General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

Sean Nicholas Savage, sauvage fragile

La première fois que j’ai écouté Sean Nicholas Savage, j’ai été choquée, émue et envoûtée… Et je ne m’en suis jamais vraiment remise.

C’était en voyage, assez tard le soir quand un type que j’avais rencontré la veille -et qui s’est avéré être un ami d’ami et une brute de musicien- a insisté pour me montrer une vidéo. C’était un live de 43 minutes de Sean Nicholas Savage au Primavera de 2013. Jamais entendu son nom, aucun instrument sur scène, juste lui, un micro et un mec derrière avec un synthé. Je dis « juste lui », mais il y a surtout lui : une tige toute en os et en nerfs, pâle et blond, le geste épique, brusque parfois et les pupilles dilatées d’un lémurien sous md. Il alterne chanson et lecture de poèmes de sa confection, comme autant d’impressions tantôt miaulée tantôt rageuses.
L’ensemble est fragile, sur le fil maudit du poète dont la voix n’est jamais vraiment fausse et se balade quelque part dans les limites d’une frontière fine et sauvage, comme lui. 

J’ai regardé tous les clips, écouté Other Life en boucle, pris un avion pour Berlin pour le voir jouer dans une micro salle et des billets pour une date à Paris au Point Ephémère. A ce stade c’était devenu une obsession, les paroles, la voix surtout. La petite nerd que je suis a fini par le rencontrer par amis interposés : un être doux et poétique, aussi singulier que sublime, au sens philosophique « sentiment de plaisir éprouvé au contact de tout objet impliquant une idée de totalité », et au sens normal : vraiment très beau, et charismatique.

Avec pas moins de douze albums en moins de dix ans de carrière, le prolifique ovni canadien revient à Paris le 11 juin à l’Espace B en compagnie de Nueva Costa.

Que vous dire de plus que d’y aller et de prendre votre petite claque ? Rien du tout.

Photo Agathe Rousselle
Agathe est sur instagram @ag_rou