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[ITW] Yorina, brute et poétique

C’est lors d’une soirée en 2015 chez Dan Levy (The Dø) que Yorina Bosco découvre qu’elle a un talent dont elle ignorait l’existence.

Depuis ce soir-là, cette ancienne couturière a mis de côté sa machine à coudre pour se livrer entièrement à la musique et décroche rapidement un contrat chez Universal. Juin 2018, Yorina sort un premier EP d’une grande élégance avec des titres pop aériens qui confirment qu’elle a eu raison de changer de voie et qu’elle a surtout bien l’intention de trouver sa place au sein d’une scène française déjà bien florissante. Nous l’avons rencontrée à cette occasion, dans les locaux de sa maison de disque.

Tu as découvert la musique tardivement, comment ça se passe de se lancer un peu par « hasard » dans ce métier ? 

À vrai dire, c’était un peu compliqué car je découvrais ma voix et je la découvre encore à l’heure actuelle. C’est à la fois génial et perturbant car même certaines chansons que j’avais faites il y a quelques années, je n’arrive plus à les chanter car elle ne correspondent plus à ma tessiture vocale. Puis la scène, qui est toute nouvelle pour moi, me donne une certaine énergie pour bien équilibrer ma voix. J’avais commencé à prendre des cours de chant mais ça me déstabilisait et du coup je le fais moi-même.  Finalement j’ai une relation cool avec ma voix !

Dan a été un élément déclencheur,  comment tout a commencé?

Avant j’étais couturière et je faisais ses chemises de scène. Puis lors d’une soirée chez lui, je me mise à chanter autour du piano…

Étais-tu sobre au moment de chanter ? (rires)

Haha totalement sobre…(rires)

Quand j’ai commencé à chanter, tout le monde s’est retourné. Dan m’a dit qu’il fallait absolument que je travaille ma voix car j’avais un truc intéressant. Ensuite  il m’a filé un petit clavier pour que je travaille dans mon coin -et je me suis prise au jeu.  J’ai commencé à envoyer des enregistrements que je faisais tard le soir après le boulot même si au début c’était comme une blague puis à un moment il m’a proposé de bosser correctement les maquettes puis au bout d’un moment il me dit que cette histoire devenait sérieuse car on avait de la bonne matière. Six mois plus tard, je signais chez Barclay.

Bosser avec lui n’a pas été angoissant, sachant qu’il a l’air très perfectionniste ? 

Non on était en total confiance. Il y a eu une bonne synergie . Ma relation artistique avec Dan est très très forte, dès que je compose je lui envoie.  Il a la notion de mon développement artistique et c’est surtout grâce à lui que je fais de la musique.

Honnêtement tu ne t’es pas dit au départ que c’était casse-gueule ? 

Le fait que ça aille très vite et que tu te fasses prendre dans un certain état émotionnel, ne te donne pas le temps de réfléchir… Après coup, je me rends compte que j’ai tout plaqué pour faire de la musique, j’avais conscience que j’arrivais à mieux m’exprimer. Ce que j’aime dans la musique c’est que tu apprends tous les jours par exemple mon rapport à la scène qui est encore juvénile!

Tu penses que ton processus créatif dans la couture et dans la musique est le même ? 

Non justement dans la musique, il n’y a pas de limite alors que dans la couture il y a beaucoup de techniques qui me limitaient dans la façon de m’exprimer. Avec la musique, c’est plus fluide et sans déguisement. La couture ça limite l’instinct artistique je trouve.

Ton clip Wild As A Horse est très poétique, quel est le message de cette vidéo ?

J’avais cette envie de me libérer des gens qui m’entourent… Comme une bataille qu’on a tout au long de notre vie. La réalisatrice Nathalie Canguihem a su parfaitement mettre ce titre en images.

Tu te vois collaborer avec une autre personne que Dan ?

Je pense que oui mais pas aujourd’hui car notre harmonie artistique est vraiment précieuse. On se comprend tellement que c’est magique et exceptionnel. Je le garde précieusement donc pour le moment, une collaboration, c’est pas dans l’immédiat .

Et tu écoutes quoi en ce moment ? 

Mon spectre musical est assez large, j’ai pas vraiment de style en particulier mais ma grosse référence, c’est Bill Withers, mon papa artistique ! Sa musique est douce et remplie d’amour. Sinon actuellement il y a Kayne West. Il a un univers complètement fou, sa folie est hors norme. Il arrive toujours à se renouveler même s’il est chelou à certains moments.

Yorina sera en concert le 7 juillet au FNAC Live (Paris)

Photo Ivica Mamedy
Ivica est sur Instagram @ivicamam