Nos 7 coups de coeur canadiens découverts à M pour Montréal (et à écouter d’urgence)
Musique - 25.11.2019
RDV incontournable de la scène indie nord-américaine, le festival M pour Montréal invite chaque année près d’une centaine de jeunes espoirs et nouvelles têtes à jouer dans les salles et clubs de la ville. On y était, on vous raconte.
Pour sa 14e édition, le festival prescripteur M pour Montréal conviait du 20 au 24 novembre dernier, professionnels de la musique et grand public à des showcases, conférences et concerts en plein coeur de la capitale québécoise. Une quinzaine de salles : du club de striptease au centre des arts, en passant par le café concert… Et on peut dire que cette année, le niveau était une fois encore au rendez-vous. On vous présente nos coups de coeur et de nouvelles pépites canadiennes à suivre de très près.
Sesbastian Gaskin
Originaire de Winnipeg (capitale de l’état canadien Manitoba), ce songwriter R&B a sorti cette année un EP baptisé Contradictions, qui risque de vous faire fondre de douceur. Sa voix de crooner et sa silhouette de papa ours vous toucheront en plein coeur et nous rappellent le flow du si bien aimé Frank Ocean (un des mentors de Sebastian). Invité par le bureau d’export de la musique autochtone de Manitoba Music, Sebastian s’est distingué sur la scène du festival M pour Montréal et a également remporté l’an passé le prix Indigenous Music Awards. On a hâte de le voir débarquer en France…
Prado
A seulement 20 ans, cette chanteuse et productrice hip-hop de la banlieue chaude de Vancouver, peut déjà se vanter d’avoir signé pas mal de prods pour des rappeurs renommés… de façon anonyme ! A 14 ans, elle découvre GarageBand et rapidement son compte Soundcloud AlienKanye attire la clientèle (mais pas le succès). Aujourd’hui, c’est donc à elle de se faire connaître ! La jeune femme d’origine afro-colombienne et indigène, compte bien s’en donner les moyens et jouer des coudes avec l’industrie du disque. Elle vient d’ouvrir avec sa soeur un studio de danse et d’enregistrement dans sa ville natale. Et il n’y a qu’à voir sur scène cette battante pour comprendre qu’elle n’a besoin de personne ni pour lancer ses prods, ni pour briller. Fiat Lux !
Laurence-Anne
Invitée récemment au MaMa Festival à Paris, on retrouvait la Québécoise (originaire de Kamouraska, sur le Bas-Saint-Laurent) en showcase journée pour M For Montréal, et on peut dire que la surprise a été de taille. Si son premier disque Première apparition pouvait en déboussoler certains, du fait de son caractère live (tous les instruments dont la voix ont été enregistrés en même temps : ce qui peut donner moins d’ampleur mais plus de chaleur aux morceaux), son showcase à M Pour Montréal était lui à la hauteur ! Six musiciens dont un saxo pour vous envelopper de son univers si particulier à la croisée entre la chanson poétique, la pop solaire et des envolées lyriques. Inspirée par la nature sauvage et la flore, Laurence-Anne est un des meilleurs remèdes contre la gueule de bois et la grisaille.
Mind Bath
Si vous aimez Kindness, vous allez adorer le projet solo de ce Canadien de la côté ouest… Après des débuts comme acteur, et pas mal de pérégrinations entre Berlin, New-York et Vancouver, Mind Bath s’est installé à Montréal. Il vient de sortir en mai dernier son premier album Baby you can free your mind (pigé ?) définitivement sensuel, R&B et susurré de sa voix si singulière. A l’occasion de son show au club de striptease mythique de Montréal, le Cleopatra, on l’a retrouvé dans son costume préféré : torse poil et habillé de ses longs cheveux dorés, une mise à nu sensible et captivante (on vous prépare une interview du spécimen).
Maky Lavender
Si ce rappeur anglophone de Montréal s’est déjà bien fait remarquer sur la scène indie en signant un featuring avec Les Louanges (dont on vous parlait ici), Maky devrait bientôt lui aussi décrocher une étoile avec son flow dément et son dernier single très fondant : Cheese. Signé chez la maison Ghost Club Records, il a performé au club Ritz PDB en compagnie de la pétulante Sydanie et des talentueux Tremayne, et Charlie Noiir. Une affaire à suivre.
Russell Louder
Producteur electro-pop transgenre, Russell Louder est originaire de l’île du Prince Edward, située tout à l’Est du Québec. Isolé de l’agitation de la capitale, cet artiste compose et s’engage dans la cause transgenre. Non sans rappeler le timbre de voix de La Roux ou de Florence Welsch, ses morceaux Cost of Living and Light of The Moon sont une mise en bouche de son premier disque qui sortira chez la maison de qualité Lisbon Luxe Records (Paupière, Le Couleur). Armé de son séquenceur Ableton dernier cri et de son band survolté (une bassiste aux doigts agiles et un maître des boites à rythmes), Russell détonne par son assurance sur scène, et ce à seulement 23 ans.
Mehdi Cayenne
A l’écoute, Mehdi ne nous avait pas vraiment convaincu, il faut dire ce qui est… Et puis en live, c’est une sacrée claque qu’on a pris, devant la scène du Quai des Brumes ! Ce musicien trentenaire et originaire d’Algérie réussit le pari de mélanger avec fougue un Matthieu Chedid et un transfuge de Charlebois 3.0, ne s’arrêtant que quand on lui demande de quitter la scène manu militari. Armée de sa Gibson, de ses bagouzes en argent et de sa combinaison rouge feu, Mehdi déroule fil de chansons entêtantes, et mouille la chemise plutôt deux fois qu’une. On attend avec impatience ses prochaines “tunes” comme on dit ici au Québec.