[POP TALK] Le lumineux retour de Sage
Musique - 10.7.2018
On a parlé astrologie, Elton John et résistance avec Sage, la douceur de ton été.
“Paint Myself”, doit-on comprendre que cet album est un autoportrait, un genre de miroir, un selfie ?
C’est plus pour le processus de la peinture, quand tu rajoutes des couches et les couleurs les unes après les autres. C’est un album que j’ai fait tout seul, j’ai joué tous les instruments et ça ressemble à ça : tu poses une base avec un piano ou une guitare puis tu rajoutes les éléments les uns après les autres. C’est une démarche d’artisan, de peintre.
«Paint Myself » c’est issu de paroles du premier morceau que j’ai écris pour l’album, « All I Can Do » et qui disent « I want to paint myself for Halloween ». Alors ce titre c’est comme un auto clin d’oeil ahah.
Ton album est intégralement écrit en anglais, chose rare ces temps-ci…
Oui c’est marrant c’est presque devenu un acte de résistance. On m’a souvent suggéré de chanter en français mais je n’ai jamais considéré cette option sérieusement, parce que je suis convaincu que ma voix en français c’est horrible ! Comme elle est assez claire et douce ça ressemblerait à un truc de Nouvelle Star quoi. Et puis ça s’invente pas non plus de chanter en français ! J’écris pas en anglais pour chanter n’importe quoi alors j’ai cherché à me perfectionner en anglais plutôt que de redémarrer dans un truc dans lequel je me serais forcé.
J’essaye de faire une musique que j’aimerais découvrir, et a priori elle est en anglais.
Ton pseudo est une référence à ton signe astro, tu crois en l’influence des planètes ?
Un peu, mais je suis loin d’être un spécialiste. J’ai rencontré Françoise Hardy qui elle est hyper calée en astrologie et elle m’a posé plein de questions auxquelles je n’avais pas vraiment de réponse ahah. Mais je crois pas mal au fait que la période de l’année à laquelle on naît nous conditionne un peu quand même : je suis né en plein hiver, et j’adore l’hiver. Et inversement, je pense que le fait de s’éveiller à la vie quand les jours rallongent c’est différent et ça influence forcément ta personnalité.
“So Real” fait penser à Joni Mitchell, “Most Anything” à Elton John, les années 1970 te parlent ?
C’est sûr, c’est un album assez influencé par ces années-là, mais ça n’est pas non plus un album que j’ai voulu nostalgique. J’ai pas du tout cherché à jouer sur des instruments d’époque ou dans de vieux studios, j’ai tout fait avec des moyens modernes. C’est un album d’aujourd’hui mais effectivement influencé par endroits par Elton John, Cat Stevens ou Nick Drake.
Le dernier album d’Andy Shauf m’a beaucoup marqué : il l’a fait tout seul aussi, et avant ça j’avais peur de m’attaquer à un album tout seul, parce que pour moi il n’y avait que des virtuoses absolus comme Prince ou Stevie Wonder qui pouvaient le faire, je ne me sentais pas légitime. Alors quand j’ai vu ce mec qui me rappelait Elliott Smith sous pas mal d’aspects ça m’a décomplexé et je me suis dit que moi aussi je pouvais y arriver.
Tu as produit l’album de Clara Luciani, tu dois être super fier
Oui vraiment ! On a fait une date ensemble il n’y a pas longtemps et en la regardant jouer je me suis dis ça y est, elle est là où je l’imaginais il y a quatre ans quand on a commencé à travailler ensemble. Sa voix est magnifique, la guitare suis bien, elle a une présence incroyable, c’est génial.
Qui sont tes chouchous du moment ?
Theo Lawrence and the Hearts et Theodora, la bassiste qui m’accompagne sur scène et dont je produis le premier album en ce moment-même.
Sage sera au Café de la Danse les 21 septembre, 24 octobre et 16 novembre prochains.