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[ITW] Marie-Thérèse Allier, directrice de la Ménagerie de Verre, nous raconte Les Inaccoutumés

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Le festival Les Inaccoutumés, organisé depuis plus de 20 ans par La Ménagerie de Verre, aura lieu cette année du 14 novembre au 9 décembre. L’occasion de s’entretenir avec Marie-Thérèse Allier, la directrice de La Ménagerie.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le festival, vous pouvez le présenter ?

Les Inaccoutumés est le festival transdisciplinaire de la Ménagerie de Verre lancé en 1995. Un concept de « transdisciplinarité » initié en danse dans les années 1984 par la Ménagerie – ensuite repris par un grand nombre de festivals qui l’ont vidé de son sens par manque de contenu adéquat.

Pouvez-vous nous expliquer quelle est la mission de ce festival ? Elle est dans la continuité de celle de la Ménagerie de Verre ?

Les Inaccoutumés, du fait de son espace scénique (notamment le Off, garage aux volumes exceptionnels) et de sa programmation atypique, est toujours à l’affût des artistes novateurs. Depuis sa création, ce festival a permis de découvrir la « jeune danse française », ou encore les « conceptuels », dont le chef de file fut Jérôme Bel : deux courants artistiques qui ont consacré la danse contemporaine française.

Pourquoi avoir ouvert ce lieu de création ? Quel était l’objectif à l’époque ?

Il n’y avait pas à l’époque de lieux pouvant accueillir et réunir un ensemble d’artistes sortant des sentiers battus. Je mettais fin à une carrière de danseuse classique. Quand j’ai pris connaissance des codes artistiques de la danse contemporaine, j’ai plongé avec bonheur dans cette liberté fantastique.

Est-ce que vous pensez qu’on peut faire de la danse contemporaine un objet de pop culture, la démocratiser ? Est-ce que c’est souhaitable ?

Je pense qu’il faut surtout la laisser vivre, et lui donner des moyens pour créer. En disant ça, je parle des jeunes chorégraphes émergents, qui sont notre cible.

Pourquoi “Les Inaccoutumés” ?

Tout simplement car ce lieu et ce festival s’adressaient à une frange d’artistes expérimentaux tous très différents !

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Comment choisissez-vous la programmation du festival ?

Je me fie entièrement à mon instinct. Je cherche principalement à saisir le « pouls d’une époque ».

Vous n’aviez jamais proposé une partie du festival hors les murs. Pourquoi cette collaboration avec le Théâtre des Amandiers cette année ?

C’est un hommage à Théo Mercier, artiste plasticien qui a présenté Radio Vinci Park à la Ménagerie de Verre en 2016, magnifique performance avec François Chaignaud que nous reprogrammons du 30 novembre au 2 décembre à l’occasion du festival les Inaccoutumés 2017. Que la fille du collectionneur soit quant à elle programmée du 14 au 16 novembre à Nanterre Amandiers est une décision exceptionnelle, rendue possible grâce à l’amitié qui me lie à son directeur, Philippe Quesne. J’ai découvert son travail par hasard il y a plus de dix ans lors d’un festival à Dijon, avec une pièce remarquable : « La démangeaison des ailes ». Ce qu’il n’a pas oublié.

En 22 ans, quels sont les performances qui ont été les plus marquantes selon vous ? Pourquoi ?

La liste n’est pas exhaustive, mais parmi les créations à la Ménagerie de Verre je dirais Jérôme Bel de Jérôme Bel en 1995, Good Boy de Alain Buffard en 1998, Radio Vinci Park de Théo Mercier et François Chaignaud en 2016, parce que ces pièces dépassaient toutes les cadres disciplinaires de leur époque.

Un artiste qui vous touche particulièrement dans la jeune génération ?

François Chaignaud. Sans hésitation.

Les Inaccoutumés, du 14 novembre au 9 décembre à La Ménagerie de Verre et au Théâtre des Amandiers. Lien de l’event Facebook – billetterie.