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[POP GREEN] Faites l’amour, pas d’enfants ?

Se reproduire, ça pollue ?

Avoir des enfants : une preuve d’égoïsme ? Une volonté d’avoir un mini soi à la maison qu’on peut montrer à ses amis ? Une façon de choper les allocs ? Une pression sociale ? Un moyen d’avoir une assistance pas chère pour les vieux jours ?

Après ces interrogations pessimistes, on essaye de démêler le nœud :

La démographie excessive de notre population semble être un problème pour différentes raisons :

  • D’abord, pour l’insuffisance en nourriture et en eau que la croissance de la population risque de causer
  • Ensuite pour l’épuisement des ressources naturelles de la planète que ça suppose
  • Mais aussi pour l’empreinte carbone globale que nous laissons qui est multipliée par le nombre d’individus

Beaucoup d’acteurs soutiennent cette thèse et militent pour une réduction des naissances, petit tour d’horizon :

  • En France : Démographie Responsable incite à l’auto-limitation de la natalité avec pour objectif une stabilisation de la population humaine. Cette association propose des solutions comme, par exemple : le plafonnement des allocations familiales à deux enfants par couple.
  • En France toujours, Yves Cochet, député écologiste, propose un inversement du système d’allocations familiales : à partir du 3ème enfant celles-ci seraient dégressives. Il souligne au passage qu’un enfant européen est une source majeure de pollution (l’équivalent de 620 Paris-New York en avion).
  • Aux Etats-Unis, beaucoup moins soft, les Ginks (Green Inclinations No Kids) militent pour l’arrêt de la procréation, pour remettre les femmes au centre de leur propre vie, voire pour la stérilisation définitive. Le but est de choquer, de faire réagir et réfléchir, et, à terme, de diminuer l’impact de la population sur l’environnement. Elles préconisent également l’adoption, pour les mêmes raisons. Pour Lisa Hymas, l’auteure du manifeste de ce mouvement, le meilleur moyen de résoudre le problème climatique serait de réduire la population mondiale de 500 millions de personnes d’ici 2050. Elles proposent une plus grande responsabilité accordée aux femmes d’un point de vue professionnel, pour ainsi ne plus faire de la maternité leur rôle principal et réduire le nombre d’enfants par femme.

Toujours dans la même logique de pensée, une étude qui a fait parler d’elle, parue en 2017 dans Environmental Research, explique que si une famille américaine décide d’avoir un enfant en moins, ça équivaudrait à la même réduction d’émission de Co2 que 684 ados qui recyclent jusqu’à la fin de leur existence. De quoi être quelque peu secoué. Selon cette étude la réduction de la natalité permettrait de réduire les émissions de CO2 de 58,6 tonnes par an.

C’est vrai que quand on regarde les prévisions démographiques de l’ONU il y a de quoi flipper : on parle de 11,2 milliards d’individus sur Terre en 2100…

Mais en faisant une petite rétrospective, on se rend compte que les prévisions ne sont pas vraiment fiables. On peut prendre l’exemple de La Bombe P, ouvrage de Paul Ehrlich datant de 1968, qui prédisait une famine monstrueuse due à la croissance de la population, à partir des années 70. On constatera par nous-mêmes que ça n’a clairement pas été le cas (en occident du moins).

Et même avant qu’on ne soit réellement en danger, comme c’est le cas aujourd’hui, un certain monsieur Malthus avait déjà pensé le fait que la population grandissait plus vite que la société ne produisait de ressources. Est-ce qu’on ne tomberait pas, par toutes ces théories, dans un malthusianisme moderne ? Faut-il réduire les naissances pour ne pas manquer ? Le réel problème est-il vraiment d’éviter le manque pour continuer à vivre dans l’excès de consommation dans lequel nous nous sommes confortés ?
A priori, la priorité est surtout le changement de nos habitudes de consommation,  de nos législations et de nos systèmes de production, bien plus destructeurs pour la planète que nos petits choix individuels.

Par de simples constats, on peut remarquer que l’excès de population est un vrai faux problème.

Déjà pour ce qui est du manque de nourriture, sans le gaspillage et les paramètres économiques qui causent l’impossible accès à la nourriture d’un grand nombre d’individus, il y aurait assez de production alimentaire pour tout le monde -rappelons que d’après le rapport Global Food ; Waste Not, Want Not, sur les 4 milliards de tonnes d’aliments produits annuellement, presque 2 milliards ne parviennent jamais dans une assiette.

Ensuite, en faisant le constat que la Chine et les États-Unis sont les plus gros pollueurs mais que ces pays ont un taux de natalité plus faible que l’Afrique (dont le taux d’augmentation des émissions de CO2 est plus bas), on se demande si le critère est vraiment le nombre d’habitants…

Et oui, les humains ont déjà fait le choix d’avoir moins d’enfants : on en est à une moyenne de 2,5 enfants, Afrique mise à part. C’est quand même deux fois moins qu’il y a 50 ans. Et puis d’un autre côté, le recul de l’âge de la mort est autant responsable de l’augmentation de la population que la procréation…

En fait, donner ce genre de recommandations individuelles aux ménages est une solution plus facile à appliquer que le changement radical des modes de consommation et de production qui ont, pour le coup, un impact mille fois plus grand sur la planète que nos habitudes de vie à échelle personnelle…

Concrètement on fait quoi ?

L’idéal serait un réel changement dans les politiques des états et leurs modèles économiques, dans leurs réglementations qui, elles seules, peuvent influencer les modes de production des grandes entreprises. La RSE devrait prendre plus de place dans les décisions des dirigeants d’entreprises. En bref, le changement devrait être structurel.

 

Louise G.