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POP CORN : Elisabeth Moss, Visage d’une nouvelle vague.

Elle a ce regard virevoltant. Celui des premiers jours dans un endroit loin d’être familier.
Elle arpente alors les couloirs, ses yeux bleus, eux, désirent de l’aide.
Elle cherche un regard complice, quelqu’un qui puisse lui tendre une main.
Une aide tout simplement, qu’on lui explique où elle pourrait trouver son bureau dans cet énorme bâtiment.
C’était ses premiers pas dans une célèbre agence de publicité sur la Madison Avenue dans le New York des années 60.
Elle ne fumait pas encore de cigarettes, elle n’était pas encore “quelqu’un”.
Une simple assistante, conforme, comme toutes autres, prête à se faire fustiger par Don Draper, lui directeur créatif, cheveux gominés, costume, cravate, sans un faux pli.

C’est comme ça qu’on a découvert Elisabeth Moss, actrice, cachée derrière le rôle et les talons de Peggy Olson dans la série Mad Men.
Elle était prête à travailler d’arrache-pied pour se faire un nom dans le cinéma en tant qu’Elisabeth.
Prête à décimer la terre pour gravir l’échelle sociale en tant que Peggy.
Résultat, après 7 saisons, la voici devenue l’une des plus grandes icônes féministes de tous les temps.
Elisabeth Moss n’est pas le canon hollywoodien, elle ne tape pas dans l’œil.
Elle a conquis son public en choisissant méthodiquement ses rôles : souvent des femmes résiliantes, guerrières de la vie, des personnages cachant sous un voile impénétrable des cicatrices infligées par le passé, des rôles sophistiqués seulement.
À l’écran, elle occupe l’espace grâce à une présence déconcertante combiné à un charme mystérieusement magnétique.

Ne désirant pas le succès mais des projets toujours en accord avec des histoires qui ne sont pas écrites pour plaire mais pour délivrer au cinéma ce qu’il ne connaît pas encore, elle a l’année dernière établit l’un des meilleurs parcours cinématographiques/télévisuels.
Sans le savoir, elle s’approche centimètre par centimètre de la femme qui deviendra surement la prochaine Meryl Streep.

En 2017 elle est de retour pour la saison 2 de Top of the Lake, sous la direction de la « femme de Cannes » : Jane Campion -seule réalisatrice à avoir eu la Palme d’Or. Elisabeth Moss réendosse le rôle d’une jeune inspectrice de police qui enquête sur la mort d’une femme retrouvé morte dans une valise échouée sur la plage.

Mais son plus beau rôle à la TV (après Mad Men) est celui de June exclave sexuel dans la série Handmaid’s Tale.
La série narre un régime féodal où les femmes sont classées par castes : épouse, esclave sexuelle, servante. Une histoire qui glace le sang, chaque épisode est un croisement de doigt pour la survie de l’actrice.


Cerise sur le gâteau, elle a cette année, été au casting de The Square, satyre absurde du monde de l’art.
Le réalisateur Ruben Östlund obtient la Palme d’or 2017.

Ainsi, Elisabeth fut le visage des séries Tv en 2017 et la partie féminine de la palme d’or de cette même année.
Elle incarne aujourd’hui dans une industrie post-Weinstein la figure iconique d’un soulèvement féminin.

Matteo est sur Instagram @matteoveca