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[ITW] Frankie Cosmos dans les étoiles

On a parlé dissociation, profusion et déménagement avec la sensation indie.

Alors bien sûr elle n’est pas née avec un nom si génial. Elle en a d’ailleurs des tas, de noms géniaux, Greta Kline. Son bandcamp propose ainsi les sons de Zebu Fur, Ingrid Superstar, The Ingrates, Frankie Cosmos, donc, ou Greta, quand même. New-Yorkaise pur jus, fille des parents les plus cools du monde  (Phoebe Cates et Kevin Kline), et musicienne prolifique, Greta Kline est un petit génie qui ne se censure pas.

De passage à Paris en février dernier on a pu discuter un peu de tout ça et de son 3ème album Vessel, aujourd’hui dans les bacs.

Tu es super productive, tu postes tout ce que tu fais en ligne ?

À un moment oui, aujourd’hui je fais un peu plus attention. Je ne concevais pas la musique en album mais mon bandcamp était une manière de garder une trace de tout ce que je faisais. Et puis personne ne l’écoutait alors c’était vraiment pas grave de tout balancer là en vrac ahah. Maintenant j’avoue je trouve ça un peu bizarre toute cette musique online, mais c’était vraiment comme un journal dans lequel on peut encore voir se construire une chanson à travers plein d’autres.

Pourquoi utiliser tant de pseudos ?

Ca m’a permis de déconner un peu jusqu’à ce que je trouve le bon ! C’est vraiment des choix de noms hyper random. J’adore l’idée d’avoir un faux nom de groupe et de faire croire que j’avais un groupe alors que j’étais toute seule.

Frankie Cosmos c’était le bon ?

Oui, justement parce que ça sonnait comme un nom de groupe et comme nom d’artiste.

Et c’est un personnage cette Frankie ?

Oui et non. Elle fait totalement partie de moi, à tel point qu’un jour à l’aéroport le type qui venait me cherchait avait un panneau “Greta & Frankie” et j’ai du lui dire “je suis les deux”! Mais Greta est super différente de Frankie, elle ne pourrait jamais monter sur scène par exemple. Alors il faut que je me vois comme Frankie pour en être capable.
C’est aussi un moyen d’écrire des choses très personnelles en étant moins directement exposée que si je le faisais sous mon vrai nom : c’est comme si c’était mon journal intime mais en fait non, ça me permet de me dissocier.

Tu as toujours fait de la musique, utilisé d’autres medium ?

Oui, quasiment. Enfant je faisais du piano puis de la batterie en grandissant jusqu’à mon projet actuel. Je fais aussi de petites sculptures mais c’est vraiment un truc que je fais dans mon coin. Je fais pas mal de visuels pour rigoler, mais rien de public, je garde tout ou bien j’en donne à mes copains. Mon principal projet visuel de toute l’année dernière c’était une mini version de ma maison en argile et en carton en refaisant chaque chose, c’est presque fini !

Tu viens de New-York et tu vis toujours là-bas, tu aimerais vivre ailleurs ?

Ouh… Ici à Paris ! J’adore c’est si beau, mais mon français est si mauvais ! Il faisait beau hier et je me disais justement que ça serait cool d’essayer de vivre ailleurs. J’ai l’impression que tout le monde à New-York finit par bouger à L.A., alors je ne sais si j’irai moi aussi, mais j’aimerais bien aller plus au sud, il fait plus chaud. Mais c’est difficile de quitter l’endroit d’où on vient. Et puis pour être honnête à chaque fois qu’on est en tournée, je rencontre des gens géniaux et ça me fait dire “eh mais ils sont trop sympas ici, je pourrais totalement m’installer là” ! Je vis dans des villes différentes pour un jour ou deux, c’est une manière un peu étrange de vivre ailleurs.

Qui sont tes idoles ?

J’aime beaucoup Joanna Newsome. Parce qu’elle fait exactement ce qu’elle veut faire et elle ne change jamais qui elle est pour s’affirmer en tant qu’artiste. Et puis tous mes amis, ce sont mes héros. C’est très inspirant de les regarder faire tout ce qu’ils font. La plupart sont musiciens, c’est une activité qui demande beaucoup et c’est galvanisant de les voir avancer là dedans et sortir leur musique.

Photos: Agathe Rousselle
Agathe est sur Instagram @ag_rou