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Open Mode, quand la contre culture fait sa Fashion Week

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« S’habiller, ça concerne tout le monde »

Sortir la mode du cercle inaccessible des fashion week, et permettre aux designers de montrer leur travail gratuitement, telle est l’ambition de Paul Levrez, fondateur de l’Open Mode Festival. L’événement se tiendra les 17, 18 et 19 novembre prochains à la Grande Halle de la Villette.

 Oubliez les sample size, les lignes droites et les lieux où l’on entre que sur liste, à l’Open Mode les défilés seront publics et dansés! Voguing, break dance, hip hop, le vêtement est mis en mouvement c’est à dire dans son élément -presque- naturel.

On a voulu en savoir plus sur les ambitions de ce festival d’un nouveau genre et de son fondateur.

Salut Paul, comment ça va ?

Salut, ça va très bien, un peu de peur et beaucoup d’excitation! Je crois beaucoup en ce projet et j’espère que le public sera au rendez-vous.

La mode et toi, ça fait longtemps ?

J’aime beaucoup la mode dans ce qu’elle a de plus sociologique, je suis persuadé que la mode incarne une époque et peut faire avancer les mentalités.

On a voulu montrer comment la jeune création présente aujourd’hui des vêtements esthétiques et qui porteurs de convictions. La mode devient ainsi prétexte à parler d’égalité de genre ou de multiculturalisme par exemple.

Public et gratuit, Open Mode a vocation à ouvrir les portes de la mode à ceux à qui elles sont généralement fermées, ta volonté première est-elle de démocratiser son accès?

C’est exactement ça, je ne comprend pas pourquoi elle devrait être réservée à une minorité -notamment quand il s’agit de grand maisons. Je déteste l’entre-soi et je rêve d’utiliser la mode pour créer du lien social.

Avec Open Mode nous souhaitons incarner une mode qui s’inspire des codes de la rue et qui n’exclut personne. C’est pourquoi nous offrons un espace aux créateurs et l’entrée au visiteur.

Le volet participatif est au coeur de l’événement: nous voulons que le public devienne aussi acteur de cette mode-là, qu’il désigne ce qu’il aime et qu’il participe à la création à travers des ateliers couture, maquillage ou encore broderie et tissage.

L’événement présente 20 designers, comment les as-tu choisi ?

Ca a été un travail de longue haleine. Il y a d’abord ceux que je connais et que je voulais absolument à mes côtés, parce qu’ils incarnent justement ce côté urbain et ouvert qui nous est cher. Et puis avec Marie-Amelie, ma collaboratrice, on a fait le tour des showrooms de fin d’année pour découvrir les perles des écoles à Paris et Roubaix.

On aimait l’idée que leurs créations seraient montrées pour la première fois à l’extérieur du circuit scolaire: des jeunes pousses, très créatives et pas encore formatées par la réalité de l’industrie.

Enfin, il fallait qu’ils entrent dans un cahier des charges assez clair: des vêtements portables, confortables (les défilés étant dansés), assez impactant visuellement tout en respectant l’ADN urbain de cette première édition.

Il y aura  des ateliers DIY proposés au public, l’objectif est-il de permettre au public de toucher du doigt la réalité du métier de créateur?

Oui, et surtout de rendre le public acteur. Nous sommes dans une aire de retour au travail manuel et à l’artisanat. Il s’agit de montrer qu’il est peut-être possible de dépasser le modèle industriel qui, selon moi, étouffe la jeune création.

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En collaborant avec des professionnels de la coiffure et du make-up tu mets en avant des professions indissociables de la mode et pourtant assez peu valorisées pour le grand public, Open Mode c’est aussi l’occasion de rétablir un genre de vérité?

Un des objectifs d’Open Mode est de créer une communauté Mode alternative composée de professionnels et de jeunes talents. C’est génial de pouvoir réunir tous les corps de métier autour de la mode et d’amener le public à découvrir des choses qu’il ne connait pas et auxquelles il n’a pas toujours accès. C’est l’ouverture sur ces aspects parfois méconnus du grand public qui fera l’originalité du festival.

C’est quoi la prochaine étape?

On rêve que le festival devienne pérenne et qu’il devienne un événement incontournable de la capitale, comme une Fashion Week Off. On aimerait aussi collaborer avec des écoles de mode parisiennes sur le plus long terme, et surtout en banlieue. On a par exemple découvert que la Casa Geraçao 93 allait ouvrir à Saint-Ouen et j’aimerais les rencontrer!

Enfin, on a envie de valoriser à Paris la mode qui vient d’ailleurs. On réfléchit à une édition en partenariat avec la région Hauts-de-France, ma région natale et dont je suis très fier, experte historiquement en création textile en constante évolution. On veut montrer que le style ne s’arrête pas avec le périph.