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[ITW] Bad Sounds, la révélation des Trans Musicales

BETC Pop a rencontré Callum et Ewan Merret, les deux frères du groupe anglais Bad Sounds. Deux personnages aussi délurés que sympas, qu’on vous propose de découvrir.

Pourquoi vous vous appelez Bad Sounds ?

Callum Merret : En vrai, c’est un histoire assez décevante [rires]. Avant d’être dans un groupe, on écrivait de la musique tous les deux, et on avait fait une démo. On adorait la chanson, mais le son était vraiment mauvais, donc on l’a enregistrée sous le nom “bad sounds”.

Plus tard, quand on cherchait un nom de groupe, on avait une liste de noms horribles, les pires qu’on puisse imaginer, et on a repensé à cette chanson. On s’est dit “he, mais ça pourrait être un nom super cool ça” [rires].

Comment vous décririez votre musique ?

Ewan Merret : Notre plus grosse influence, c’est le hip-hop, parce qu’on a une approche de la musique basée sur le sample. Un album peut être nul mais avoir trois secondes trop cools, et c’est quelque chose dont on s’inspire dans notre musique même si on ne sample pas à proprement parler. Tu sais, tu entends une chanson country de base, et tu te dis “il se passe un vrai truc avec les cordes à la trentième seconde”.

Callum : On aime prendre le meilleur de chaque truc qu’on aime. Le son Bad Sounds, c’est le meilleur de chacune de nos influences.

Et c’est quoi, vos influences ?

Callum : On écoute beaucoup de choses différentes !

Ewan : Ce qu’on aime dans le hip hop, c’est cette idée de trouver des choses dans plein de genres différents, donc on ne pense plus en terme de genre qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Callum et moi sommes rarement fans d’artistes, on fonctionne par album. Il n’y a pas de genre qu’on écoute plus que d’autres. Il y a un duo qui s’appelle les Dust Brothers, qu’on adore, qui a produit Paul’s Boutique des Beastie Boys et Odelay de Beck. Il y a aussi De La Soul, les Flaming Lips…

Vous êtes des frères, mais vous êtes avant tout des individus ; comment vous gérez en terme de créativité, d’écriture ?

Callum : En général, un de nous commence une démo puis l’envoie à l’autre, on y travaille séparément, puis on se retrouve pour travailler dessus ensemble. Le son Bad Sounds vient d’un travail commun. Depuis qu’on fait ça à plein temps, on a eu un peu de mal à se donner de l’espace, on vit littéralement l’un sur l’autre [rires].

Ces dernières semaines, on essaie de revenir à des démos qu’on avait commencé il y a longtemps, et de travailler chacun de notre côté pour voir jusqu’où chacun peut les emmener. On travaille avec un producteur super, James Dring, qui a travaillé avec Gorillaz. Il est là depuis le début, et nous a aidé à finir un bon nombre de tracks. On est bons pour commencer des tracks, mais on a plus de mal à les terminer, donc il nous aide beaucoup là-dessus.

Vous avez dit que vous allez sur scène pour bluffer les gens. D’où vous vient cette envie ?

Ewan : Je n’ai jamais aimé la musique live, donc Callum m’a emmené à des concerts pour me montrer cet univers. J’ai vu qu’il y avait un esprit festif, que tout le monde appréciait, et je me suis rendu compte que ça pouvait donner quelque chose de drôle. Je l’ai toujours vu comme quelque chose d’obligatoire, on ne peut pas vivre uniquement de la vente d’albums aujourd’hui ; mais on essaie de le rendre aussi personnel que possible. On essaie de transmettre notre énergie.

Callum : On essaie d’en faire quelque chose d’inclusif, les gens ne viennent pas juste pour te regarder, ils viennent pour entrer dans ton univers. Quand on est allés voir De La Soul, une heure avant le début du show il y avait déjà un DJ et les gens dansaient. La musique live, ça devrait toujours être ça, et pas un truc où les mecs regardent leurs pieds et jouent de la guitare. Il y a plein de groupes que j’adore et qui font ça, mais ça ne me donne pas envie d’aller les voir en live. Si quelqu’un fait l’effort de venir te voir en live, tu devrais faire un show et les inclure dedans. En tout cas, c’est ce qu’on essaie de faire : on a sauté, jeté des trucs dans la foule… Notre dernier show à Londres, on avait nos têtes en version géante, avec des lasers qui sortaient de leurs bouches. C’était ridicule mais trop drôle.

Si quelqu’un fait l’effort de venir te voir en live, tu devrais faire un show et les inclure dedans.

Vous avez peur d’être à court d’idées ?

Ewan : Je crois qu’on a épuise toutes les idées stupides [rires]. Maintenant, on pense à ce qu’on devrait faire ensuite. On en est encore au début de notre carrière, donc on n’a pas encore de base solide à partir de laquelle construire. Comme on l’a dit, on est un mélange de plein d’influences, donc tant qu’il y aura de nouvelles choses à découvrir je pense qu’on aura des idées. Je n’ai même pas l’impression qu’on ait épuisé la partie émergée de l’iceberg avec notre musique.

C’est quoi la chose la plus inattendue qui vous est arrivée depuis que vous avez commencé votre carrière ?

Ewan : Le deuxième soir de notre tournée, j’ai enlevé mon chapeau parce qu’il faisait chaud, je me suis pris pour Rambo [rires]. On est sortis de scène 5 minutes pour boire, et entre temps quelqu’un me l’avait volé. Je me suis dit “ok, relou, mais j’ai retenu la leçon”. Le concert suivant, quelqu’un a volé mon harmonica ; celui d’après, on m’a volé un autre chapeau. Les gens n’arrêtent pas de me voler des trucs, j’ai l’impression que ça devient une habitude, c’est épuisant [rires].

Est-ce que le DIY est important pour vous ?

Callum : Ca a été une partie importante de notre évolution en tant que groupe. On enregistre nous-même, et je ne parle même pas de nos clips. Même nos shows, même si on a une production derrière, on ne le fait pas de manière professionnelle. C’est quelque chose d’important pour nous, mais ce n’est pas volontaire, on ne se dit pas qu’il faut qu’on fasse comme ça pour que ça ait l’air DIY.

C’est quoi la suite pour vous ?

Callum : En ce moment on enregistre, en espérant sortir notre premier album l’année prochaine, et on continue la tournée, on fait le show, on rencontre plein de gens intéressants…

Ewan : On avance étape par étape, on progresse doucement. On a pas de plan prédéfini genre “cette année, on va faire ça, ça et ça”, on y va au feeling. Pour le moment, il n’y a qu’un seul premier album, donc on va se mettre à fond dedans et essayer de faire notre mieux.

Comment vous comptez vous différencier des autres groupes ?

Callum : Quand tu commences un groupe, tu ne peux pas t’empêcher de te comparer aux autres groupes qui sortent des choses, et c’est tellement destructeur. Les meilleurs sons qu’on a fait, c’est quand on a arrêté de regarder ce que les autres faisaient, et quand on s’est concentrés sur ce qu’on voulait faire, nous.

Ewan : On essaie de ne pas faire attention à ce que les autres font, on fait notre truc en espérant que les gens aimeront.

Bad Sounds, Mixtape One disponible sur toutes les plateformes.
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