General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

Beauregard : le rock a la vie de chateau

Un château, une programmation de champion et un grand soleil, le festival normand s’est montré plus brillant que jamais

Beauregard c’est où, c’est comment ?

Si vous ne connaissiez pas encore Beauregard, il était grand temps d’y remédier. Niché dans l’écrin champêtre du domaine du château de Beauregard, le festival investit un petit bled charmant et bien normand du nom d’Hérouville-Saint-Clair.

Pour sa dixième édition, 1000 bénévoles pour 28000 festivaliers par jour ont pu accéder au site en toute fluidité -l’organisation se félicite d’un temps d’attente réduit par rapport aux éditions précédentes avec en moyenne dix minutes de file, easy. L’ambiance, comme la météo était au (super) beau fixe : des sandwichs délice de type « tartine à la raclette », pas chers (satiété garantie à moins de 8€), des bières pas chères non plus (6,5€ la pinte) et sous 35 degrés c’est toujours appréciable.

Le festival bénéficie aussi d’une appli hyper bien faite et très pratique pour les nullos comme nous qui ne sont pas foutus de retenir un horaire ou le nom du stand qui fait des Spätzle. Le tout en cashless, et donc avec juste un téléphone dans la poche, la détente et la légèreté.

Programmation de champion

C’était beau et costaud : BRMC, The Offspring, Jack White, Parquet Courts, Nekfeu ou Orelsan et même ce bon vieux Julien Clerc « un grand écart qu’on a risqué et qui a fédéré un public conquis qui chantait toutes les chansons par coeur lors d’un set best-of » se réjouit le programmateur Paul Langeois. Et puis Depeche Mode, « un rêve de toujours, et puis faire jouer un groupe de stade à Hérouville-Saint-Clair, c’est surréaliste et on l’a fait », bien joué. Côté classe toujours en version premier degré, Charlotte Gainsbourg a livré un cinquante minute calmos et joli, un peu ennuyant parfois, mais classe, effectivement.

On notera la violence du concert de Nekfeu pendant lequel des dizaines de petit.e.s se sont fait.e.s évacué.e.s en état de choc et après avoir été piétiné.e.s suite aux injonction du rappeur à opérer des genres de wall of death latéraux. De son côté, Hollysiz, dont le concert ressemblait davantage à un cours de crossfit (“allez à droite, allez à gauche, levez les bras, chantez, accroupissez-vous”) qu’à une performance rock -puisqu’elle dit qu’elle fait du rock, demandait à son public un « wall of love », comprendre se séparer et se jeter dans les bras de ceux d’en face. On va pas se mentir, on a vomi un peu dans notre bouche.


Parquet Courts

En terme de performance justement, on croit pouvoir dire sereinement qu’entre la leçon de scène-charisme-guitare-batterie-voix-de-malade de Jack White, la teuf géante provoquée par les papis encore très en forme des Offspring, et le mastondonte emmené par Dave Gahan, le Beauregard s’est mis bien.

Et puis, malgré un cagnard certain, le soleil en pleine poire et une guitare à douze cordes qui se désaccorde sans arrêt, Parquet Courts a fièrement défendu son adoubé et politique Wide Awake, avec la rage et l’énergie qui les caractérise. On a fait la découverte bien chouette des Baked Beans, probablement les normands les plus australiens du monde, biberonnés à King Gizzard et franchement efficaces, et enfin pu assister au set de Carpenter Brut, rouleau compresseur dark et dansant, aussi brutal que jouissif.

Le public

On aura rarement participé à un festival si sage, amateurs de grosse défonce passez votre chemin. Beauregard c’est de 7 à 77 ans, des gens de la région et d’ailleurs plein de curieux qui vont facilement d’Eddy de Pretto à Julien Clerc à BRMC ou de Charlotte Gainsbourg à Orelsan et qui ont pu découvrir The Breeders sur le tard et se laisser faire par l’envoûtante Kim Deal.

On a tout de même trouvé de belles équipes de prix Nobel, que vous découvrirez, si ça n’est pas déjà fait sur notre Instagram.

Vivement l’année prochaine !

Agathe est sur Instagram @ag_rou