en italien et en français. C’est le socle de l’album, l’histoire d’un chanteur français d’origine italienne.

Tu viens du Veneto, la région de Venise. Tu as trois bonnes adresses à nous recommander ?

-La trattoria Baratella, via San Lorenzo à Campomolino à une heure de Venise, le village natal de ma famille italienne. Tu peux pas te tromper, c’est le seul restaurant du coin, une cantine familiale et ce sont des cousins.
-Il ristorante e gelateria All’angelo Da Lalo, via Cervada à Volpago del Montello, province de Trévise. Un restaurant qui se transmet de génération en génération, les glaces sont à tomber, rapport qualité prix j’ai pas mangé mieux.
Manuela Calzature, calle Galizzi à Venise. Un petit magasin de chaussures chez Manuela et Giorgio à 5 minutes à pied du pont du Rialto. C’est là que je trouve mes mocassins et chaussures tressés, le cuir est top, les prix abordables. (ndlr : le magasin semble fermé depuis)

C’est quoi ton Ultima Canzone ?

La mia ultima canzone! La première que j’ai sorti chez Born Bad records en 2013 et qui devait être la dernière… Sinon celle que j’écoute beaucoup c’est Dicembre sur le dernier disque de Fabio Viscogliosi, un écrivain, illustrateur, compositeur et chanteur français d’origine italienne. Je pense parfois à lui sans le connaître personnellement à travers ma chanson Il tunnel del Monte Bianco.

En écoute sur toutes les plateformes de streaming et sur Youtube.

En concert : jeudi 19 décembre dès 21H30 au Sacré (142 rue Montmartre, 75002)  à l’occasion de notre General POP XMAS Party